♪ J'aime le bruit blanc de l'eau...
-
... et les notes de l'air que tu m'offris tantôt. ♫


Le smog tombe sur nos têtes.
Si ma tête était dans le smog,
Est-ce elle qui tombe et maltraite
Le bitume en répandant ses lobes?

Dans la chambre à coucher, je veille sur une femme qui ne dort pas vraiment. Dans le silence ouaté, je lui parle sans savoir si elle entend. Dehors le smog défile mais ici, on perd vite la notion du temps.

Ploc. Ploc. Ploc.
En vrai, les gouttes ne font pas "ploc". Il y a celles qui font un bruit confus et celle qui n'émettent pas le moindre son.

"Tu te souviens de cette fois où l'on regardait par cette même baie vitrée? On était probablement plus imbibés que tous les caniveaux de la ville en regardant l'horizon. Tu parlais de légèreté, je te disais que je ne te demanderais pas quand je voudrais t'embrasser. Je n'ai pas demandé, personne n'a rien demandé mais la vie a continué et aujourd'hui la pluie n'a plus la moindre légèreté, l'horizon est occulté.
Est-ce que je l'ai rêvé ou bien en a-t-on vraiment parlé, de ces gouttes qui tracent leur chemin sur la vitre, se croisent, se toisent, s'arrêtent un instant mais finissent par descendre inlassablement? On disait qu'elles ressemblaient à toutes ces vies, qui filent et s'entremêlent."

Poc, poc, poc.
En vrai, les gouttes passent autant que les époques. Certaines rugissent pour être entendues, d'autres s'effacent sans la moindre passion.

"Quelles gouttes sommes-nous, déjà..? J'ai l'impression qu'on est un peu devenus comme celles dans le coin de la vitre, qui se perchent là, ne bougent pas et regardent les autres s'ébattre confusément. Dans ce refuge de vieux observateurs, les rencontres sont rares. C'est calme, ça ne bouge pas trop... et puis un jour on rencontre quelqu'un d'aussi perché que soi... "et paf!" La question est : parviendrons-nous à rester haut-placés? Ou la somme de nos lourdeurs finira-t-elle par nous entraîner?"

Je me tourne vers Toi et je vois celle qui a fini sur le carreau, de n'avoir pas voulu souffrir ou d'avoir porté trop lourd fardeau. J'ai dû t'y pousser un peu, à espérer des lendemains trop beaux.

Plick, plick, plick.
Il y a aussi des gouttes tragiques : Celles qui vont au cathéter depuis la poche plastique et maintiennent à niveau ton indice glycémique.

"On doit être liés aux baies vitrées couvertes de pluie. Il y en a toujours une pour éclairer les grands moments de notre vie. Et elle est bien trouble, celle qui nous regarde ici..."

Coup d’œil sur mon Orion. Conversation au goutte à goutte, pour parler de la pluie et du moins mauvais temps :


"Il paraît que ça va passer. Alors dis-moi, comment sera la baie vitrée qui illuminera notre prochaine éternité?"

Splash, plash, plash...
En vrai, peu importe le bruit que font les gouttes en cédant leur place. Ce qui compte, ce sont celles qui restent après que l'orage passe.

Dans la chambre à coucher, je veille sur une femme qui ne dort pas vraiment. Dans le silence ouaté, je lui parle sans savoir si elle entend. Dehors le smog défile mais ici, on perd vite la notion du temps.

... Dors bien et récupère pour la suite, je garde tes rêves et t'attends patiemment.

Nero avait passé une bonne partie de sa journée chez lui alternant roupillon et bricolage. Son com se mit à bipper en fin de journée l'obligeant à mettre la tête dehors.

- Tsss.... pourquoi faut-il que je sorte ?marmonna t-il

Il enfile son cosmo, sa casquette, actives son camouflage puis sort péniblement de son appartement.


Une pluie infernale s'abattait sur dreadcast accompagné d'un bon orage. Surpris par le temps, Nero partit vers son objectif sans perdre une seconde.
Durant son trajet, dans la haute ville, il semblait y régner une certaine agitation: civis et agents du CDO réunis près du Glop. Nero scruta les visages à la recherche d'une tête qui lui semblait amicale, son regard s'arrêta sur une naine. Sans un bruit, il se faufila dans son dos, murmurant dans son oreille:

- S'passe quoi là ?

- Je ne sais pas, ils me demandent ma CI.répondit-elle.

- Hmm... Contrôle d'identité je suppose ...marmonna t'il, agacé.

Il tapota l'épaule de la naine puis reprit ensuite son chemin en se faufilant entre les civis et les agents ni vu, ni connu.
Ni l'orage, ni la pluie ne perdait en intensité, sa tenue imbibé d'eau sentait le troll mouillé, c'étais clairement un "temps de merde".
Une fois arrivé à son objectif, il fit rapidement ce qu'il avait à faire avant de repartir chez lui pour se sécher et comater sur un canapé devant DCN.