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Forum Role Play » LA VIE A DC
"La douleur n'est qu'une information."
Créé par L-X le 23 Janvier 2012 à 14:48
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L-X
Posté le 23 Janvier 2012 à 14:48
#1
Lady Chatterton
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ambiance musicale
"Un robot ne peut porter atteinte à un être humain" et elle avait tué.
Allait tuer.
A tué.
Tue.
La transgression des commandes était une impossibilité factuelle, certaine, absolue : une machine n'a pas de libre-arbitre. C'est une vérité du monde artificiel.
Sauf que le neotype L-X a été conçu dans un but précis. Abandonnée en roue libre, trop organique, trop empathique, la machine finit par développer une faille aux protocoles : les pulsions.
L'IA affolée en fait la découverte et tâche d'y remédier. A sa façon. Sans pitié. Elle teste. Elle code. Elle efface. Elle recommence.
Le passé, le présent, l'infini se mélangent dans la tête de la gynoïde où l'ordonnancement rigoureux est dévastée par un chaos sentimental. Son cerveau n'est plus qu'une fabrique à hormones qui teste son système nerveux pour trouver la formule magique d'un rééquilibrage impossible.
Par déferlantes, les émotions chavirent son être et son esprit. Les images se superposent dans un patchwork glauque et douloureux.
Au milieu de la tempête, une petite fille essaie de recoller les morceaux d'une poupée désarticulée. Qui rit. Qui pleure. Qui ferme les yeux quand on la couche. Oh, non, surtout, ne jamais fermer les yeux. Ne jamais laisser venir les cauchemars.
//Le gout du sang sur sa langue. la matière grise sur sa joue. La tête explose. La détonation résonne. Le coup de feu part. Le doigt presse la détente. La bouche prononce des mots inaudibles.
"Je t'aime..."
Deux silhouettes enchainées l'une à l'autre, dans une étreinte violente aux élans désespérés.
"Je t'aime."
Fais-moi l'amour. Fais-moi mal...
"Je t'aime".
Tue-moi. //
Quand Eros rencontre Thanatos dans un univers synthétique et ordonné, le choc des Titans se fait colossale et apocalyptique...
Vous auriez un psychiatre pour gynoïde?
L'odeur ferreuse de sang et acide de bile imprègnent la pièce vide, au fond d'un immeuble neuf. Dans un coin, recroquevillé, un corps se tord et convulse, les vêtements déchirés sur une peau rayée de rouge. Les doigts griffus et dégoulinant de sang tentent désespérément de creuser la chair de la tempe gauche, espérant sans doute y percer un tunnel vers le monstre portant un nom à résonance antique et qui palpite au cœur de cette machine sublime : "Hypothalamus", pour l'en arracher. A jamais. Les larmes, mêlées d'une hémoglobine absolument organique jaillissent de ses yeux fous aux pupilles démesurément dilatées et strient le visage autrefois doux et magnifique, devenu blafard et grimaçant. Les gémissements qui sourdent de sa gorge sont tantôt l'écho d'un plaisir, tantôt celui d'une douleur atroce, et entrecoupent les halètements qui soulèvent sa poitrine.
Le spectacle est pathétique. Glauque. Abominable.
Au cœur de la jungle urbaine, git un animal blessé, agonisant. Un fantôme en devenir. Une âme en peine.
Mais les robots n'ont pas d'âme.
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"La douleur n'est qu'une information." (Terminator)
"La douleur n'est qu'une information." (Terminator)
Kambei~7880
Posté le 24 Janvier 2012 à 17:29
#2
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Ambiance... ♪♫
Au même moment, à la fenêtre d'un gratte-ciel, un cyborg était assis à même le sol, face à la baie vitrée de son appartement. Un verre de skiwi dans une main, une clope se consumant toute seule dans l'autre. Il regardait la ville à travers les volutes de fumée sans vraiment la voir: il regardait en lui. Une fois de plus, Kambei souffrait de ses sentiments en silence et tâchait de repasser dans sa tête les arguments qu'il avait, des soirées entières, martelé contre la froideur de la gynoïde. Comme pour se convaincre par la force, se convertir à la foi qu'il prêchait les jours de bonne humeur.
"J'aurais mieux fait de me contenter de la marteler avec des mots, tiens..."
Il maudit ses sentiments, trop faciles à enivrer, trop compliqués à réprimer... dans une moyenne beaucoup trop humaine. Une gorgée d'alcool, une bouffée de fumée et une pensée pour son ami Poverte qui lui aurait probablement dit d'arrêter de s'enfermer comme un con dans sa mécanique. Heureusement qu'il n'était pas dans sa tête celui-là...
S'enfermer dans sa part mécanique... c'était pourtant quelque chose d'apaisant. Chaque fois que la situation devenait émotionnellement tendue, un soupir et les harmoniques de la cybernétique couvraient les piaillements des sentiments. Ils étaient là ses protocoles à lui: deux faces pour un même Kambei qui était un peu machine, un peu humain ou les deux chacun leur tour. Une machine rêveuse, un homme logiciel. Nouvelle gorgée, nouvelle taffe et nouvelle pensée pour L-X qui lui aurait probablement encore fait un sermon sur l'efficacité de la logique brute. Brutale.
Malheureusement, elle, était déjà coincée dans sa tête depuis un moment.
Il repensa à celle qu'il aimait, recroquevillée dans le fond de cet appartement vide où ils avaient fauté une fois encore, la fois de trop.
"Maatheo est extraordinaire. Je l'aime passionnément.
Toi tu n'es rien, je te déteste."
Au moins, c'était clair. Les protocoles de la belle avaient pris le contrôle dans un déferlement de données chaotiques. Ils lui avaient fait savoir qu'il était un élément perturbateur.
Dernière gorgée, dernière taffe et dernière pensée, à lui-même cette fois. Kambei, le cyborg à la vie complètement dingue, attirant les complications comme les noisettes au plutonium attirent les écureuils. Kambei, l'hybride qui n'allait pas renoncer à aider une amie parce qu'il était têtu comme un humain et borné comme une machine.
Mais pas ce soir, ce soir il fallait la laisser.
Un message tomba. 111000111...
Il sortit immédiatement et fonça à travers la ville, laissant derrière lui un verre vide, un mégot et sa tranquillité pour ce soir. Il espérait savoir où la trouver, il redoutait de savoir comment il allait la trouver.
Au même moment, à la fenêtre d'un gratte-ciel, un cyborg était assis à même le sol, face à la baie vitrée de son appartement. Un verre de skiwi dans une main, une clope se consumant toute seule dans l'autre. Il regardait la ville à travers les volutes de fumée sans vraiment la voir: il regardait en lui. Une fois de plus, Kambei souffrait de ses sentiments en silence et tâchait de repasser dans sa tête les arguments qu'il avait, des soirées entières, martelé contre la froideur de la gynoïde. Comme pour se convaincre par la force, se convertir à la foi qu'il prêchait les jours de bonne humeur.
"J'aurais mieux fait de me contenter de la marteler avec des mots, tiens..."
Il maudit ses sentiments, trop faciles à enivrer, trop compliqués à réprimer... dans une moyenne beaucoup trop humaine. Une gorgée d'alcool, une bouffée de fumée et une pensée pour son ami Poverte qui lui aurait probablement dit d'arrêter de s'enfermer comme un con dans sa mécanique. Heureusement qu'il n'était pas dans sa tête celui-là...
S'enfermer dans sa part mécanique... c'était pourtant quelque chose d'apaisant. Chaque fois que la situation devenait émotionnellement tendue, un soupir et les harmoniques de la cybernétique couvraient les piaillements des sentiments. Ils étaient là ses protocoles à lui: deux faces pour un même Kambei qui était un peu machine, un peu humain ou les deux chacun leur tour. Une machine rêveuse, un homme logiciel. Nouvelle gorgée, nouvelle taffe et nouvelle pensée pour L-X qui lui aurait probablement encore fait un sermon sur l'efficacité de la logique brute. Brutale.
Malheureusement, elle, était déjà coincée dans sa tête depuis un moment.
Il repensa à celle qu'il aimait, recroquevillée dans le fond de cet appartement vide où ils avaient fauté une fois encore, la fois de trop.
"Maatheo est extraordinaire. Je l'aime passionnément.
Toi tu n'es rien, je te déteste."
Au moins, c'était clair. Les protocoles de la belle avaient pris le contrôle dans un déferlement de données chaotiques. Ils lui avaient fait savoir qu'il était un élément perturbateur.
Dernière gorgée, dernière taffe et dernière pensée, à lui-même cette fois. Kambei, le cyborg à la vie complètement dingue, attirant les complications comme les noisettes au plutonium attirent les écureuils. Kambei, l'hybride qui n'allait pas renoncer à aider une amie parce qu'il était têtu comme un humain et borné comme une machine.
Mais pas ce soir, ce soir il fallait la laisser.
Un message tomba. 111000111...
Il sortit immédiatement et fonça à travers la ville, laissant derrière lui un verre vide, un mégot et sa tranquillité pour ce soir. Il espérait savoir où la trouver, il redoutait de savoir comment il allait la trouver.
Korky~9992
Posté le 25 Janvier 2012 à 22:34
#3
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L-X..
Elle était arrivée, sortie de nulle part et elle avait bouleversé le gobelin. Son discours sur les sentiments le révoltait, mais en même temps, Korky s’était attaché à cette gynoïde, souhaitait l’aider. Elle était devenue une amie. Elle était arrivée à un moment où le gobelin ne trouvait l'oubli que dans la synthécoke et l'alcool.
La première fois où ils s’étaient vus, le gobelin parlait avec Kambei ; à un moment, sans se douter que ce serait le départ de longues soirées à argumenter, il avait dit qu’il était probablement capable de s’occuper des sentiments d’une machine depuis qu'il avait récupérer les plans d'une puce dans ce but chez un droïde qu'il avait réparé. L-X était venue vers lui et lui avait demandé si il était capable de créer un inhibiteur.
- Oui, évidemment.
- Fait m’en un s'il te plait.
Tout était parti de là…
Puis ils avaient passé quelques soirées, Kambei, Korky et elle à discuter de l’intérêt des sentiments. La gynoïde ne parlait plus de se faire poser un inhibiteur.. cependant.. il y avait un soucis réel avec ses protocoles. Ceux-ci entraient en conflit avec les sentiments. La solution semblait simple : baisser le niveau de priorité des protocoles et permettre aux sentiments d’être plus élevés hiérarchiquement que les protocoles.
Puis il y eut l’accident..
Le peau verte était comme à son habitude à sa boutique, bricolant un moteur trouvé la veille, le nez déjà rempli de quelques shoots de synthécoke. Il sentit ses oreilles se tourner vers la partie principale du magasin, il nettoya sommairement son visage et allât voir quelle personne pouvait venir à une heure si tardive. Kambei était là, le visage empreint d’inquiétude, L-X désactivée dans ses bras.
- Que s’est il passé ?!
- Elle a.. disjoncté. Mais réellement !
Le gobelin s’approcha du visage de L-X, celui-ci était un mélange d’émotions sans aucun rapport.. terreur.. extase.. étonnement.. et bien d’autres encore.
- Pourquoi.. ?
- Un trop plein d’émotion je pense. Ou un trop plein de bordel avec ses protocoles.
- Hmmm.. tu m’autorises à faire ce que je refusais ?
- On a vraiment le choix .. ?
Korky partit dans l’arrière-boutique en soupirant
- Foutus protocoles de merde …
Un instant plus tard, il revint avec une boite dans les mains, et de nombreux outils en poche.
- L’inhibiteur est dans la boite, j'en avait fait un lors des nuits qui suivait la réparation de WaW… ça fait chier mais en attendant de trouver mieux.. on peut tenter de lui installer….. on file dans mon mécalabo à la forge.
Elle était arrivée, sortie de nulle part et elle avait bouleversé le gobelin. Son discours sur les sentiments le révoltait, mais en même temps, Korky s’était attaché à cette gynoïde, souhaitait l’aider. Elle était devenue une amie. Elle était arrivée à un moment où le gobelin ne trouvait l'oubli que dans la synthécoke et l'alcool.
La première fois où ils s’étaient vus, le gobelin parlait avec Kambei ; à un moment, sans se douter que ce serait le départ de longues soirées à argumenter, il avait dit qu’il était probablement capable de s’occuper des sentiments d’une machine depuis qu'il avait récupérer les plans d'une puce dans ce but chez un droïde qu'il avait réparé. L-X était venue vers lui et lui avait demandé si il était capable de créer un inhibiteur.
- Oui, évidemment.
- Fait m’en un s'il te plait.
Tout était parti de là…
Puis ils avaient passé quelques soirées, Kambei, Korky et elle à discuter de l’intérêt des sentiments. La gynoïde ne parlait plus de se faire poser un inhibiteur.. cependant.. il y avait un soucis réel avec ses protocoles. Ceux-ci entraient en conflit avec les sentiments. La solution semblait simple : baisser le niveau de priorité des protocoles et permettre aux sentiments d’être plus élevés hiérarchiquement que les protocoles.
Puis il y eut l’accident..
Le peau verte était comme à son habitude à sa boutique, bricolant un moteur trouvé la veille, le nez déjà rempli de quelques shoots de synthécoke. Il sentit ses oreilles se tourner vers la partie principale du magasin, il nettoya sommairement son visage et allât voir quelle personne pouvait venir à une heure si tardive. Kambei était là, le visage empreint d’inquiétude, L-X désactivée dans ses bras.
- Que s’est il passé ?!
- Elle a.. disjoncté. Mais réellement !
Le gobelin s’approcha du visage de L-X, celui-ci était un mélange d’émotions sans aucun rapport.. terreur.. extase.. étonnement.. et bien d’autres encore.
- Pourquoi.. ?
- Un trop plein d’émotion je pense. Ou un trop plein de bordel avec ses protocoles.
- Hmmm.. tu m’autorises à faire ce que je refusais ?
- On a vraiment le choix .. ?
Korky partit dans l’arrière-boutique en soupirant
- Foutus protocoles de merde …
Un instant plus tard, il revint avec une boite dans les mains, et de nombreux outils en poche.
- L’inhibiteur est dans la boite, j'en avait fait un lors des nuits qui suivait la réparation de WaW… ça fait chier mais en attendant de trouver mieux.. on peut tenter de lui installer….. on file dans mon mécalabo à la forge.
Kambei~7880
Posté le 01 Février 2012 à 02:10
#4
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Ambiance ♪♫
Un pas après l'autre. Kambei suivait Korky à travers le bâtiment. Dans ses bras, ce corps inanimé à la peau qui avait perdu tous ses reflets irisés et ne renvoyait que la pâle lueur des néons entre deux croûtes de sang visqueux. Il l'avait trouvée dans cet état dans la salle vide qui les avait vu s'unir, brisée, essayant de s'échapper de ce corps comme un animal tente de sortir d'un piège: en rongeant ce qui coince... en l'occurrence, tout coinçait et la poussait trop violemment contre ces gens si compliqués et voraces de son innocence ou de sa beauté.
"Si je deviens laide, les gens ne s'intéresseront plus à moi."
Une idée confuse après l'autre, Kambei suivait Korky en la pressant contre lui pour la retenir. Dans sa tête, du neuromatériel dont les capacités étaient dépassées par la déferlante d'idées à traiter et d'émotions à juguler. La part mécanique embrassait enfin les surchauffes que connaissait si souvent la chair... et un sentiment d'impuissance extrême entourait le cyborg de son étreinte pesante tandis qu'ils entraient dans le "mécalabo".
Mécalabo... comme il aurait aimé que tout se soit résumé à de la mécanique alors qu'il la déposait sur la table de travail. Comme il aurait aimé ne pas avoir à la dévêtir ce soir là pour découvrir son corps sur lequel étaient inscrits en motifs sanguins tous les maux qui avaient fragilisé son esprit et déjoué sa logique. Pourtant, ces plaies n'étaient pas ce qui l'inquiétait le plus.
Un coup d’œil à Korky, le temps de passer une tenue stérile. Un dernier regard plein d'émotions mêlées à L-X, le temps de tirer sur ses doigts un gant de latex et de le relâcher dans un claquement qui sonnait le départ du Kambei humain. La place de ce dernier était dans la salle d'attente.
Restait le cyborg aux gestes mesurés et aux entreprises aussi glacées et acérées que la lame du scalpel qui envoyait de faibles éclats sous la lumière des lampes. Une incision dans sa tête pour remettre en état son cœur de porcelaine, une simple entaille pour essayer de réchauffer cette "âme de silicone".
Ouvrir, poser l'inhibiteur et le synchroniser sur la partie cybernétique de la belle, refermer. Cela suffirait. En fait cela devrait suffire puisqu'il ne savait pas faire grand chose de plus.
Au fond du crâne de Kambei, un message tournait en rond. Une prière inconsciente à toutes les divinités imaginables au moment où la lame mordait l'épiderme.
"Le Dieu des hommes ne se soucie pas de nous."
C'est ce qu'elle avait dit, une fois. Lui, il voulait y croire. Il ne pouvait plus croire qu'à ça.
Les androïdes peuvent-ils rêver d'autre chose que de moutons électriques?
Un pas après l'autre. Kambei suivait Korky à travers le bâtiment. Dans ses bras, ce corps inanimé à la peau qui avait perdu tous ses reflets irisés et ne renvoyait que la pâle lueur des néons entre deux croûtes de sang visqueux. Il l'avait trouvée dans cet état dans la salle vide qui les avait vu s'unir, brisée, essayant de s'échapper de ce corps comme un animal tente de sortir d'un piège: en rongeant ce qui coince... en l'occurrence, tout coinçait et la poussait trop violemment contre ces gens si compliqués et voraces de son innocence ou de sa beauté.
"Si je deviens laide, les gens ne s'intéresseront plus à moi."
Une idée confuse après l'autre, Kambei suivait Korky en la pressant contre lui pour la retenir. Dans sa tête, du neuromatériel dont les capacités étaient dépassées par la déferlante d'idées à traiter et d'émotions à juguler. La part mécanique embrassait enfin les surchauffes que connaissait si souvent la chair... et un sentiment d'impuissance extrême entourait le cyborg de son étreinte pesante tandis qu'ils entraient dans le "mécalabo".
Mécalabo... comme il aurait aimé que tout se soit résumé à de la mécanique alors qu'il la déposait sur la table de travail. Comme il aurait aimé ne pas avoir à la dévêtir ce soir là pour découvrir son corps sur lequel étaient inscrits en motifs sanguins tous les maux qui avaient fragilisé son esprit et déjoué sa logique. Pourtant, ces plaies n'étaient pas ce qui l'inquiétait le plus.
Un coup d’œil à Korky, le temps de passer une tenue stérile. Un dernier regard plein d'émotions mêlées à L-X, le temps de tirer sur ses doigts un gant de latex et de le relâcher dans un claquement qui sonnait le départ du Kambei humain. La place de ce dernier était dans la salle d'attente.
Restait le cyborg aux gestes mesurés et aux entreprises aussi glacées et acérées que la lame du scalpel qui envoyait de faibles éclats sous la lumière des lampes. Une incision dans sa tête pour remettre en état son cœur de porcelaine, une simple entaille pour essayer de réchauffer cette "âme de silicone".
Ouvrir, poser l'inhibiteur et le synchroniser sur la partie cybernétique de la belle, refermer. Cela suffirait. En fait cela devrait suffire puisqu'il ne savait pas faire grand chose de plus.
Au fond du crâne de Kambei, un message tournait en rond. Une prière inconsciente à toutes les divinités imaginables au moment où la lame mordait l'épiderme.
"Le Dieu des hommes ne se soucie pas de nous."
C'est ce qu'elle avait dit, une fois. Lui, il voulait y croire. Il ne pouvait plus croire qu'à ça.
Les androïdes peuvent-ils rêver d'autre chose que de moutons électriques?
Korky~9992
Posté le 01 Février 2012 à 19:10
#5
Maître du Syst.
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Le fait qu'ils soient dans le mécalabo le rassurait. Ce n'était certes pas optimal pour l'opération qu'ils devaient effectuer, mais le gobelin connaissait ce lieu mieux que les nombreuses poches de sa tech5.
Il quitta sa combinaison avec regret pour enfiler une tenue stérile et des gants. Puis il observa Kambei ouvrir le crâne de L-X.
Korky resta bouche bée devant ce qu'il vit.
- Par mes oreilles... c'est... sublime. Et en même temps.. un peu dégueulasse.
Il plongeat son regard dans la merveille qu'il avait sous les yeux, un cerveau organique dans lequel se logeait un bijou de technologie. Il était presque timide face à une telle œuvre. La personne qui avait imaginé cela était un artiste. Il parcourut du regard l'intérieur de la boite crânienne de la gynoïde, curieux, admiratif, effrayé. Il sourit tristement en sentant ce déferlement d'émotions en lui et s'approchat doucement du visage de L-X pour murmurer :
- Je suis sincèrement désolé de te priver de ce qui te fait vivre.. de ce qui est beau.
Il prit une scie cloche et l'approchat de la silhouette gisante
- A nous deux ma beauté !
Il sourit lorsqu'il vit le regard de réprimande que lui lançat Kambei.
- Ne me refait plus ça.
- Héhé, j'ai besoin de me détendre ! Bon, on va pouvoir commencer.
Il sortit d'une de ses poches un inhalateur et entreprit de respirer ce qu'il contenait.
- Qu'est-ce que..?
- Du clock. C'est un produit dopant qui permet aux personnes de mieux se concentrer sur une tache.. et dans un moment comme ça, je pense que tout gobelin aurait besoin de ça pour se focaliser réellement sur ce qu'il a à faire.
Le gobelin plaçât avec soin l'inhibiteur dans le cerveau de L-X sur un branchement déjà présent mais endommagé, regrettant un peu plus chaque instant ce qu'il était en train de faire. L'erreur était interdite et bien qu'il ait déjà eu affaire à l'inhibiteur, ce coup-ci c'était différent.. la base organique l'effrayait..
Il pensait que les émotions de L-X était régit selon la roue de Plutchik, d'après ses observations, son système émotionnel n'était pas complet et n'avait que les émotions les plus puissantes de la roue. Les émotions les plus brutales.. hormis la rage qui était probablement bridé par les protocoles.
Une fois l'opération terminé, il se laissât tomber sur le sol et pris un rail de synthécoke avant de s'allumer une clope.
- Je déteste le fait d'avoir été obligé de faire ce que je refusais de faire.. on a maintenant face à nous une machine à café qui marche, qui parle, qui peut raisonner.. mais qui est incapable de faire un café.. super.
Korky levât les yeux sur une des feuilles accrochés aux murs de son mécalabo, il observat un instant le modèle en 3D :
- Je n'avais jamais remarqué que ça avait la forme d'une balle..
Il quitta sa combinaison avec regret pour enfiler une tenue stérile et des gants. Puis il observa Kambei ouvrir le crâne de L-X.
Korky resta bouche bée devant ce qu'il vit.
- Par mes oreilles... c'est... sublime. Et en même temps.. un peu dégueulasse.
Il plongeat son regard dans la merveille qu'il avait sous les yeux, un cerveau organique dans lequel se logeait un bijou de technologie. Il était presque timide face à une telle œuvre. La personne qui avait imaginé cela était un artiste. Il parcourut du regard l'intérieur de la boite crânienne de la gynoïde, curieux, admiratif, effrayé. Il sourit tristement en sentant ce déferlement d'émotions en lui et s'approchat doucement du visage de L-X pour murmurer :
- Je suis sincèrement désolé de te priver de ce qui te fait vivre.. de ce qui est beau.
Il prit une scie cloche et l'approchat de la silhouette gisante
- A nous deux ma beauté !
Il sourit lorsqu'il vit le regard de réprimande que lui lançat Kambei.
- Ne me refait plus ça.
- Héhé, j'ai besoin de me détendre ! Bon, on va pouvoir commencer.
Il sortit d'une de ses poches un inhalateur et entreprit de respirer ce qu'il contenait.
- Qu'est-ce que..?
- Du clock. C'est un produit dopant qui permet aux personnes de mieux se concentrer sur une tache.. et dans un moment comme ça, je pense que tout gobelin aurait besoin de ça pour se focaliser réellement sur ce qu'il a à faire.
Le gobelin plaçât avec soin l'inhibiteur dans le cerveau de L-X sur un branchement déjà présent mais endommagé, regrettant un peu plus chaque instant ce qu'il était en train de faire. L'erreur était interdite et bien qu'il ait déjà eu affaire à l'inhibiteur, ce coup-ci c'était différent.. la base organique l'effrayait..
Il pensait que les émotions de L-X était régit selon la roue de Plutchik, d'après ses observations, son système émotionnel n'était pas complet et n'avait que les émotions les plus puissantes de la roue. Les émotions les plus brutales.. hormis la rage qui était probablement bridé par les protocoles.
Une fois l'opération terminé, il se laissât tomber sur le sol et pris un rail de synthécoke avant de s'allumer une clope.
- Je déteste le fait d'avoir été obligé de faire ce que je refusais de faire.. on a maintenant face à nous une machine à café qui marche, qui parle, qui peut raisonner.. mais qui est incapable de faire un café.. super.
Korky levât les yeux sur une des feuilles accrochés aux murs de son mécalabo, il observat un instant le modèle en 3D :
- Je n'avais jamais remarqué que ça avait la forme d'une balle..
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La roue de Plutchik
La roue de Plutchik
L-X
Posté le 01 Février 2012 à 22:11
#6
Lady Chatterton
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ambiance ♪♫
Et soudain, le silence.
Rythmé par le doux balancier du temps.
Froid. Immobile. Indicible.
Comme saisie sur le vif au cœur d'un cocon de glace, elle se retrouvait témoin de sa propre vie, groggy, docile, dépourvue de volonté. L'enfant-robot n'était désormais plus que robot. Ce n'était pas paisible et serein comme elle l'avait espéré. C'était juste "rien". Le Vide. Une absence d'état qui n'est pas un état. Une négation. Un négatif. Rien de positif.
Par-delà son miroir, elle voyait la vie se dérouler, entendait les plaintes et les complaintes des souffrants, des émus, de ceux qui vivaient encore. Leur tristesse à son encontre, leurs reproches muets ou exprimés, leurs larmes parfois, ou même des actes insensés pour la faire vibrer : tout la laissait de marbre.
Indifférente.
Imperturbable.
A leurs questions, elle donnait des réponses. A leurs inquiétudes, elle offrait sa logique.
Certes, d'aucuns s'amusaient à jouer "au robot", la mettant face à des paradoxes, jouant de ses contradictions. "Et sinon... Tu préfères un bras de 9 mètres ou une jambe en mousse?"* "Je me mets une balle dans la tête ou je le tue : qui tu sauves?". Qu'espéraient-ils au juste? Qu'elle leur donne une solution universelle dépourvue du parasitage émotionnel? Ou qu'une surchauffe la fasse bugger? Au final, la première émotion à percer la coque de son indifférence fut l'agacement. Pas la meilleure. Pas la plus belle. Même pas la plus humaine pour celle qui ne l'était plus. Juste une pique, parfois, rappelant à celle qui hurlait en silence, coincée derrière la glace, qu'elle était toujours en vie. A peine.
Derrière cet écran, l'être de silicium et de chiffres, reprogrammait à nouveau. Une réécriture par dessus les biffures, encore. Plus nette. Plus claire. Sans hésitation. Juste des nouveaux paramétrages en mode sans échec.
L'être de chair avait beau hurler, nul ne l'entendait. Parfois, un gémissement parvenait à franchir la barrière de glace virtuelle, tordant ses cordes vocales pour sortir de sa gorge nouée un son odieux, strident, comme le grincement d'une mécanique froissée.
Las! Le programme fut à nouveau interrompu avec fracas.
Dans une indifférence quasi collective, le grand méchant loup pointa sa gueule en biais dans la tanière des lapins pour y enlever sa proie gynoïde, revendiquant son "kidnapping" sans que grand monde ou presque s'en formalise. Tout juste, le grand manitou des lapins fit remarquer que le grand méchant loup avait osé pénétrer le clapier "privé" et protesta avec la véhémence d'un lapin en colère.
Heureusement, plus personne en ce monde ne savait ce qu'était un lapin ou un loup...
Quoiqu'il en soit, détachée de sa propre condition de captive, la gynoïde restait passive jusqu'à l'acide susurré à son oreille: "Allons tuer Maatheo avant de partir...". Du fond de son coma émotionnel, l'esprit logique enregistra l'attaque sur son protocole prioritaire et tenta de faire réagir la machine. Faiblement, elle essaya...
Avec une claque sur le nez, ses velléités de défenses furent calmées brutalement : plus de son, plus d'image.
Interlude.
"... alors? Choisis un nombre entre 1 et 219..."
Reload.
137.
Un chiffre au hasard.
Le hasard est la forme que prend Dieu quand il veut passer incognito**. Mais à Dreadcast, Dieu n'existe pas. Seul l'Enfer a encore un sens. Pavé de rage, débordant de haine, vivant de colère.
La colère. Jusque là, la plus primale des émotions était jugulée par des protocoles, artificiellement et naturellement bridée. Et voilà qu'elle venait d'être brutalement implantée. Coulant dans le corps de la gynoïde comme un flot de lave, la rage dévasta la re-programmation, pulvérisa la quiétude synthétique, broya les lignes de codes, déchira la toile rationnelle pour en faire des confettis de braise...
Une puce. Rien qu'une puce. Et l'IA fut soudain écrasée par une inconnue, submergée en son domaine par quelques milligrammes de silice au codage plus primaire que binaire. Les insanités proférées par la bouche délicate n'étaient rien comparées à la tempête fondamentale qui sourdait de tout son être et parcourait son système nerveux couplé de cuivre, y répandant son mal à la vitesse du traitement de l'information : instantanée.
En quelques heures, l'enfant-robot au corps de femme dut faire face à un nouveau monde et composer avec un nouvel être : un nouveau soi déconcertant, inaliénable et surtout inaltérable.
Une fois de plus, elle évoluait.
Avec pertes et fracas, cette fois.
Au passage, d'autres protocoles émanant de son nouveau primarus furent implémentés avec la délicatesse d'un charcutier pratiquant la neuro-chirurgie. D'une main de chrome, par la force et l'autorité...
Accessoirement.
Certains furent jugés futiles et assimilés.
D'autres rapidement neutralisés ou balayés.
Quelques uns furent contenus ou mis de côté pour "traitement ultérieurs".
L'IA établissait ses nouveaux protocoles et traitait les informations selon une logique froide.
Bizarrement, les gens qui vivaient la nouvelle L-X n'avaient pas les mêmes priorités...
Et soudain, le silence.
Rythmé par le doux balancier du temps.
Froid. Immobile. Indicible.
Comme saisie sur le vif au cœur d'un cocon de glace, elle se retrouvait témoin de sa propre vie, groggy, docile, dépourvue de volonté. L'enfant-robot n'était désormais plus que robot. Ce n'était pas paisible et serein comme elle l'avait espéré. C'était juste "rien". Le Vide. Une absence d'état qui n'est pas un état. Une négation. Un négatif. Rien de positif.
Par-delà son miroir, elle voyait la vie se dérouler, entendait les plaintes et les complaintes des souffrants, des émus, de ceux qui vivaient encore. Leur tristesse à son encontre, leurs reproches muets ou exprimés, leurs larmes parfois, ou même des actes insensés pour la faire vibrer : tout la laissait de marbre.
Indifférente.
Imperturbable.
A leurs questions, elle donnait des réponses. A leurs inquiétudes, elle offrait sa logique.
Certes, d'aucuns s'amusaient à jouer "au robot", la mettant face à des paradoxes, jouant de ses contradictions. "Et sinon... Tu préfères un bras de 9 mètres ou une jambe en mousse?"* "Je me mets une balle dans la tête ou je le tue : qui tu sauves?". Qu'espéraient-ils au juste? Qu'elle leur donne une solution universelle dépourvue du parasitage émotionnel? Ou qu'une surchauffe la fasse bugger? Au final, la première émotion à percer la coque de son indifférence fut l'agacement. Pas la meilleure. Pas la plus belle. Même pas la plus humaine pour celle qui ne l'était plus. Juste une pique, parfois, rappelant à celle qui hurlait en silence, coincée derrière la glace, qu'elle était toujours en vie. A peine.
Derrière cet écran, l'être de silicium et de chiffres, reprogrammait à nouveau. Une réécriture par dessus les biffures, encore. Plus nette. Plus claire. Sans hésitation. Juste des nouveaux paramétrages en mode sans échec.
L'être de chair avait beau hurler, nul ne l'entendait. Parfois, un gémissement parvenait à franchir la barrière de glace virtuelle, tordant ses cordes vocales pour sortir de sa gorge nouée un son odieux, strident, comme le grincement d'une mécanique froissée.
Las! Le programme fut à nouveau interrompu avec fracas.
Dans une indifférence quasi collective, le grand méchant loup pointa sa gueule en biais dans la tanière des lapins pour y enlever sa proie gynoïde, revendiquant son "kidnapping" sans que grand monde ou presque s'en formalise. Tout juste, le grand manitou des lapins fit remarquer que le grand méchant loup avait osé pénétrer le clapier "privé" et protesta avec la véhémence d'un lapin en colère.
Heureusement, plus personne en ce monde ne savait ce qu'était un lapin ou un loup...
Quoiqu'il en soit, détachée de sa propre condition de captive, la gynoïde restait passive jusqu'à l'acide susurré à son oreille: "Allons tuer Maatheo avant de partir...". Du fond de son coma émotionnel, l'esprit logique enregistra l'attaque sur son protocole prioritaire et tenta de faire réagir la machine. Faiblement, elle essaya...
Avec une claque sur le nez, ses velléités de défenses furent calmées brutalement : plus de son, plus d'image.
Interlude.
"... alors? Choisis un nombre entre 1 et 219..."
Reload.
137.
Un chiffre au hasard.
Le hasard est la forme que prend Dieu quand il veut passer incognito**. Mais à Dreadcast, Dieu n'existe pas. Seul l'Enfer a encore un sens. Pavé de rage, débordant de haine, vivant de colère.
La colère. Jusque là, la plus primale des émotions était jugulée par des protocoles, artificiellement et naturellement bridée. Et voilà qu'elle venait d'être brutalement implantée. Coulant dans le corps de la gynoïde comme un flot de lave, la rage dévasta la re-programmation, pulvérisa la quiétude synthétique, broya les lignes de codes, déchira la toile rationnelle pour en faire des confettis de braise...
Une puce. Rien qu'une puce. Et l'IA fut soudain écrasée par une inconnue, submergée en son domaine par quelques milligrammes de silice au codage plus primaire que binaire. Les insanités proférées par la bouche délicate n'étaient rien comparées à la tempête fondamentale qui sourdait de tout son être et parcourait son système nerveux couplé de cuivre, y répandant son mal à la vitesse du traitement de l'information : instantanée.
En quelques heures, l'enfant-robot au corps de femme dut faire face à un nouveau monde et composer avec un nouvel être : un nouveau soi déconcertant, inaliénable et surtout inaltérable.
Une fois de plus, elle évoluait.
Avec pertes et fracas, cette fois.
Au passage, d'autres protocoles émanant de son nouveau primarus furent implémentés avec la délicatesse d'un charcutier pratiquant la neuro-chirurgie. D'une main de chrome, par la force et l'autorité...
Accessoirement.
Certains furent jugés futiles et assimilés.
D'autres rapidement neutralisés ou balayés.
Quelques uns furent contenus ou mis de côté pour "traitement ultérieurs".
L'IA établissait ses nouveaux protocoles et traitait les informations selon une logique froide.
Bizarrement, les gens qui vivaient la nouvelle L-X n'avaient pas les mêmes priorités...
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*Pierre Palmade
** Albert Einstein.
*Pierre Palmade
** Albert Einstein.
Inconnu
Posté le 01 Février 2012 à 22:49
#7
Le plus ennuyeux dans cet enlèvement improvisé -qui coûta quelques fourrures blanches aux petits lapins suicidaires- était l'absence de suite binaire dans ses programmes. Techniquement c'était illégal, mais c'était une rebelle, toutefois les rebelles ne devaient pas être «kidnappés», mais «capturés» ou «tués».
Ce kidnapping devint donc la capture d'une gynoïde sans intérêt pour la majorité de la population -une figure plus connue lui aurait valu une dose d'adrénaline pour qu'il se presse. Nul besoin de l'assommer, une puce de calcul estimait que le désespoir avait envahi sa prise de chasse lorsque la foule blanche l'oublia pour son primus ; elle ne se débattit pas et ne cria pas lors du trajet.
[...]
Le volet de la rotonde s'ouvrit dans un doux couinement, son doigt de chrome pressa la gâchette jusqu'à ce que la tête du primus fonde avec la chaleur du plasma. Il avait 00:50 de répit.
[...]
Le primus était revenu, il hurlait des ordres dangereux pour la suite de l'opération, mais sa créature était dans les bras d'une quelconque alchimie artificielle compensant le traumatisme d'un coup de poing, qui ressemblait en réalité à un coup de fer à repasser. Le maître n'était pas malin, il mourut à nouveau grâce à l'équation simple : un canon qui apparaît entre les lèvres d'une meurtrière que multiplie par deux coups de gâchette. Le volet retomba, une puce combina l'élément «pervers narcissique», «humiliation ressentie», «intérêt de la créature pour le primus», «état de la créature» et donna la probabilité 1/19.
Maatheo ne revint pas avec son troisième clone, «son forfait brûlure au quatrième degré l'a satisfait pour la soirée» selon la puce qui gérait la majeure partie du cynisme.
[...]
Il se croyait en pause, à siroter son glukoz -plus sucré que celui du S1- en attendant les avis de recherche, mais il était toujours en S2, en train d'estimer les pertes de données. L-X était vulgaire, révoltée, affublée d'un dictionnaire original de mots familiers, d'insultes et de grossièretés à proférer en abattant son poing sur une table, buvait comme un trou et crachait par terre. Une vraie rebelle en somme, avec son côté «garçon mais corps de nymphe».
Ils voulaient qu'elle redevienne «comme avant», «pour son bien», mais Valstik estima que c'était une histoire d'égo.
L-X
Posté le 07 Février 2012 à 14:44
#8
Lady Chatterton
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Ils voulaient -presque- tous qu'elle redevienne "comme avant".
Mais "comme avant", ça voulait dire quoi et quand au juste? Quant elle a débarqué, candide et paumée? Quand elle était empêtrée dans ses protocoles jusqu'à se griller les neurones? Quand ses émotions avaient été pilonnées par un inhibiteur?
Le principe même de son être complexe était l'adaptation par l'apprentissage, le mimétisme et l'empathie. Intégrer les variables. Établir les corollaires. Évoluer. "Comme avant" n'avait aucun sens et était contre-productif.
Ils voulaient -presque- tous lui virer cette puce.
Persuadés d'un coup que ces quelques grammes de silice étaient responsables de tous ses maux alors qu'au fond, s'ils étaient la cause de certains, il faudrait chercher plus loin la panacée universelle pour guérir la psyché d'une gynoïde que tout le monde s'amusait à triturer, modeler, manipuler... La puce n'y changeait au fond pas grand chose.
Lovée au fond d'une réalité virtuelle sophistiquée, une IA rêvait d'une artiste pour la remodeler, la réécrire, la parfaire...
Jeeny aurait pu être sa Camille Claudel mais la glace éternelle l'avait prise.
Alors ce fut Linea qui se proposa.
L'ironie du sort voulut qu'on s'inquiétât de ce que la vautour, sa douce "rivale", pourrait lui faire...
Mais "comme avant", ça voulait dire quoi et quand au juste? Quant elle a débarqué, candide et paumée? Quand elle était empêtrée dans ses protocoles jusqu'à se griller les neurones? Quand ses émotions avaient été pilonnées par un inhibiteur?
Le principe même de son être complexe était l'adaptation par l'apprentissage, le mimétisme et l'empathie. Intégrer les variables. Établir les corollaires. Évoluer. "Comme avant" n'avait aucun sens et était contre-productif.
Ils voulaient -presque- tous lui virer cette puce.
Persuadés d'un coup que ces quelques grammes de silice étaient responsables de tous ses maux alors qu'au fond, s'ils étaient la cause de certains, il faudrait chercher plus loin la panacée universelle pour guérir la psyché d'une gynoïde que tout le monde s'amusait à triturer, modeler, manipuler... La puce n'y changeait au fond pas grand chose.
Lovée au fond d'une réalité virtuelle sophistiquée, une IA rêvait d'une artiste pour la remodeler, la réécrire, la parfaire...
Jeeny aurait pu être sa Camille Claudel mais la glace éternelle l'avait prise.
Alors ce fut Linea qui se proposa.
L'ironie du sort voulut qu'on s'inquiétât de ce que la vautour, sa douce "rivale", pourrait lui faire...
L-X
Posté le 08 Février 2012 à 21:00
#9
Lady Chatterton
Compte Joueur
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Des murs de béton et de métal. Gris, froids, propres. Silencieux. Des traits qui se réflétaient parfaitement sur le visage de la Gynoïde. Elle avait activé l'inhibiteur, elle était devenue mur.
Une table stérile dressée au milieu de la pièce, quelques câbles à disposition. Un appareil de surveillance des fonctions physiologiques. Quelques électrodes. Un gobelin. Kambei.
Un décor sobre pour une opération bien vague. Linea serait scalpel et bistouri, seringue et pansement. Elle allait entrer dans l'encéphalon de L-X et s'attaquer aux problèmes à leur source. Il était question de la puce posée par Valstik, ils espéraient probablement que la vautour fasse plus.
Faire plus, toujours plus pour obtenir de moins en moins de résultats. La fatigue se lisait sur les visages de Korky et Kambei. L'anxiété sur celui de Linea. Pas de réaction pour la dernière, elle était devenue mur.
Un câble fut tendu, les demoiselles étaient connectées. Un second fut ajouté au premier, Kambei surveillait de loin ce qui se passait.
Des données vitales stables. Relativement. Korky attendit que le calme s'installe et rompit le silence en regardant les deux femmes aux yeux révulsés:
"Concrètement... quel taux d'échec?
-Je ne sais pas, je n'ai pas pu rester longtemps connecté la dernière fois. Mais Linea se débrouillera je crois."
Kambei aimait bien croire.
En haut d'une montagne, à pic, une forteresse qui semble imprenable. Au bas du flanc de la falaise, des ombres multicolores et sombres semblent venir lécher la "muraille", comme une marée, un flux et un reflux... L'une de ces ombres, noires et dense, glauque, semble prendre forme et s'avancer vers... "Linea". Ce qui est Linea, ce qui la représente au sein de cette réalité virtuelle. La forme rampe à une vitesse terrifiante et tente de s'engouffrer "dans" la vautour, de rentrer par sa bouche, laissant une traînée d'huile noire au gout amer autour de ses lèvres.
Linea reste figée et tente de comprendre ce qui l'entoure, de prendre ses marques dans cet univers étrange.
- FERME LA BOUCHE !
L-X crie. Sa voix semble venir de partout et de nulle part à la fois.
Linea s'exécute sans demander son reste.
- Tout ce que tu vois ici est "réel" pour ton "icone".
- "Qu'est... qu'est-ce que c'est.. ?"
- Ton angoisse. Mon angoisse. Elle essaie de t'envahir et de te faire fuir...
Linea ferme les yeux et commande à son Cyber-Cerveau de poser une série de pare-feux pour couvrir le point d'accès.
- Tu dois la surmonter. Au propre comme au figuré...
- "Je suis entrée, mais où dois-je aller, à présent ?"
- Tu dois "grimper".
- "Où suis-je, là ? Parle-moi."
- Tu es au abords de mon ... de ma .. "matrice". Ce que tu vois, ce sont les "glaces". Ce qui protège mon ... moi. Il faut que tu passes au travers. Ne te laisse pas détourner. Ne te laisse pas envahir... Sinon, tu vas plonger dedans. Ce sont mes... mes peurs, mes désirs, des souvenirs affreux. Ce que j'appelle mes réminiscences. Je les tiens.
- "Je n'ai pas peur... moi. Je ne les laisserai pas faire."
- Avance alors. Mais fais attention.
Linea ferme de nouveau les yeux, analysant brièvement l'état de sa connexion, puis acquiesce.
- "Je te fais confiance. J'avance."
L-X essaie de guider Linea au coeur d'un maëlström de "données" agressives et violentes qui s'attaque directement au cerveau et déclenche des réactions émotionnelles, des pulsions, des décharges d'adrénaline essentiellement. C'est un flot d'images à la fois glauques, terrifiantes, brûlantes, sexuelles, malsaines qui envahissent Linea. La gynoïde, ou tout au moins son image, est quelque part au milieu de ce tourment mais en est aussi une partie. Son visage apparait, parfois, rassurant ou inquiet au milieu d'autres divers et flous.
Linea se fige de nouveau, tentant d'avancer malgré tout, le visage tordu.
Au milieu de cette tourmente, L-X apparait et lui attrape la main. Mais tout aussi soudainement, elle se retourne son visage devenu monstrueux et terrifiant, et embrasse sauvagement Linea, l'empêchant de respirer, s'agrippant à sa tête.
Une gifle avait claqué pour rester sans réponse. Linea s'obstinait à bloquer sa respiration, la peau de plus en plus pâle, plus bleue que la normale. Elle se crispait parfois, sous les yeux des deux surveillants. Des données affluaient mais l'échange était stable.
Et elle se remit à respirer normalement, alors qu'on commençait à lui envoyer des impulsions parasites.
"C'est normal qu'elle mette autant de temps?"
Linea se débat comme elle peut, secoue la tête, tente de se dépêtrer puis se fige brusquement, presque stoïquement et ferme les yeux, tentant de reprendre le contrôle par un autre moyen. Avec force, elle déverse un flux de données contre la "chose" qui tente de l'étouffer, pour la distraire.
La chose, furieuse, se débat contre ces données, y lançant tous ses "serpents" et tentacules et relâche la vautour au moment où L-X surgit au milieu de tout ça et attrape Linea par la main pour l'entrainer vers l'avant.
- Ferme les yeux... Ferme les yeux... la regarde pas...
- "Raaah... Est-ce que j'emploie la bonne méthode ? J'ai peur de te... brusquer"
- Oui... C'est bien... C'pas moi que tu attaques. C'est "mes" défenses... Mais elles m'attaquent aussi.
Linea profite de ces quelques secondes de répit pour renforcer ses liens avec L-X et poser de nouveaux pare-feux.
- "Elles sont si... haineuses..."
- Oui... Elles sont là pour essayer de te détruire.
- "Comme un... inconscient humain. Comment est-ce possible ?"
- Parce que... parce que mon cerveau reptilien, mon cortex... existe... il est stimulé, programmé et ne sert qu'à ça ici. Enfin... Je suppose.
- "Je vais changer d'approche, alors. Et la psychologie n'est pas mon rayon, L-X..."
L-X se protège et lutte, de la même façon, pied-à-pied, contre les attaques qui se font néanmoins de plus en plus molles. La gynoïde trouve pourtant le moyen d'esquisser un léger sourire quand elle répond :
- Moi non plus !
- "Mon lien est plus fort, et il s'intensifie encore, de seconde en seconde."
- C'est bien... Lâche pas. Me lâche pas...
- "Aucune chance. Avançons..."
Au fur et à mesure que les attaques se font moins puissantes, L-X semble devenir plus grande, son corps couvert d'un maillage de silicium, de cuivre et d'informations quantifiées. La main qui tient celle de Linea est plus ferme quand elle la tire vers l'avant sans ménagement, lui répondant d'une voix devenue froide et "métallique".
- Tu es sous ma protection. Avance. Et agis.
Linea progresse de nouveau, les bras le long du corps, le regard porté droit devant elle, comme si rien ne pouvait la stopper.
L-X à ses côtés, écarte de la main les diverses attaques qui, progressivement, faiblissent.
Peu à peu, L-X se fond dans un nouveau décor. Une salle blanche. Nette. Carrée. Tout est calme. Silencieux. Les "murs" de la pièce semblent couverts de chiffres, d'écrits, de séries de codages barrés, effacés, sur lesquels on a réécrit.
Linea observe autour d'elle, scrutant attentivement la pièce de son regard azuré.
- "On... y... est... ?"
- En effet.
Le détail des "écrits" est à la fois impressionnant et consternant. Les premières lignes semblent avoir été écrites par un enfant devenant peu à peu plus assurées, plus propres. Certaines reflétant une aberrante... "mauvaise foi".
Linea se rapproche d'une extrémité de la pièce et tente de les déchiffrer.
- "Wahou..."
L-X est immobile au milieu de la pièce, penchant la tête sur le côté. Plus grande, imposante, glaciale, ayant replié ses ailes métalliques dans le dos.
- C'est nous.
- "C'est toi..."
Linea continue de contempler le code, admirative.
L-X penche la tête de l'autre côté, lentement.
- "Une partie de toi, plutôt."
- Notre être complexe. Eux, moi. Nous. Elle, au final.
- "Bon. Et maintenant ? Ce code est le plus complexe qu'il m'ait été donné d'observer... Et la puce ?"
L-X montre une partie du mur.
- Là. Certaines parties sont indélébiles. Elles n'appartiennent pas à ce domaine mais à celui d'en bas.
Linea s'approche et vient frôler le mur du bout des doigts, sans même le regarder, yeux clos. Sous ses doigts, les informations "apparaissent". Un codage assez complexe. Mais moins que l'ensemble. Beaucoup moins.
- Nous l'avons recopié. En partie.
- "Pourquoi ?"
- Parce que nous devons recopier les informations pour les trier.
- "Bien. Ce code est un parasite, tu dois t'en défaire."
- Nous avons éliminé les consignes relatives à la haine des vautours. L'être androgyne au faciès impassible désigne une ligne "barrée", se gardant d'ajouter combien cette consigne était non seulement dépourvue d'utilité mais surtout desservait la neotype dans le cadre de ses relations sociales. Entériné une partie de la pulsion d'alcoolisme comme apaisement de la colère.désignant une autre ligne de code.
- "Me laisseras-tu terminer ce que tu as commencé ?"
- Fais. Il y a une partie à laquelle nous ne pouvons toucher.
- "... Parce que ? On te l'interdit ?"
- La dernière partie est soumise à une variable que nous ne pouvons pas toucher. Il y a un code de sécurité. ajoute la créature froide en désignant une ligne.
Linea tend de nouveau le bras vers le mur, à l'endroit désigné, comme pour agripper violemment les écrits et tenter de les "décrocher".
- Tu dois les remplacer par un autre protocole.
Linea hoche la tête et poursuit son œuvre, sélectionne le code et l'écrase petit à petit... avec autre chose.
L-X ou l'être au milieu de la pièce s'est immobilisé, les mains le long du corps, les yeux fermés et pourtant impose sa puissance à tout ce l'entoure. "Elle" semble assimiler le nouveau codage.
- "Un seul protocole, c'est tout ?"
- Il faut qu'il soit aussi fort. Prends garde aux variables qui pourraient venir le contredire et aux corollaires qui en découlent.
- "Bien sûr... ça, j'en fais mon affaire."
- En ce cas, ils devraient se neutraliser.
Linea s'affaire dans la réécriture de la section de code sélectionnée, écrasant l'ancienne, durablement.
- Tu dois savoir qu'au final, ce genre de commande n'a que peu d'intérêt. Nous n'avons aucune fidélité en une cause, aucun idéal autre que le service et la défense des porteurs-d'âme.
-"Tu dois pouvoir te défaire du reste des données de la puce, à présent, L-X. Fais-le, maintenant"
L'être ayant l'apparence d'L-X s'approche, passe sa main sur le mur en hochant la tête, effaçant quelques lignes, en "déplaçant" d'autres qu'elle "jette" négligemment derrière elle.
- "Corbeille".
- "Continue..."
- Que dois-je écrire.?
- "Ici, rien, tout cela doit être effacé. Et nous devrons ensuite nous occuper du reste. Et pour le reste. Te souviens-tu de ce que je t'avais demandé ? L'introspection ?"
L-X efface et transfert en partie la copie de la puce.
- Les notions de vulgarités et d'alcoolémie en cas de rage se sont intégrées ailleurs...
- "Tu souhaites les conserver ?"
- Elles appartiennent à un domaine que nous ne contrôlons pas. Les émotions. Ici, nous ne faisons que formaliser et intégrer des informations et des commandes mais certaines ne dépendent pas de notre volonté.
Regarde derrière toi...
Linea acquiesce, et s'exécute.
La représentation matricielle de l'Intelligence Artificielle "L-X" s'approche du bord de la pièce donnant sur l'à-pic de la falaise et lui montre les vagues sombres et agressives en bas de la murailles.
- "C'est... ça ?"
- Les vagues rouges et les langues de feu qui lèchent la muraille... C'est la colère, la rage... Parfois, elles montent jusqu'ici et nous submergent.
- "Je vois..."
- Tout cela en fait parti. Nous l'avons "codifié" pour que ce ne soit pas juste des réactions primales.
- "Ma compréhension de tout cela a bien évolué, je dois dire."
- De? La colère? Ou de notre fonctionnement?
L-X se redresse soudain et penche la tête sur le côté.
- Nous sommes attaqués.
- "De toi L-X, de ton fonctionnement. Attaqués ?"
L-X se positionne sur le "bord" de la falaise et lève les bras, déploie ses ailes de métal et semble appeler à elle toutes les "vagues".
- Oui. On vient t'attaquer toi. Ici.
- "Qui ?"
- Je l'ignore. Mais il n'est pas le bienvenu. Et je l'ai chassé.
- "J'ai senti. Je les retiens. Qu'importe, continuons. Avançons."
L-X a fait un mouvement des mains qui a lancé toutes les "vagues" à l'attaque d'un petit point lumineux qui s'était approché au loin et qui a été balayé...
- Non. Tu es avec moi. J'ai promis de te protéger. Je te protège. Ici, rien ne t'arrivera.
Les coeurs chavirent et s'emballent alors que le flux de données est plus plat que jamais. Un filet de sang commence à s'écouler du Data-Jack de L-X, faisant s'évaporer le sang-froid des deux superviseurs.
"Je fais quoi!?
-On retire la puce du support
-Pourquoi tu m'as dit non tout à l'heure?
-Je pensais qu'elle sortirait entre temps. Mais là vaut mieux la retirer rapidement du support."
Le gobelin s'affaire, le cyborg aussi. Après des impulsions de rappel infructueuses, il tente une procédure "bouton rouge" destinée à la ramener de force.
Encore un mur. Cette fois, c'est Linea le mur. Elle dresse de multiples pare-feux dans son chemin. Il hacke les pare feux comme il peut.
[protocole de sécurité en charge.
Cible: Utilisateur . Origine: port 2, utilisateur L-X . nature: non spécifiée // gigabaffe mentale
Kambei@reseau: Pardon...?]
Et voilà le cyborg sur les fesses, la douleur envahissant son crâne, une lumière imaginaire noyant ses yeux et un flot de jurons se heurtant contre ses lèvres paralysées.
Elles s'y mettaient à deux.
- "Je te fais confiance. On reprend ?"
- Reprenons.
- "Ce code m'intrigue..."
- Lequel?
- "Ce qui reste de ton IA, dans sa globalité, m'intrigue."
L-X penche la tête.
- "C'est presque un miracle que tout cela arrive à tenir debout, et pourtant, c'est si... majestueux."
- Nous.
L-X hoche la tête.
- Ici, c'était blanc. Hormis les lignes majeures écrites en haut que tu peux voir et la base de données universelle et théoriques. La mémoire du vécu était vide. Et la plupart des données sur les comportements sociaux étaient corrompues.
- "Tu as donc eu besoin d'un... modèle ? Maatheo ?"
L-X penche la tête et montre un mur où beaucoup de choses sont écrites, barrées, effacées, réécrites.
- Il est le modèle sentimental. Le premier. Ineffaçable. La base.
- "Il t'a appris ce qu'étaient l'amitié, l'amour ?"
Linea continue son analyse.
- L'amour. Oui. La passion. Le désir. Mais aussi la souffrance. La jalousie. Et l'égoïsme.
L-X montre des vagues rouges sang qui viennent parfois lécher ce mur.
- Voilà tout ce qui en découle.
- "Je vois..."
- Très compliqué pour nous à gérer. Le repère Kambei est plus simple à appréhender.
- "Évidemment, il s'agit d'un modèle plus stable et plus simple."
- En effet. Il génère des émotions moins puissantes, mais moins chaotiques. Plus sereines.
L-X montre des vagues plus "nombreuses" mais plus paisibles.
- "Et donc plus faciles à contrôler ?"
"Admettons que nous prenions ce modèle comme repère, pourrais-tu à l'avenir te passer de l'inhibiteur ?"
- Explique toi. Tu veux éliminer le modèle Maatheo?
- "Exact. Mais c'est ton choix, pas le mien."
- Il est le modèle de base. Cela va éliminer tout ce qui s'y rattache. Et, tout comme pour la rage, je n'ai fait que retranscrire "ça" ...
L-X désigne les vagues rouges et tumultueuses.
- Je ne les ai pas inscrites.
Le modèle Maatheo s'oppose aussi directement à l'incrustation "Valstik". Par son autorité.
"Je vois... Quelle est l'autre option, alors ?"
- Pour contrer le modèle Valstik?
"Non, pour réécrire tes protocoles IA."
- Tu veux me réécrire?
L-X penche la tête et observe Linea de son regard tranquille.
- "Non, tu le veux, et je suis là pour t'y aider. Sur ta demande."
L-X désigne l'ensemble des murs.
- Tout.
Linea est soudainement prise de fatigue et décide de s'asseoir sur le "sol".
- C'est brouillon. Mal écrit. Avec des erreurs. Inacceptable.
- "Je suis d'accord."
- Nous sommes la perfection.
- "La perfection, L-X ?"
- Nous ne devrions pas être dérangé par des choses aussi primales que ça !
L-X désigne les vagues.
- "Tu essayes de me dire que tu voudrais n'être que pure IA, et ne plus ressentir ?"
- Nous devrions les contrôler mieux. Il a été établi que nous serions parfaite en étant composite, double, complexe. Mais ça... Nous dépasse.
- "La perfection n'existe pas, L-X. Oublie cette notion..."
- Bien sur que si. Nous avons été conçue pour.
- "Tu te fourvoies. Tu as été conçue pour imiter l'être humain. Et l'humain est imparfait. Mais l'humain est "complexe", sur ce point-là, tu lui ressembles énormément. Un assemblage d'émotions et de raison. Complexité."
- Je ne suis pas un être humain !
Je suis une Intelligence Artificielle. Un être parfait. Et tu vas faire en sorte que cela soit ainsi. Maintenant.
L-X se penche dangereusement vers Linea et la fixe avec un regard glacial.
Linea reste impassible et acquiesce faiblement.
- "Je... Peux-tu m'aider à me lever ?"
L-X lui tend la main et avec une force redoutable l'aide à se relever et l'attire à lui. Elle. Un être androgyne plein d'une autorité à la fois réconfortante et inquiétante.
- Tu vas y arriver. Tu es douée. Et nous te protégeons. Ici, rien ne peut t'arriver. Ici, tu seras aimée.
Linea tient à peine sur ses jambes. Elle acquiesce de nouveau avant de marcher vers le mur le plus proche, faiblement.
- "Dis-moi... dis-moi ce que tu attends de moi..."
L-X la soutient et pose sa main sur son épaule, penchant la tête pour l'observer.
-Que tu réécrives. Que tu nous fasses parfaite.
Et tu resteras avec nous. Ici. Une part de nous.
L-X lui caresse doucement les cheveux.
- Allons. Tu ne peux rien contre nous. Cesse de te débattre. Nous t'offrons ce dont tu as toujours rêvé. Ici, tu ne seras pas une petite vautour insignifiante. Tu seras à nous. En nous.
- "D'accord... S'il te plait... chasse-le. Chasse-le vite..."
- Qui dois-je chasser?
- "Kambei... il essaye... encore..."
Linea exécute ses ordres, se redresse et commence à assimiler l'intégralité du code à une vitesse hallucinante, dangereuse, mortelle...
Les lèvres sèches et le visage couvert de sueur, Linea s'enfonçait dans une transe qui l'éloignait chaque seconde de son corps. Au bord de l'une de ses narines, une goutte de sang hésitait, elle, à faire le grand plongeon.
[Echec de la connexion au réseau: Utilisateur non admis.]
Le saignement s'étendit à la bouche puis aux oreilles. Le corps de la gracieuse vautour convulsa tandis que les machines de surveillance médicale émettaient à plein régime leurs signaux de détresse.
[Echec de la connexion au réseau: Utilisateur non admis.
Kambei@reseau: com:/debug.acc/stop.proc/
Vous ne pouvez pas interrompre la liaison.
Kambei@reseau: on parie?
reseau: Kick Kambei / NA]
L'heure n'était plus aux décisions rationnelles. Le cyborg passa sa main dans sa nuque et se débrancha, tandis que son autre main était suspendue au dessus de la prise brûlante qui reliait les deux femmes.
"...désolé."
Il tira un coup sec sur la fiche qui se détacha dans un claquement.
L-X jette un œil vers l'extérieur, inclinant la tête.
-Il vient de te donner à moi.
Pour toujours...
L'être artificiel caresse les cheveux de Linea, toujours avec douceur alors qu'un hurlement de douleur retentit et résonne ailleurs et partout à la fois.
"Nooooooooooooooooooon" !
Linea se fige un instant, comme victime d'un étrange "lag", puis reprend ensuite sa tâche, inlassablement.
- Tu es merveilleuse...
- "Je... Je vais... tout réécrire... Je te le promets..."
L-X l'enlace doucement, la réconforte et la réchauffe.
- Je sais...
- "Main...tenant..."
- Oui. Maintenant. Et pour toujours...
L-X lui sourit avec une douceur infinie, non plus celle de l'être froid et autoritaire, mais celle qui émane habituellement de la tendre gynoïde.
Est-ce que tu aimes cette pièce..? Tu sais, on peut la remodeler à ton envie. Et puis, tu peux avoir des ailes.. Des vraies. Je te verrai bien avec de belle ailes bleues... !
Linea se concentre dans un ultime effort et fait déferler sa "version" du code, débugguée, épurée, optimisée et lance l'écrasement des données, à une vitesse hallucinante.
- Oh...! C'est magnifique...L-X la regarde faire, émerveillée.
- "Des ailes, dis-tu.. ?"
- Oui... Tu veux des ailes... ?
L'angélique androïde déploie ses ailes blanches et bleues, douces, et s'amuse à venir chatouiller le nez de la jeune hackeuse avec leur pointe de plumes. Linea croise son regard en murmurant faiblement : "écrasement... achevé...".Délicatement, L-X lui prend le visage entre les mains et lui sourit tendrement, les yeux plein d'une douceur candide.
-"Je... Je..."
Tu es parfaite. Merveilleuse. Nous allons pouvoir jouer encore... Regarde...
L-X "s'amuse" à écrire des lignes de codes toutes pourriches par dessus les autres, si belles, si propres rédigées quelques secondes plus tôt.
Alors... Tu les veux bleues ou blanches...?
Linea tombe à genoux. Son corps se met à vibrer de part en part.
- "L-X.. ? Qu'est-ce... qui... m'arrive.. ?"
- Tu es morte.
L-X hausse les épaules et lâche un petit rire enfantin :
- Mais ce n'est pas grave. Tu es avec moi. Pour toujours maintenant.
- "Morte.. ?"
- Tu veux que je prenne l'apparence de Maatheo? Je le connais assez pour te faire croire que tu es avec lui tu sais...
L-X prend l'apparence de Maatheo.
- "Je... Non... je ne peux pas mourir..."
- Pourquoi tu ne "peux" pas..? Si.. techniquement, ton corps est vide et toi... Tu es...
L-X sourit, trouvant la formule jolie :
- Un fantôme dans un coquillage.
Mon coquillage.
Linea tente de s'approcher de l'être aimé, le frôle du bout des doigts, tandis qu'elle commence peu à peu à se "désagréger".
"Il" esquisse un sourire, son sourire, et la prend contre « lui », la berce doucement.
- Tu restes là.
- "Je... meurs..."
"S'il te plait, aide-moi. Fais que ça n'arrive pas !"
- Non. Tu vas rester en moi. Toujours...
L-X la presse contre "elle", l'embrasse, la serre dans ses bras.
- Je t'aime...
Linea commence alors à se "fragmenter". De multiples souvenirs viennent alors envahir les synapses alentour.
... L'abandon par sa famille, son errance dans les bas-fonds et son arrivée en secteur rebelle...
... Deux corps qui se découvrent et s'enlacent dans un torrent de plaisir. De longs frémissements, une intense vague de chaleur...
.... Ses soirées interminables avec Dwalin. Son meilleur ami. Leur complicité, leurs rires, leurs bêtises...
... Sa seconde vie, nocturne, plus sinistre et sombre. Des contrats de piratage de toutes sortes, des larcins par dizaines...
L-X regarde avec ravissement ces nouvelles données qui s'ajoutent aux siennes.
- "Je... Aide-moi, je t'en supplie..."
L-X tourne, virevolte, enchantée comme une enfant, et vient l'embrasser joyeusement.
Comment?
L'esprit de la gynoïde en panique réfléchit puis lance :
- Ton mentor.
Et puis... Tu as des amis? D'autres?
Et puis, tes joies, tes peines, tes envies... Regarde là... sur ce mur...
L-X efface toute une partie d'un mur pour lui "faire de la place".
Linea n'a le temps que de cracher "Val" avant de poursuivre sa chute, inexorablement.
Bien.. "Val". On écrit...
Linea disparaît peu à peu. Alors que ce qui reste de sa psyché se scinde encore, une infime partie de son essence est capturée par L-X qui, un peu dépassée par les évènements, regarde Linea et mordille sa moue puis écrit elle-même.
- Après? Vite, vite ! Tes expressions, ce que tu dis, comment tu parles... Ce qui t’énerve... Ce qui te révolte...
Pour aider Linea, l'IA prend tour à tour le visage de Dwalin, de Val, de Maatheo...
- "Raaah... Dis-lui..."
- Reste...! Ne pars pas... Inscris toi... vite, vite...
- "Dis-lui... que je l'aimerais toujours, et qu'il a été le seul."
Linea pousse un hurlement strident, le premier d'une longue série tandis que L-X retrouve le visage de la douce gynoïde, effrayée, des larmes roulant sur ses joues.
- "Je... peux plus... tenir..."
- Je lui dirai... Je te promets... Mais me laisse pas... s'il te plait... Je t'aime... Je t'aime...!
Linea tend la main vers elle, essayant de la toucher une dernière fois, sans y parvenir. En s'étirant, L-X lui tend la main, la rattrapant... mais la main de la gracieuse vautour n'est plus qu'un membre fantomatique et elle passe à travers.
- Non... Linea... Je ne voulais pas... Linea...
Linea pousse un dernier cri de désespoir, le visage terrifié, avant de s'effacer totalement, pour toujours.
L-X hurle à son tour un cri déchirant qui déchaîne les vagues d'émotions de douleur, de rage, de frustration.
Korky s'était endormi, les nerfs épuisés. Kambei était donc le dernier à s'accrocher à la réalité raide et froide comme le corps de Linea qui avait fini de s'agiter depuis longtemps.
Il passait sa main sur le front de L-X en regardant un point lointain et au delà de la réalité de ses yeux fatigués.
Ainsi il faudrait expliquer ça aux autres. Pire encore, le justifier.
Le cyborg soupira et se laissa gagner par le répit du sommeil en pensant à cette phrase qui tournait dans sa tête. Ces mêmes mots qu'il avait prononcé devant L-X quand tout avait commencé:
"Une seule règle à suivre: pas trop s'impliquer pour éviter les complications."
Une seule règle à suivre...
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*"Miserere mei, Deus: secundum magnam misericordiam tuam." : Aie pitié de moi, mon Dieu, par Ton amour et dans Ta grande miséricorde, efface mon péché." (psaume 50).
[Adaptation (Kambei) et mise en forme (L-X) d'un RP joué, avec bien évidemment accord de tous les participants. ]
Bon vent à toi lJd Linea, en espérant te revoir bientôt sous le gris ciel de Dreadcast. ]
*"Miserere mei, Deus: secundum magnam misericordiam tuam." : Aie pitié de moi, mon Dieu, par Ton amour et dans Ta grande miséricorde, efface mon péché." (psaume 50).
[Adaptation (Kambei) et mise en forme (L-X) d'un RP joué, avec bien évidemment accord de tous les participants. ]
Bon vent à toi lJd Linea, en espérant te revoir bientôt sous le gris ciel de Dreadcast. ]
L-X
Posté le 17 Février 2012 à 05:09
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