EDC de Zhadum~60904

Quelque part avenue du cybernétique. Vue sur le Pilori Impérial.

La pluie froide et acide bat sur la fenêtre. Elle s’accroche à la façade du pilori qu’elle ronge, consumant les briques du bâtiment de sa haine. Elle s’insinue dans les interstices et gratte de sa langue bifide le ciment de l’édifice. Intérieur, extérieur, tout est moisi, délabré. C’est une vision de ruines qui s’étend sous son regard. Dans le cercle, encore protégé, la moquette rouge répand ses exhalations des anciens morts de la maison.
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« C’était notre cercle pour nous deux »Pardonne-moi mais je n’en ai aucun souvenir.
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Couvrons le corps des morts, encore un effort. Toi j’t’ai juste oublié, même pas un peu de respect, j’aurais pu faire semblant, mais non, pour que j’aie envie de jouer, t’sais, faut le mériter.
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Mais que j’ai oublié ou non ne change rien à la suite de l’histoire. Aucun regret, aucun remord, toujours rien à perdre. Rien à foutre du titre, des amis, des ragots. Ni complaisance, ni suffisance. Rien à foutre. Simplement.
Je marche toujours en regardant de temps à autre quelques cailloux rouler sur les bords des routes. Des pavés balancés du bout des bottes renforcées.
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« Caillou ». Oui toi je te regrette. Mais tu vois t’es vengée aujourd’hui. Ils ne sont plus rien. Des ombres dans la foule, des quidam, même pas respectés. Au final, on a gagné, parce qu’on avait rien à perdre. Et eux l’ont perdu. Tout et Rien, vieux refrain.
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C’est dans ton cercle que j’ai installé ma dernière poupée.
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Cheveux noirs, teint blafard. Parfait. Mais Il veille et je doute qu’Il lui laisse suffisamment de repis pour s’installer dans ma vie. C’est un carnage à prévoir. Il galope et hurle la nuit, à la recherche des derniers éclats de compassion, il les dévore, un par un. C’est bientôt fini, il a scellé mon destin.
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Quelque part avenue Hector Calver, vue sur le Memento.

Le Memento. Chouette nom mais pareil j’y ai tout oublié. Ironique. J’me rappelle d’une Alte Nobilis qui pleurait en jouant du piano. Partie, elle aussi. Sans déconner mais s’est passé combien d’années.. ? J’ai quelques relents de Mort’gane associés à l’endroit mais putain, j’saurais plus dire pourquoi. « Détruis l'autre » .....

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Mais j’suis désolé chérie, s’il me reste encore un peu de ton odeur quand je pense à tes cheveux, quand il me reste encore un peu de tes pleurs sur mes gros doigts , tes images s’effacent et tu n’es plus qu’une énième sans visage.
Le temps efface, laisse place et remplace. Et pourtant j’crois que j’ai trouvé une nouvelle pièce à jouer, j’ai construit ma maison de poupées. Tu s’rais fière de moi, j’crois. Je creuse, je gratte. Plus que 800 kilomètres, t’sais on y est presque.
Ca sera le plus beau labyrinthe de tous les temps. T’pourras jouer et danser pieds nus dedans. T’pourra jouer avec les tableaux figés, plier le sablier de l’Eternité.
.....« Je suis votre seule poupée » .....
Tu crois ? Ouais t’as p’t’être raison, au fond. J’me rappelle plus bien pourquoi tu as cessé de l’être alors c’est que ça doit être encore le cas.
Mais on m’a filé une nouvelle mission, un truc fou, j’sais pas si ce coup –ci j’y arriverai. Se peut bien que ca soit la dernière. J’vais la faire totalement ringard mais si quelqu’un lit çà, p’tain, c’est sans doute qu’c’est moi qui m’s’rai planté c’coup-ci.
Faut que je descende trop d’étages, faut que je sacrifie trop de choses, faut que j’fasse trop semblant. J’vais peut-être t’oublier, toi, toi et toi.
J’vais peut être juste tous vous oublier mais pas Lui, Lui j’peux pas.
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"J'essaierai de pas partir tant que tu auras besoin de moi."