EDC de Zhadum~60904

Dans l'immense bibliothèque de pêchés sacrés, Zhad' tenait entre ses doigts un crâne à la blancheur éclatante. Les orbites noires n'avaient comme commune mesure que le vide béant de son âme et de ses souvenirs.
Les dents serrées en un rictus éternel, le mort répondait dans un silence tout aussi éloquent à la tirade du Délégué. Assourdissant de mutisme il était parfait pour celui qui le regardait … de loin.
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« Oh bien sûr .. vous avez compris que c'est une bibliothèque matricielle, et chaque crâne ricanant un rapport de caméra dûment archivé, comme une tranche de vie coupée dans un gâteau immonde.
Vous n'aviez pas saisi ? Vous pensiez que Grimm existait ? Eh bien .. vous aviez raison, mais n'allez pas le crier autour de vous, on vous croirait fou. 
C'est comme vous très cher. Regardez-vous ! Vous êtes si parfait à contempler mais si vous avez la curiosité de vous approcher, vous verrez, sur le bord inférieur de votre mâchoire, une petite fissure, presque ciselée. Prenez garde de ne pas y laisser trainer trop longtemps votre regard, vous finiriez par croire en vos propres mensonges »
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Reposant le mort sur la table qui n'était pas en synthé-bois mais en un bois -presque- véritable, Zhad' croisa ses mains sur son ventre, l'observant quelques instants avant de répondre.
...
« Vous savez qu'il va falloir que je vous range, n'est ce pas ? »
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Son pouce désigna une étagère déjà croulante sous sa collection de cadavres, par dessus son épaule, sans qu'il n'ose pour autant se tourner et les contempler.
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« Vous aurez de nombreux amis, vous ne serrez pas seul » puis se penchant près de l'endroit où il fut un temps se tenait une oreille délicate et féminine, Zhad murmura doucement.
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« Faites attention, mon ami, tôt le matin alors que vous n'avez pas encore totalement abandonné vos rêves mais que la réalité vous rattrape, ils ricanent, vous rappelant que vous avez gagné exactement ce que vous cherchiez. Ils vous rappellent que vous avez exactement la vie que vous avez choisie, ils vous rappellent que vous plongez dans vos propres abysses, que votre Néant vous contemple et que vous avez cessé de jouer depuis bien longtemps avec vos poupées qui pourtant ne vous réclament que çà, jour après jour. Ils ricanent de votre vie parfaite et heureuse, ils se moquent de votre bonheur et de votre ascencion. Ils palabrent sur vos piliers reconstruits, sur vos doudous roses et noirs. »
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Revenant à sa position première, Zhad' contempla le crâne en penchant la tête sur le côté, reprenant sur un ton plus solennel.
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« Mais j'ai, Hujan merci, la solution à tout çà. Vous allez, cher frère, terminer la rangée.
Je vous offre comme cadeau pour votre anniversaire ma malédiction.
Puisse t'elle vous apporter tout ce qu'elle a fait pour moi. Puisse t'elle bénir chacun de vos pas, et vous porter dans ses bras, tout comme elle l'a toujours fait.
Elle fut ma meilleure et plus sincère amie, la Lady' de ma Vi' »
...
Se redressant, il laissa le crâne silencieux, encore. Mais de toute manière qu'aurait il pu répondre ?
Allant s'appuyer à la rambarde de marbre qui soutenait si bien le lourd poids de son corps et de sa vie, Zhad' regarda l'immense labyrinthe de basalte dans lequel la silhouette gracile jouait en riant à cache-cache avec un Umbra.
D'en haut la partie semblait si facile, si simple, mais Zhad' n'avait plus envie de jouer, il s'était juste retiré. Il se contentait de contempler sa femme, jouant avec les monstres des recoins du labyrinthe qu'elle charmait d'un sourire éloquent. Son regard attendri et en paix, détaillait les mouvements de sa danse, petits pieds sautillants sur les éclats d'os de cadavres pas si bien entérrés. Et même dans son dos les murmures des cranes alignés s'étaient tus, car lorsqu'il contemplait sa femme, Zhadum n'avait plus rien à se dire. Plus rien à se murmurer. Le Dévoreur se taisait, enfin.
...
Quittant après une éternité de secondes celle de son « toujours », il se tourna, regardant la sixième poupée, cette petite chose qui ne lui refusait rien. Zhadum savait très bien qu'il y avait un mensonge caché là dessous, mais cela ne lui importait plus.
Tendant sa main vers elle, le petit tourbillon rose s'était levé, accourant dans ses bras, s'y nichant pour la millième fois.
...« Tu veux jouer ?

• A quoi ? »

...
Le ciel s'était couvert de nuages violets et noirs, en un rappel silencieux qu'il avait encore un dernier dévoreur à satisfaire.
...« Cache-cache dans le Manoir »

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M'allez le dernier d'une longue série. Pause à venir .. sur EDC huhu.
@Stellijah@Ellioth@Benjamin@Roxann
Merci à vous pour les derniers mois/jours, même si ce fut douloureux pour certains. Merci pour le jeu apporté. Merci d'y avoir joué.
Et pour les lecteurs curieux.. sachez que rien n'est jamais ce qu'il semble être. huhu. Le texte est volontairement trompeur. Pas d'amalgames hâtifs... quoique.