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Les départs du Renovamen et du Kaus Regulis, partie 1/2
Episode 1
Episode 17
Les départs du Renovamen et du Kaus Regulis, partie 1/2
Lumina Palab leva les yeux et resta sonnée pendant un instant.
La rampe de lancement du cosmodrome de Santa Maria était un géant de métal rouge de trois cent mètres de haut. C'était devenu la plus haute du monde, suite à la destruction des cosmodromes de Jiuquan, Cap Canaveral, Baïkonour et de Kourou. C'était aussi la seule encore au contrôle des États Cordobiens : peu après leur invasion de la Suède, le site de Kiruna subit un sabotage dévastateur par la Confédération Eurasienne qui ne laissa qu'un géant cratère. Les Etats Cordobiens avaient placé tous leurs efforts sur le site suédois, et furent forcés de s'adapter rapidement et d'accélérer le développement du site de l'île de Santa Maria, dans l'archipel portugais des Açores. Bien que la décision fut rapide, grâce à la structure autoritaire de la nation, les travaux s'allongèrent sur trois ans, de 2067 à 2070, à cause de contraintes techniques variées.
Reposant contre la structure de métal rouge sang, la navette de transport pointait droit vers le ciel. Fleuron de la technologie cordobienne, c'était l'un des seuls vaisseaux spatiaux capable de voyager jusqu'aux planètes joviennes, grâce à sa propulsion à radiations qui permettait d'atteindre Jupiter en seulement un an, mais aussi grâce à ses systèmes de support de vie et de cryogénie, qui permettaient à l'équipage de ne pas subir les effets de la vieillesse pendant toute la durée du trajet. Enfin, ces navettes étaient les seules à posséder un système d'armement laser et de guidage par IA, essentiels pour traverser la ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter.
Au pied de la navette, Lumina fut accueillie par une unité militaire : un colonel -un vieil espagnol-, et ses deux lieutenants -deux Français- étaient en habits cérémoniels de la force spatiale de l'armée cordobienne. Lumina et les trois autres femmes qui l'accompagnaient étaient les dernières membres du programme "Deuxième Rémanence" encore sur Terre.
Le vieux colonel avait l'expression typique d'un homme qui a participé à l'invasion de l'Europe de l'Ouest, c'était un homme qui avait tué. Quelques années plus tôt, alors que la guerre du climat faisait rage, l'alliance scientifique inattendue entre la France et la Chine permit à la France d'avancer rapidement dans la production d'énergie par fusion nucléaire. Les deux pays aux antipodes de la planète profitèrent d'une énergie soudainement quasi-illimitée pour construire des barrières laser le long de leurs frontières, empêchant toute invasion terrestre. En même temps, ils développèrent les technologies de défense laser Terre-Air qui permettaient de se protéger de la plupart des frappes nucléaires. La différence principale entre la France et la Chine, était que la France disposait déjà d'une grille énergétique basée sur l'énergie nucléaire. Cela lui permit de couvrir toutes ses frontières de barrières laser, et tout son territoire d'un tapis de canons laser en moins d'un an. La Chine devait adapter son infrastructure énergétique et gérer une transition d'une énergie principalement à base de charbon, vers une énergie basée sur la fusion nucléaire, sur un territoire beaucoup plus vaste. Elle n'eut pas le temps de s'adapter et subit une destruction dévastatrice lorsque la Confédération Eurasienne et l'Alliance Nord-Américaine la frappèrent en même temps avec leur arsenal nucléaire.
Bien que relativement protégée de ses rivaux à l'est, la France avait toutefois sous-estimé la nation émergente au sud-ouest, composée de l'Espagne et du Portugal annexé, prenant le nom d'Etats Cordobiens et dirigée par le dictateur Vito Cordoba. Génie stratégique et homme influent, il avait des pions dans les médias de masse, l'industrie et des familles politiques françaises puissantes. Les grilles laser au sud de la France s'éteignirent une nuit de Mai, et une armée terrestre se déversa sur le pays tel un blitzkrieg de la guerre mondiale du siècle précédent. Pour les Etats Cordobiens, ce n'était que le début : leur invasion de l'Europe s'étendit sur la Belgique, les Pays-Bas, le nord de l'Allemagne, le Danemark, la Norvège et la Suède. Vito Cordoba organisa l'extension des barrières laser tout le long de cette nouvelle frontière, et de canons anti-aériens sur l'ensemble du territoire. Protégés des autres nations, les Etats Cordobiens étaient devenus la superpuissance principale sur Terre. En revanche, l'hiver nucléaire avait refroidi la planète de quelques dixièmes de degrés : cela ne leur laissait que quelques années avant que la planète entière ne soit plus qu'un maelström de tempêtes de sable, tsunamis et blizzards. La seule chose qui pouvait les protéger du climat était de tourner les yeux vers les étoiles.
"Montez, on n'attend plus que vous."
Le colonel au fort accent espagnol invita Lumina et ses collègues à emprunter l'élévateur qui les mena au sas d'entrée à environ deux cent mètres d'altitude. Une à une, les femmes en combinaisons spatiales inconfortables posèrent le pied dans la navette et s'installèrent dans leur caisson cryogénique : les astronavigatrices Aaravin et Saravana en premières, suivies d'Hazardi Strasky, l'experte-radio, et enfin, Lumina Palab, astronavigatrice en chef. Pendant que la température descendait rapidement dans le caisson transparent, plongeant peu à peu son corps dans le sommeil, Lumina voyait à travers le hublot les hautes barrières laser de la grille indépendante de l'île de Santa Maria.
Les réacteurs à radiation s'allumèrent sans compte à rebours, dans le cosmodrome silencieux. Celui-ci fut plongé dans une lumière aveuglante dont l'intensité était comparable à celle du soleil, et un bruit sourd évoquant un puissant tremblement de terre, comme un présage égoïste pour ceux qui restaient sur Terre. Le vaisseau spatial se souleva implacablement du sol et s'éloigna dans la stratosphère, s'élançant dans un voyage périlleux d'une durée de deux ans en direction de Saturne.
Episode 17
Lumina Palab leva les yeux et resta sonnée pendant un instant.
La rampe de lancement du cosmodrome de Santa Maria était un géant de métal rouge de trois cent mètres de haut. C'était devenu la plus haute du monde, suite à la destruction des cosmodromes de Jiuquan, Cap Canaveral, Baïkonour et de Kourou. C'était aussi la seule encore au contrôle des États Cordobiens : peu après leur invasion de la Suède, le site de Kiruna subit un sabotage dévastateur par la Confédération Eurasienne qui ne laissa qu'un géant cratère. Les Etats Cordobiens avaient placé tous leurs efforts sur le site suédois, et furent forcés de s'adapter rapidement et d'accélérer le développement du site de l'île de Santa Maria, dans l'archipel portugais des Açores. Bien que la décision fut rapide, grâce à la structure autoritaire de la nation, les travaux s'allongèrent sur trois ans, de 2067 à 2070, à cause de contraintes techniques variées.
Reposant contre la structure de métal rouge sang, la navette de transport pointait droit vers le ciel. Fleuron de la technologie cordobienne, c'était l'un des seuls vaisseaux spatiaux capable de voyager jusqu'aux planètes joviennes, grâce à sa propulsion à radiations qui permettait d'atteindre Jupiter en seulement un an, mais aussi grâce à ses systèmes de support de vie et de cryogénie, qui permettaient à l'équipage de ne pas subir les effets de la vieillesse pendant toute la durée du trajet. Enfin, ces navettes étaient les seules à posséder un système d'armement laser et de guidage par IA, essentiels pour traverser la ceinture d'astéroïdes entre Mars et Jupiter.
Au pied de la navette, Lumina fut accueillie par une unité militaire : un colonel -un vieil espagnol-, et ses deux lieutenants -deux Français- étaient en habits cérémoniels de la force spatiale de l'armée cordobienne. Lumina et les trois autres femmes qui l'accompagnaient étaient les dernières membres du programme "Deuxième Rémanence" encore sur Terre.
Le vieux colonel avait l'expression typique d'un homme qui a participé à l'invasion de l'Europe de l'Ouest, c'était un homme qui avait tué. Quelques années plus tôt, alors que la guerre du climat faisait rage, l'alliance scientifique inattendue entre la France et la Chine permit à la France d'avancer rapidement dans la production d'énergie par fusion nucléaire. Les deux pays aux antipodes de la planète profitèrent d'une énergie soudainement quasi-illimitée pour construire des barrières laser le long de leurs frontières, empêchant toute invasion terrestre. En même temps, ils développèrent les technologies de défense laser Terre-Air qui permettaient de se protéger de la plupart des frappes nucléaires. La différence principale entre la France et la Chine, était que la France disposait déjà d'une grille énergétique basée sur l'énergie nucléaire. Cela lui permit de couvrir toutes ses frontières de barrières laser, et tout son territoire d'un tapis de canons laser en moins d'un an. La Chine devait adapter son infrastructure énergétique et gérer une transition d'une énergie principalement à base de charbon, vers une énergie basée sur la fusion nucléaire, sur un territoire beaucoup plus vaste. Elle n'eut pas le temps de s'adapter et subit une destruction dévastatrice lorsque la Confédération Eurasienne et l'Alliance Nord-Américaine la frappèrent en même temps avec leur arsenal nucléaire.
Bien que relativement protégée de ses rivaux à l'est, la France avait toutefois sous-estimé la nation émergente au sud-ouest, composée de l'Espagne et du Portugal annexé, prenant le nom d'Etats Cordobiens et dirigée par le dictateur Vito Cordoba. Génie stratégique et homme influent, il avait des pions dans les médias de masse, l'industrie et des familles politiques françaises puissantes. Les grilles laser au sud de la France s'éteignirent une nuit de Mai, et une armée terrestre se déversa sur le pays tel un blitzkrieg de la guerre mondiale du siècle précédent. Pour les Etats Cordobiens, ce n'était que le début : leur invasion de l'Europe s'étendit sur la Belgique, les Pays-Bas, le nord de l'Allemagne, le Danemark, la Norvège et la Suède. Vito Cordoba organisa l'extension des barrières laser tout le long de cette nouvelle frontière, et de canons anti-aériens sur l'ensemble du territoire. Protégés des autres nations, les Etats Cordobiens étaient devenus la superpuissance principale sur Terre. En revanche, l'hiver nucléaire avait refroidi la planète de quelques dixièmes de degrés : cela ne leur laissait que quelques années avant que la planète entière ne soit plus qu'un maelström de tempêtes de sable, tsunamis et blizzards. La seule chose qui pouvait les protéger du climat était de tourner les yeux vers les étoiles.
"Montez, on n'attend plus que vous."
Le colonel au fort accent espagnol invita Lumina et ses collègues à emprunter l'élévateur qui les mena au sas d'entrée à environ deux cent mètres d'altitude. Une à une, les femmes en combinaisons spatiales inconfortables posèrent le pied dans la navette et s'installèrent dans leur caisson cryogénique : les astronavigatrices Aaravin et Saravana en premières, suivies d'Hazardi Strasky, l'experte-radio, et enfin, Lumina Palab, astronavigatrice en chef. Pendant que la température descendait rapidement dans le caisson transparent, plongeant peu à peu son corps dans le sommeil, Lumina voyait à travers le hublot les hautes barrières laser de la grille indépendante de l'île de Santa Maria.
Les réacteurs à radiation s'allumèrent sans compte à rebours, dans le cosmodrome silencieux. Celui-ci fut plongé dans une lumière aveuglante dont l'intensité était comparable à celle du soleil, et un bruit sourd évoquant un puissant tremblement de terre, comme un présage égoïste pour ceux qui restaient sur Terre. Le vaisseau spatial se souleva implacablement du sol et s'éloigna dans la stratosphère, s'élançant dans un voyage périlleux d'une durée de deux ans en direction de Saturne.
Informations sur l'article
Rémanence (inutilisable ingame)
27 Novembre 2022
436√
11☆
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◊ Commentaires
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Casey (499☆) Le 27 Novembre 2022
Il n'y a pas de Galion Volant? Déception. -
Zartam (916☆) Le 27 Novembre 2022
Non, mais il y a un Valion volant, en théorie. Ses ancêtres en tout cas.