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Rémanence Ep7 : In Luci Imperium

Episode 7 : In Luci Imperium
A peine sorti de son bunker et frappé par la réalité de "Dreadcast 555", notre protagoniste va visiblement finir en steak surgelé pour les créatures nocturnes qui semblent constituer la nouvelle population majoritaire du secteur impérial, si l'on décide d'ignorer le gus rencontré un peu plus tôt.
Peut-on encore parler de secteur, d'ailleurs ? Il s'agit plutôt d'un vaste souvenir de ce qui a été une ville décadente et corrompue. Un amas de ruines dont les rues sont un terrain de chasse pour les "rôdeurs".
Le Visiteur du passé ne veut pas savoir ce que sont les rôdeurs. Quand il a entendu les bruits de pattes se rapprocher, dans les hauteurs, il a immédiatement fui.
Ça va faire un moment qu'il court sans s'arrêter. Difficile de savoir exactement depuis combien de temps : chaque seconde semble être une éternité, quand on est une proie. D'abord, il a tracé tout droit dans une grande rue, à cause de la panique, puis il est entré dans un bâtiment sans portes, un vestige délabré, comme tous les autres bâtiments de la nouvelle ère. Quand il s'est rendu compte que les "rôdeurs" le suivaient encore de trop près, d'après son ouïe, il a décidé de grimper des escaliers en espérant semer quoi que ce soit étant à sa poursuite.
Grosse erreur.
Une fois plongé dans le cœur de ce bâtiment, probablement un petit immeuble d'habitation, il se rend compte à présent que l'obscurité est totale. "Courir à tâtons", c'est le meilleur terme pour décrire la situation : il s'élance, bras tendus devant lui, dans le couloir du dernier étage, en espérant que sa jambe ne reste pas coincée dans un trou au plancher. Une fois arrivé au bout du couloir, le choix est maigre : il décide de bifurquer sur sa droite, pour y trouver une porte, qui par chance est ouverte. Après être entré, il la referme avec empressement.
A travers les stores vénitiens d'une fenêtre à guillotine, une faible lueur baigne l'appartement dans une clarté bleuâtre, provenant de l'un de ces lampadaires de sécurité que l'on peut trouver dans les rues.
Cet endroit semble abriter ce qui fut une entreprise : quelques tables, chaises et cloisons forment un petit open-space. Notre gars décide d'inspecter les tiroirs : fermés. Il rejoint alors la pièce à l'arrière. Cette dernière donne sur un bureau isolé. Dans la pénombre, il parvient à lire sur un panonceau à l'entrée : Ka-quelque chose- Investigation. A l'intérieur, des rayons timides passent à travers une autre vitre, mettant en contraste la silhouette inquiétante d'un homme assis à son bureau.
Son cadavre putride, en fait.
Ce n'est pas la première fois que le Voyageur découvre un macchabée. Le souvenir encore frais de ses compagnons décomposés dans leurs caissons de cryogénisation surgit, et le désir de vengeance grandit. Castel...
Mais des questions importantes se soulèvent : pourquoi ces cadavres n'ont-ils pas été détruits par le processus de téléportation APM ? Pourquoi tous les membres du programme sont morts, pourquoi y a-t-il un squelette sur cette chaise, avec un trou de la taille d'une balle de dreadball sur le front, et une puce APM rouillée à l'arrière du crâne ? Thallys est-elle en RTT ?
En fouillant le tiroir, il trouve une arme de poing -un flingue balistique standard- et une lampe-torche, qu'il s'empresse d'allumer.
Il se rend compte qu'il est encore vêtu de son pyjama de la West Corp, édition limitée "Bunker secret de cryogénisation foireuse". C'est rapidement dissimulé derrière le trenchcoat moisi subtilisé à Monsieur Ka-truc Investigation, qui n'en aura plus jamais besoin.
Mais notre touriste temporel ne peut s'éterniser : un sifflement suspect résonne dans l'allée. Les rôdeurs l'ont suivi jusqu'ici. Il cherche une autre sortie du regard.
Les paroles confuses de l'inconnu lui reviennent en mémoire, et prennent à présent du sens.
"Tu devrais arrêter de poser des questions et... trouver un abri, dans le reste des égouts ou en hauteur... j'conseille la hauteur..."
Le sifflement est suivi du fracas d'une porte que l'on vient de défoncer sans mal.
L'homme se dirige vers la fenêtre, et essaie de l'ouvrir. Coincée. Un bon vieux coup de pompes règle le problème, mais en attire surement d'autres, à cause du bruit qui résonne dans toute la ville fantôme.
Après s'être coupé les avant-bras sur le verre brisé, il parvient à s'accrocher aux barreaux d'une échelle qui le mène au toit, au prix de quelques micro-attaques cardiaques.
Les sommets de la basse-ville éclairés par sa lampe-torche révèlent un vaste réseau de planches et de planques, jadis à usage criminel. La situation est la même : le CdO a simplement été remplacé par les rôdeurs.
Il cavale comme un cambrioleur à travers les toits du Sud-Ouest, et finalement, quand il réalise que ses poursuivants sont toujours dans les parages, bien que discrets, il décide d'entrer dans un petit cabanon en tôle, non-loin d'un lampadaire éteint, sur le toit d'une banque. Le cadenas saute après quelques coups de crosse.
A l'intérieur repose une carcasse de robot, un poubelloïde de la taille d'une bouteille de gaz. En appuyant sur le gros bouton au centre, celui-ci s'active, et s'élève dans les airs, à hauteur d'épaule, à l'aide d'un propulseur antigrav. Un terminal s'allume sur la face avant et un clavier se déroule. L'écran affiche :
Remote control unit 12_
Energie disponible : 6%_
Attente d'instructions_
1. Eclairage d'urgence local [recommandé]
2. Avertisseurs sonores
3. Appeler le centre des opérations
Par prudence, il appuie sur 1.
Un puissant projecteur éclaire alors le toit du bâtiment, ce qui devrait -en théorie- attirer l'attention de tous les prédateurs du quartier, mais en même temps les tenir à distance, même si rien n'a encore été prouvé.
La première théorie est confirmée : plusieurs hurlements à glacer le sang se font entendre à quelque distance d'ici. Les rôdeurs convergent sur cette position.
Il tente alors le 3.
Remote control unit 12_
Energie disponible : 5% [utilisation = élevée]_
Appel en cours... ...
Aucune réponse ne vient.
Le Voyageur peut souffler, bien que le niveau d'énergie descende trop vite.
Quatre pourcents.
Il imagine le joyeux festin que les rôdeurs vont pouvoir s'offrir quand les lumières s'éteindront.
Trois pourcents.
Après tout, quel est l'intérêt de survivre à présent ?
Deux pourcents.
On peut voyager dans l'avenir, grâce à la conservation, mais dans le passé, c'est inconcevable. Le passé est perdu à jamais. A présent, c'est la nuit interminable, ou la mort.
Ça ne devrait plus trop tarder. Il compte le nombre de balles dans le barillet : six.
Cinq pour eux...

"Alors comme ça, on s'est perdu ?"

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