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Convictions
La porte se referma dans un petit claquement rassurant. Rien ne subsistait plus du départ de la belle d'un parfum capiteux qui plana un moment autour du fauteuil où il avait fini par s'installer, la tête vide, les sens étourdis par les excès de la veille.
Sur la table basse restait encore un neuvo ouvert, la cartouche démontée pour en récupérer quelques grammes de farin qui avaient servis à rouler quelques joints aux saveurs épicées. Il en trainait encore un peu de poudre cristalline, entre les verres vides et un cadavre de bouteille. Au sol trainaient ses chaussures cirées jetées négligemment, sa cravate et sa veste de costume. Un soutien-gorge était encore accroché au cadre de son écran haute définition. Encore une longue nuit qui s'achevait.
Sur la table basse restait encore un neuvo ouvert, la cartouche démontée pour en récupérer quelques grammes de farin qui avaient servis à rouler quelques joints aux saveurs épicées. Il en trainait encore un peu de poudre cristalline, entre les verres vides et un cadavre de bouteille. Au sol trainaient ses chaussures cirées jetées négligemment, sa cravate et sa veste de costume. Un soutien-gorge était encore accroché au cadre de son écran haute définition. Encore une longue nuit qui s'achevait.
Xarthius se pinça le nez, et laissa le temps à ses oreilles de cesser de siffler et à son vertige de se dissiper. Pas de nausées cette fois-ci, il apprenait. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il parcourut la pièce du regard, et soupira légèrement, tendant une main vers la télécommande de la maison. En quelques pressions, il appela le robot aspirateur qui allait mettre un semblant de neuf à l'épaisse moquette synthétique du salon. Suivant le déplacement du petit auxiliaire des yeux, il avisa son exemplaire de "Cirii Verbis, les enseignements d'Imperator" qui avait chu de la table basse pour s'échouer moitié ouvert par terre. Avec un grognement de mécontentement, il s'extirpa du fauteuil et le ramassa, ouvrant ses pages au hasard pour le lire une énième fois.
Tout était dans ce livre. La réponse aux questions passées, présentes et à venir que se posait tout citoyen. C'était devenu son livre de chevet, sa Bible, et il en usait dès qu'il avait une question difficile à trancher. Avec des mots simples, le sens de l'existence en ville lui apparaissait clairement, ainsi que les défauts des autres qu'il ne parvenait pas auparavant à distinguer aussi aisément.
De ses multiples relectures, Xarthius en avait tiré une application, un petit exercice simple de concentration de l'attention à une tâche. Si les avis divergeaient quand il en avait parlé, la journaliste de DCN qu'il avait contacté avait été vivement intéressée. Dans un an, des essais pratiques verraient le jour, pour le plus grand bonheur de ses concitoyens.
Il leva les pieds, et croisa les jambes sur la table basse pour laisser passer le petit nettoyeur. Puis il tourna la tête et contempla le tableau géant sur polyester accroché au mur, représentant les frères Enclism de façon magnifiée, à l'aube de la fondation de la cité.
Le fixant longuement, il rassembla ses idées, puis ferma les yeux et concentra ses pensées sur les images mentales et les émotions qu'il rattachait aux noms courants.
"Quarere Imperialis"
Il leva les pieds, et croisa les jambes sur la table basse pour laisser passer le petit nettoyeur. Puis il tourna la tête et contempla le tableau géant sur polyester accroché au mur, représentant les frères Enclism de façon magnifiée, à l'aube de la fondation de la cité.
Le fixant longuement, il rassembla ses idées, puis ferma les yeux et concentra ses pensées sur les images mentales et les émotions qu'il rattachait aux noms courants.
"Quarere Imperialis"
Aussitôt, l'atelier de mécanique lui apparut, les ingénieurs en blouse blanche, affairés à donner toute leur inventivité au service de l'Empire. Il évoqua mentalement le temps qu'il avait passé là-bas, et la joie qu'il avait eu en terminant le montage de sa première invention. Sensations lisses, pures, de choses qui s'emboitaient parfaitement les unes aux autres, impression de satisfaction, léger plaisir.
Le nom était un peu long, et mentalement, son esprit le raccourcit de lui-même.
"QuarImp"
Il le répéta encore et encore, s'imprégnant des vibrations sonores qui généraient toujours les mêmes émotions en lui, cette fois-ci avec plus de clarté. Puis il essaya avec un autre, cherchant instinctivement sa contraction naturelle.
"Dreatwork"
"Dreatwork"
Impressions visuelles d'images publicitaires, souvenir de discours impériaux galvanisants, sentiment d'appartenance et de sécurité. Un autre.
"CerclOr"
Visages des cyber-fantassins et des jeunes cadets qui contrôlaient scrupuleusement la faune des bars, sentiment de protection, d'ordre et de stabilité. Xarthius sourit. Le jeu l'amusait. Il décida de passer aux noms de personnes connues.
"Titia"
Une sensation chaleureuse l'envahit aussitôt, ainsi qu'un grand réconfort. Son cœur s'accéléra, et un frisson passa dans son dos. Secouant la tête, il décida de choisir une personne qui le fasse moins réagir émotionnellement.
"Scout"
Ce fut le respect qui domina à l'évocation du nom de l'ancien général. Un sentiment non de crainte, mais d'obéissance choisie de sa part, due à la prestance de l'homme et à la ferveur qu'il inspirait lorsqu'il s'adressait aux troupes. Souvenirs. Un dernier pour finir.
"E-tha-yel"
"E-tha-yel"
Par respect pour la fonction, il n'avait pu se résoudre à raccourcir le nom. Il dû le répéter plusieurs fois pour mieux l'appréhender. Aucune peur pour la dame à la célèbre frange. Dans son esprit vint plutôt l'empire dans son ensemble, la population industrieuse tournée vers elle, son phare dans la nuit de l'obscurantisme, leur bouclier contre la haine en provenance du secteur 3. L'ambassadrice était leur dirigeante, leur intercesseur avec le mystérieux empereur, et Xarthius ne concevait que fidélité et amour envers leur mère spirituelle, désignée parmi toutes pour ses qualités humaines, telles que les désignaient son livre.
Une émotion intense le parcourut finalement, comme une sorte de sentiment d'appartenir à un tout infiniment stable et rassurant. Xarthius sentit qu'il aimait leur ambassadrice, d'une passion sincère, le cœur empli de Foi.
Une émotion intense le parcourut finalement, comme une sorte de sentiment d'appartenir à un tout infiniment stable et rassurant. Xarthius sentit qu'il aimait leur ambassadrice, d'une passion sincère, le cœur empli de Foi.
Ouvrant les yeux, il jeta brièvement un œil aux messages qui s'entassaient de nouveau sur son com. Rien d'urgent, il y répondrait plus tard. Remettant l'appareil dans sa poche, il s'accorda un instant de repos, son esprit bercé d'images grandioses d'honneur et d'empire, porté par les changements qu'il allait pouvoir mettre en place peu à peu, à sa façon, pour en faire, un beau jour, cette magnifique cité toute entière régie par la loi martiale, où règnerait sans partage un ordre et une sécurité éternels. Ce serait une joyeuse tyrannie, une oppression éclairée, débarrassée de la vermine criminelle et de la menace omniprésente de la dissidence rebelle, où il ferait bon travailler et avancer sans cesse dans la voie du progrès.
Xarthius s'endormit sur ces entrefaites, un sourire apaisé flottant sur son visage.
Informations sur l'article
Moments heureux
12 Septembre 2014
1085√
5☆
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◊ Commentaires
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Ethayel (767☆) Le 14 Septembre 2014
Un Impérialiste, oui !
C'est si rare et si plaisant à voir de nos jours !
Tellement rare que j'en tomberai presque amoureuse par simple magie.