EDC de Xaios~41544

Le temps est long suivant les jours .. et cette heptade il y a vraiment des jours tous les jours!

36Cycles s'étaient déjà écoulés et certains mouvements animaient les lieux, des transferts silencieux, des engrenages archaïques qui fonctionnaient seuls, une machinerie qui dévorait lentement les Âmes. Voici ce qu'était devenu la prison, une mangeuse d’Âmes stérile.

Il fallait nourrir la bête et pas que, le vautour aussi avait faim. Les livraisons externes étaient bien arrivées à lui, au bout de 36 cycles... Quelques bruits d'explosions dans le hall, un ou deux matériels électroniques démontés et shuntés et sa porte s'était ouverte, livrant pitance, l’abreuvant largement de son liquide ambré favori.

Au moins il attendrait le ventre plein désormais.

72Cycles depuis qu'il était là avaient tourné, et ça avait été bien long, mais un collier non loin venait de sauter, une fin de peine. Le clic caractéristique qui fait sourire, le soulagement ultime. Pour elle, c'était bon.

Elle ne perdit pas de temps, profitant d'être dans les murs pour se faufiler, dans ces lieux désert tel un fantôme. La voila elle aussi face à cette porte qui le retient. Le terminal de commande était encore à moitié démonté, personne n'est venu, toujours pas l'ombre d'un gardien. Elle eut juste à bidouiller rapidement, la porte s'ouvrit tout de suite, la voila dans les bras de son vaut'.

72 Cycles qu'ils étaient séparés... autant dire qu'il n'y avait pas que le besoin de skiwi qui commençait à se faire sentir. Les besoins primaires remontent vite à la surface.
Il avait bien un compagnon de cellule désormais, mais celui-ci semblait dormir depuis que la bête l'avait envoyé ici et il ne l’intéressait pas.

Qu'importe, les deux oiseaux réunis décidèrent de se diriger vers le 7ème ciel. Le chemin était long et ils en profitèrent pleinement contre le mur de cette cellule de 4 par 5, entre un détenu et le coin qui faisait office de latrines.
Le hasard étant bien fait, ou alors était-ce à cause de leurs râles? Dans tous les cas c'est à cet instant précis que le collègue de chambrée eut la bonne idée de se réveiller.

Autant dire que les deux volatiles pris dans leur envol ne s'en rendirent même pas compte.
Lui par contre, face à ce spectacle ne semblait pas des plus enchantés. Et il finit par se rouler plus ou moins en boule dans son coin se rendormant rapidement, ou feignant le sommeil tout du moins.

Et voila que les cycles tournaient à nouveau, inlassablement. Toujours personne.
Autant rester là après tout, personne ne viendrait la chercher ici, et elle avait encore un AR sur le dos, alors elle passa la nuit, et le jour avec l'oiseau bleu.

81em cycles, voila encore de la compagnie, une femelle, Elfe, plutôt mignonne transférée pour garde à vue d’après ce qu'on lui souffle au com' .

87em cycles, c'est long.. c'est très long, et les deux collègues ne savent faire que dormir, une nouvelle reçu par com' leur arrache toute fois un sourire, la langue d'un trop bavard a été coupée. Encore.
Mais tout ça reste très long, et dur.. et tant qu'à faire autant que ce soit bon quand c'est long et dur.
Les voila en train de s'ébattre à nouveau et le hasard étant bien fait, voici l'elfe qui s'éveille au moment de l'étreinte finale.
Un bonsoir presque enjoué et un sourire amusé de la part de la voyeuse imposée, et les deux complices ne bougent plus, ne faisant plus qu'un.
Les regards s’échangent, les sourires, quelques mots de politesse dans une situation improbable. Et voici le piaf qui bouge légèrement, suffisamment pour provoquer un gémissement tout en continuant de discuter jusqu’à ce que l'elfe sorte, libre, collier à la main, les amants sombrant pour le moment dans le sommeil pour leur part.

104em cycles .. à force.. la bougeotte la travaille et le besoin d'une douche se fait sentir pour la demoiselle, la porte est entrouverte. Après tout, pourquoi ne pas rentrer prendre une douche? La voila qui s'échappe discrètement.
Nouveau voisin.. qu'on commence à connaitre. Un qui râle, qui hurle, et qui chie sur les mur d’après ce qu'il dit. Voici une Iso qui doit être des plus agréables désormais.

105em Cycles . La piaf est de retour. Emprunte le chemin inverse et essaie de re-bidouiller la commande d'entrée. Pas de bol, le matos est toujours démonté, mais le système informatique mis à jour. Une chance pour elle que la plumée ait pris son deck. La voila branchée à batailler et à pester derrière la porte.

Le dormeur s'éveille, et après quelques échange de mots a voix basse, une seconde femme apparaît dans le couloir. Les échanges se résumant sans doute à "ils sont derrière", voila deux femelles en train d'essayer de forcer cette porte.
Le cycle minute passe, et la porte ne s'ouvre pas.
Un grand bruit survient, plusieurs voix, le com' qui bipe, tout s'emballe en une fraction de seconde, la Bête s'éveille et grouille de vermine, elle s'agite, se débat!
L'une a fui, l'autre est au sol en train de se faire manger a son tour.

Une chance pour moi, et du désespoir pour mon collègue. Son amie est désormais de l'autre coté du mur, enfermée à son tour.
Les transferts silencieux reprennent, déplaçant certains pions, rouages malgré eux de la machinerie.
La bête reprend ses mécaniques infinies.

106em cycles. Il faut croire que la vautourde est accro, la voila à nouveau en train d'essayer d'ouvrir la porte, ce qu'elle finit par faire cette fois, et lui glisse rapidement quelques mots doux.

Tu sens l'rat mort la

Effectivement au bout de 4 jours sans se faire le moindre brin de toilette, après quelques efforts non négligeables, il commençait à sentir sans doute un peu fort. Conséquence logique me direz vous...
A cet instant précis la seule image qui lui vient en tête est celle d'une douche spacieuse et propre, un belle douche dorée!

Et contre toute attente la voila en train de sortir de son sac quelques bouteilles d'eau, un peu de savon et un linge, le petite nécessaire de toilette, à l'eau froide hélas. Elle ne peut pas malheureusement penser à tout.

Pour que l'auditeur se rende bien compte de la scène à cet instant précis, nous avons dans une cellule sale, les deux vautours dont un qui vient de finir à plume et qui commence a se savonner, la compagne de l'autre détenue qui dort, et par le plus grand des hasards encore un fois.. ha non cette fois c'est sans doute pas le hasard.

Une matonne ! Si si au bout de 106 cycles il en aura quand même vu une. Elle est apparu à coté de la petite vaut' qui était occupée à lui tenir sa bouteille d'eau froide. Il s'en suit une grande lumière orangé et en quelques seconde le corps qui disparaît lentement se liquéfiant, laissant bouteille et serviette sortie du sac au sol.

Visiblement, le vaut passerait ses derniers cycles sans elle. Et la Bête qu'est la prison semblait en colère, mais il commençait à bien la connaitre, c’était presque chez lui. Un jour.. Un jour il la dompterait.