EDC de Wilde~54358
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Cacher
M.
Le sens, la raison... la tête... C'est bien mon intention oui. Mais jusqu’où ira le jeu finalement ?
Jusque là où nous voudrons qu'il aille.
M & W.
Jusque là où nous voudrons qu'il aille.
M & W.
Tu as froid n'est-ce pas ? Tu as tellement froid et tu perds le peu de raison qui te reste encore, dans ce caisson. Loin de toi-même... et surtout loin d'elle. Tu as osé briser tes serments quand la douleur s'est faite plus forte que tous les amours. Dans tes promesses d'éternité, tu as failli et tu n'es plus que l'ombre évanescente du chevalier que tu as souhaité un jour incarner. Le spectre de tes mots pour oripeaux, et ton absence qui résonne à travers les âges qu'elle vit à présent sans toi. À l'aube des toujours, il se glisse subrepticement quelques jamais, qui finissent pas prendre le pas sur cette destinée que tu croyais si bien contrôler.
Quand les amours étaient fleuries, quand des soirées entières, vous jouiez à avoir le mot d'une fin qui n'était pas encore annoncée, et que tu tenais fébrilement ton intellicom pour ne pas louper quelques paroles mutines que tu devinais assorties de ce sourire qui deviendrait le ciel de tes nuits, tu as cru à l'infini. C'est ce soir-là que tu as su que tu serais dévoré, et par ton besoin d'elle, et par cet esprit qui se livrait à toi alors que tu ne t'y attendais pas, au fur et à mesure que les corps s'échauffaient sur la lame des échanges. Tu n'as jamais rêvé compagne plus absolue, amante plus impériale, elle représentait tout : les cendres du passé qui n'avait plus de sens car elle n'y nichait nulle part, le sel de ton présent car ses caresses et ses confidences devenaient la toile de ton existence, les abysses du futur que tu n'entrevoyais qu'au travers de ses yeux dorés. Ce soir-là, tu as tracé sur sa peau autant de certitudes qui vous relieraient à jamais. Ce soir-là tu as écorché la tienne à la peur de la perdre. Et tu l'as perdue. Le cœur en déroute et la honte en oriflamme déchiré.
Tu te souviens du départ et de l'attente. Tu te souviens d'un sauvetage désespéré aux murs de la folie furieuse. Tu te souviens des rêves conjugués dans le silence de vos confessions. De son rire que tu arrachais si facilement et que pourtant tu voulais entendre encore, et encore. De sa façon de te sourire quand elle croyait que tu ne regardais pas. Tu te souviens des moments volés à vos déraisons qui se cherchaient pour mieux se perdre, des soupirs qui s'échouaient en serments renouvelés. De chaque courbe de son corps, de la carte de ses espoirs, de l'érosion des tiens. Tu te rappelles du timbre clair de sa voix, de cette moue déterminée qui représentait toute sa force de conviction, chevillée à son corps parfait, accrochée à son âme dont la droiture traçait tous vos chemins, où qu'ils vous mènent. Des textes pensés à quatre mains, des pensées soufflées d'un même accord, sans distinguer qui les avait finalement prononcées. De l'orgueil que tu tirais de savoir que tu étais le seul à cueillir la rosée de ses paroles encore ensommeillées chaque matin, l'unique façonneur de ses nuits que tu décorais des étoiles qui naissaient sur son front. Tu te souviens d'avoir cru et prié, pour être digne de ses regards, tu as toujours souhaité être irréprochable pour que jamais elle ne puisse se détourner de tes bras. Qu'elle n'ait jamais l'idée de marcher trop loin de tes pas. C'est une bal(l)ade connue de tous ceux qui s'oublièrent un jour à aimer. C'est la symphonie de deux âmes qui se sont cherchées... qui ont fini par se manquer. C'est un refrain connu par cœur et qui pourtant un jour meurt sur vos lèvres, sans que l'on sache véritablement pourquoi. Tu as voulu croire de toutes tes forces que la musique de vos destins suffirait. Tu y as cru mais les croyances s'abîment à trop se dire. La partition s'est effacée dans ta chanson aphone.
En une seule nuit, identique à celle qui fut l'aube des premiers souvenirs communs, ponctuée d'un cri qui tient lieu d'écho chimérique à tous tes cauchemars glacés, tu as tout brisé. Trahi les serments, gravé au fer rouge le passé, meurtri tous les avenirs. Tu as tué l'infini ce soir-là. Tu es mort en l'abandonnant à une lettre matricielle. Des mots en héritage. Et les initiales de vos noms emmêlées quand les corps trop lointains ne pouvaient plus l'être. Quant aux cœurs... Qu'en reste-t-il ? Dans les espaces désolés de ton tombeau, tu aimerais tendre l'oreille, et saisir les quelques notes que tu as jadis voulu subtiliser au sien. Elle en est aujourd'hui la seule voix...
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Informations sur l'article
... Memoriae
10 Juin 2016
1182√
10☆
4◊
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◊ Commentaires
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Astaa~40027 (268☆) Le 13 Juin 2016
Petit plaisir, avec un thé et des petits gâteaux, que de lire et relire les mots inspirés de ce sémillant et élégant Monsieur. -
Wilde~54358 (255☆) Le 13 Juin 2016
Merci à tous les trois
@Astaa : Cela faisait (trop) longtemps qu'on ne l'avait pas nommé ainsi, notre tyrannique ex-DG. Contente d'apparaître dans les pauses thé de chacun.