EDC de Thaykiin~38467

Il existe deux grand genres de violence.
La violence physique est celle que l'on pense la plus répandue. Couteaux, dagues, épées, haches, pistolets, mitrailleuses, sulfateuses, etc...
Elle fait mal. Elle inflige de douloureuses blessures. Et peut amener à la mort.
La vivre achève nos souffrances.
La voire entame la douleur.

Mais la second violence n'est-elle pas la pire, finalement ?
La violence psychologique.
Celle qui consiste à torturer mentalement sa victime.
Elle est, a mon avis, et de loin, la plus performante.

Est-il plus traumatisant de voir quelqu'un se faire tuer, voire la balle traversant le torse et un flot inarrêtable de sang se répandre; ou bien imaginer, image par image, un petit bout de métal, entrant lentement dans l'air, touchant violemment le corps, malgré la lenteur de l'imagination, voire une à une les cellules s'écarter, pour faire place à cet objet incongru, qui déchire très lentement, avec une assurance sans faille, chaque épaisseur de peau, se frayant un passage au milieu des veines, des petites artères, découpant sans pitié celles sur son passage, jusqu'à atteindre son objectif. Aller toucher lentement, mais violemment, le muscle myocarde. Caresser ce morceau de chair, sans qui la vie n'est plus. Le perforer, lentement, délicatement, mais brutalement. Traverser une à une les petites couches qui composent ce seul espoir de vie; traverser une cave remplie de sang, qui agitée par le remous du muscle, continuant encore et malgré tout à battre. Ressortir de l'autre côté, et continuer le chemin, sans s'arrêter, jusqu'à sortir du corps.
Ensuite, il suffit d'imaginer le cœur, de plus en plus faible sans son apport de sang, qui se déverse hors du corps. Recevant encore et toujours l'ordre de battre, les petites contractions électriques se font de plus en plus faible. Le cœur donne l'impression d'être essoufflé, à bout de souffle. Il persiste mais s'arrête lentement. De plus en plus lentement, chaque oreillette et chaque ventricule essaye de faire de son maximum. Mais désormais, ils ne sont plus coordonnés.
Pourquoi ?
Le cerveau, qui donnait jusque là l'ordre de battre, a senti le manque de sang. Des millions de message électriques parcourent le corps pour signaler le danger et tenter de l'arrêter. Les signaux sont de plus en plus flous, vagues. Le cerveau n'est plus capable de suivre la logique. Des message envoyés sans le moindre sens, obligeant le corps à se trémousser, sans pouvoir agir correctement. Lentement, il s'arrête et s'éteint.
Avec lui, les poumons. Il ne sont plus allimentés en sang et commence à s'arrêter. Le souffle devient de plus en plus léger. De plus en plus silencieux. Jusqu'à s'arrêter.