EDC de Syllanh

Ça te fait peur, pas vrai, les sentiments ?
C'est comme plonger dans le vide sans filet, sans savoir ni quand, ni comment. Sans connaissance du point de chute. Au mieux... tu crève... Au pire..

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Le pire..
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Tu ne pense qu'à ça, jusqu'à déconstruire le mieux à grands coups de poignard dans le dos.
Je sais que t'as peur. Ton propre reflet t'effraie quand tu te regarde trop longtemps dans la glace. C'est comme si tu ne te reconnaissais plus. Tu nage à contre courant et tu t'épuise à te convaincre que de toute façon, t'es pas casable. C'pas que t'as pas essayé, c'est peut être que tu n'essaye pas assez. Peut être que si tu t'arrêtais de fuir une minute.. Mais t'ose pas non. T'as le coeur enserré de barbelés et tu ne veux plus laisser personne y toucher. Parce que la trouille que tu as dans le ventre conjuguée à ta propension à l'autodestruction ça fait des dégâts monstres. Parce que tu fais mal quand t'es blessée. Parce que trop souvent, on te comprend pas. T'es comme un animal toi, faut t'apprivoiser et surtout pas te mettre en cage.

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Parce que tu te met tellement facilement dans la tête que si toutes celles que t'as connue avant se sont tirés, c'est parce que t'as merdé quelque part. Parce que tu t'es tellement convaincue pendant toutes ces années que c'était toi la raison, comme si t'avais toi-même appuyé sur la détente. Comme si c'était toi, qui d'un souffle glacé les avait condamnées à la cryogénie. Comme si c'était toi.. en hurlant ta rage et ta peine, qui avait causé la déflagration des puces APM. C'est ça qui te rend malade, qui te garde dans ton délire. Tu t'accroche tellement fort à cette idée que tu repousse systématiquement tout argument inverse. Et ça fait mal. Ça te brûle au fond. Ça te tue à petit feu.. mais tu te dis que c'est pas grave, qu'c'est bien. Que comme ça, t'oublie pas.

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C'est dur de lâcher prise, je sais.

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Quand certains soirs tu rentre seule, vermoulue de solitude.
Quand parfois tu voudrais bien, quand trop souvent tu n'oses pas. T'es toujours là à te demander comment faire, à te regarder pleurer, frustrée face à toi-même devant le miroir de la salle de bain. C'est ta fierté aussi, si de temps en temps tu pouvais juste laisser couler et accepter qu'on puisse te vouloir autre chose que du mal. Si tu pouvais, parfois, te donner le courage de foncer, de faire des projets sans forcément les réaliser. Si tu pouvais croire en toi, comme d'autre ont cru en toi. Arrête de regarder en arrière. Écoute moi quand je te parle. C'est pas grave d'avoir peur. Ça le devient quand tu fini par ne plus savoir qui tu es. Parce que tu mens quand tu ne sais plus quoi dire, quand tu ne sais plus comment t'en sortir. Parce que tu te mens à toi-même.

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Qu'est-ce qui pourrait t'arriver de pire de toute façon ? Tomber amoureuse ?
Arrête de trembler. Regarde la comme elle est belle.

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Je sais que t'es terrifiée. Mais regarde comme elle l'est aussi.
J'te dis pas que demain tout ira mieux. J'te dit qu'il est temps d'avancer. Si pour une putain de fois tu pouvais me faire confiance et mettre un pied devant l'autre au lieu de détaler dès que tu l'aperçois, au fond de ses yeux, cet éclat d'éternité qui te gonfle à la fois d'espoir et d'orage.

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Arrête de faire la sourde oreille. Tu ne dupe personne. Ça ne te rend pas plus forte ni plus brave. Ne joue pas à ça avec moi, tu sais que cette fois tu ne t'en sortira pas.

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Tu l'as entendu comme moi.

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"On peut faire semblant. Ou on peut essayer d'aller mieux."
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Et moi tu vois..
J'en ai assez de faire semblant.

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Maintenant va la voir et dit lui que tu l'aime.
Fait ça pour toi.