EDC de Swen

La promenade du kobold.

Il est tard,
Les néons des lampadaires permettent d'apercevoir la pluie fine qui recouvre les pas du kobold. Comme à son habitude il se balade, il ne fait que peu de bruit, ses pieds sont nus, ses boosters demeurant dans son sac en cas de pétrin mais ce soir il n'en aura pas besoin, il est calme, désintéressé, ses pattes sont enfouies dans les poches de son Trench, son module est activé, nulle ombre ne trahit sa présence, il est tel un fantôme qui erre les rues.

Il observe la façade des bâtiments, une pub par ci, de la propagande par là, c'est avec détachement qu'il regarde toutes ces petites distractions, son agilité lui frayant aisément un passage dans la foule.
Au détour d'une rue il croise quelques personnages notables, on les reconnait vite ils ont une prestance différente sans parler de l'équipement onéreux ou de style qu'ils ont pour habitude de porter, en temps normal il exercerait son art du vol, ce n'est qu'un jeu pour lui, voler ou se faire attraper mais ce soir il n'est qu'observateur.
Observateur de cette cité tentaculaire dont il ne connait qu'une partie, qu'un secteur, celui où il a été créé.

Que peut il y avoir derrière ces murs ? Cela fait longtemps qu'il n'avait pas pensé à cela mais les intrusions répétées du secteur Imperator on ravivé chez lui cette curiosité dont il faisait preuve lors de ses débuts avec les Sous-Terrain, ce monde étranger, ce monde hostile qui l'attirait.
Il s'en était détourné, il s'était aperçu ou plutôt on avait finit par lui montrer que ce n'était que dédale de couloirs et de salles la plupart menant à des culs-de-sac.
Oui, nous ne sommes que des prisonniers ici, à quoi bon chercher à s'échapper, à s'extraire de nos existences, la technologie ne suffit pas et ne suffira surement jamais pour coloniser d'autres espaces.
Mais pourquoi penser à tout cela, il secoue la tête tout en continuant a marcher, pourquoi cet attrait pour l'inconnu, pourquoi ce besoin d'expérimenter, n'est-il pas préférable de se résigner ?

Il accélère le pas, le vent souffle désormais, la pluie bat et vient fouetter son visage, il la trouve réconfortante, elle est comme lui, elle apparait, disparait, est parfois douce ou violente, elle est changeante.

"Violent ? Tu parle tu n'es qu'un voleur pas un guerrier" se dit-il

On prend parfois des cas isolés pour des généralités.
Il n'a que très rarement prit les armes, majoritairement contre des rats, parfois sous le coup de la colère, sentiment étrange, bien souvent tristesse masquée.
Mais aujourd'hui les émotions sont une chose qu'il lui est étrangère, depuis quelques temps d'ailleurs, est-on condamné à les perdre avec le temps, plus on en voit moins on est surprit, moins l'affect est présent, on s'habitue c'est tout.

"Triste constat, il va falloir y remédier, il reste des choses à expérimenter"

...

La pluie se tait, n'est-il pas l'heure de rentrer ?--- "La promenade est essentiellement une manière de converser avec soi."
Chantal Thomas