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EDC de Swan~3150

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43. Jamais assez

"Et de là dont tout tombe, le vent souffle outrageusement sur les blessures ouvertes pour les aviver."
Le corps chute encore, sournoisement tiré en arrière par les douces griffes de l’insouciance. Le rouge chevauche le corps moqueur d’une coquille dont la solidité des fondements laisse à désirer et la main, au pelage tout à coup moins doux, se fait retentissante sur la joue droite et glacée qui n’espérait plus une telle chaleur.
La gauche, jalouse, n’attend guère pour se présenter à sa courtisane, tandis que la coquille referme ses yeux. Le bruit de la main claquante résonne au vent. Et le manège continue, dans une lente danse de la tête qui supplie la douleur de réanimer un tout.
T’arrêtes tes conneries, oui !
Mais ce n’est jamais assez. Ressentir. Là où tout est fait pour se contenir, se mesurer et emmitoufler n’importe quel état d’âme, se perd alors l’essentiel. Un essentiel qui se doit d’être hurler.
Quand les fondements s’ébranlent dangereusement, la coquille s’approprie cette glu comme une lubie, qui pourrait être plus que la simple soudure d’un bout à un autre. Les pensées confuses fusionnent pour ne former plus qu’un brouillon aux lignes transparentes, cherchant les explications à travers les ressemblances.
La joue se tend à nouveau, et la main qui lui paraissait si douce de loin percute sèchement sa peau, d’une mélodie douloureuse et euphorisante. Le jeu recommence, et la chair jalouse montre son autre côté, dans l’espoir d’équilibrer les forces qui pèsent sur son corps et son âme.
Mon altruisme a des limites, Miss Swan. Une seule baffe suffira.
Mais ce n’est jamais assez. La joue épargnée laisse un âpre goût d’inachevé sur ses propres lèvres, alors que la rage que seule les gifles savent faire taire ressurgit. Une rage qui ne se hurle qu’à coups d’ongles sur la chair tendre d’une éternité.
Le corps à l’affût du moindre coup, il ne suffit que des mots finement travaillés pour obtenir ce qui est tant désiré. Ou non. La danse des mots, de la langue, des expressions et des gestes, autant d’ingrédients qui donnent un cocktail au goût si délicat s’ils sont habilement mélangés, ou détonnant à l’inverse.
La main, non invitée cette fois, retentit magnifiquement sur la joue stupéfaite qui se plaignait de son goût d’inachevé, laissant la coquille pantoise, ébranlée par ses charpentes intérieures.
Elle a raison, tu restes toi, un point c'est tout.
Mais ce n’est jamais assez. Et le manège recommence, comme si les mots s’imprégnaient mieux sous le feu de la violence. Tel l’écureuil de laboratoire effrayé par le sifflement annonciateur de son tortionnaire de scientifique, la coquille intègre chaque résonance comme une signification qu’elle seule peut saisir.
Ses ongles frémissent du sang d’un amour infini qu’elle n’aura de cesse de posséder. Le sang vrille sa peau comme une toile encore et toujours incomplète, et la langue de son animal sauvage intérieur le panse férocement, de la même manière qu’un fonctionnaire de la CdL y apposerait sadiquement le tampon d’un acte de propriété.
Et les marques se prolongent, s’ajoutent, se font plus profondes, et contentent un bref instant la rage qui fait sienne le sien. Mais ce sera un jour assez. Et des plaies à jamais gravées, naîtront deux éternités.
La défaite. Ou bien la conquête.
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◊ Commentaires

  • Ladoria~7869 (221☆) Le 03 Septembre 2013
    C'est le genre d'article où 'faut pas mettre de commentaire sinon ça casse le truc.
    Alors j'en met pas.
    Et d'ailleurs...

    Pose une pancarte.

    [Ceci n'est pas un commentaire]