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[Fiction] Chapitre 4/5 – Rarandel - Charme
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Chapitre 4 – Rarandel - Charme
Elle me jauge de ce regard gris pénétrant et accusateur, ces yeux qui ne comprennent pas, ou qui connaissent trop bien la trahison pour ne plus vouloir la voir quand elle est si visible pourtant. Je lui adresse mon sourire le plus charmeur, ce sourire qui l’a fait toujours fondre. Je devine qu’il fonctionne encore un peu. Elle est perplexe, si belle quand elle n’a plus les cartes en main. Sans défense. Je m’approche, saisissant ses bras, me penchant pour lui voler un baiser furieux qu’elle ne refuse pas. Elle parvient tout de même à se détacher, m’observant soudainement de cet air triste qui ne va pas sur ce visage habituellement cruel. Je suis seulement déçu de ne pas avoir pu la retourner sur son bureau une dernière fois.
- Mais… Rarandel! Pourquoi tu lui as dit ça? Et… je n’ai rien empoisonné du tout!
Son regard se porte sur l’emplacement vide où le corps du nain est tombé. Le mien se porte sur la mallette par terre qui n’attend plus que moi. Elle se retourne à nouveau vers moi, captant mon regard. Je lui fais face, elle a compris. Mais elle ne comprend pas pourquoi. Et je suis lasse de répondre à d’éventuelles questions. Les questions, c’est mon travail d’agent du CdO, pas le sien.
Je la vois ouvrir la bouche pour parler. Je saisis rapidement le City Eagle fourré dans ma poche arrière et l’assomme avant de ne plus pouvoir la faire taire. Je la rattrape dans mes bras et la laisse tomber délicatement dans son fauteuil d’Ambassadrice. Tout le monde l’accusera elle pour le petit séjour en cuve de l’Alte Nobilis.
- A un de ces jours, ma Lady. On se reverra probablement pour ta prochaine vengeance.
Il n’y a pas de temps à perdre, je récupère la mallette et sort du bar, rejoignant un T-Cast désaffecté. 5.000.000 crédits. Avec cet argent, je pourrai me refaire de l’autre côté. Avec elle. L’ange roux. Pas une de ces femmes que l’on met facilement dans son lit. Parce que des femmes, j’en ai vu défiler, et à la fin, elles étaient toutes les mêmes. Toutes dociles une fois leur cœur entre mes mains. Mais elle… elle était différente.
Je savais qu’elle serait parfaite dans son rôle. J’en ai eu la certitude en la voyant flâner au bord des portes sud comme une âme errante. Une belle âme errante.J’ai scanné sa carte d’identité. Une nouvelle arrivante. Inconnue. Ingénue. Parfaite. Il m’avait quand même fallu l’inviter à manger pour qu’elle me parle, mais une fois le contact créé… il y avait des étincelles. Je ne m’y attendais pas non plus. Et personne ne résiste à mon charme ravageur.
J’entre dans l’ancien T-Cast, complètement dévasté par le temps et les déchets. C’est un vrai dédale, mais on a notre point de ralliement dans un coin un peu arrangé pour nos rencontres. Elle est là. Les cheveux flamboyants. Avec ce sourire à se damner. Je lui montre la mallette en approchant, tapant dessus, fier de notre réussite. Elle me fait signe de poser le tout par terre, pour recompter quand même.
- Wahou! C’est beau!
Je suis tellement content de pouvoir lui fournir cette joie et de la partager avec elle. Elle a déjà ouvert la mallette, énumérant les tubes de crédits. Il y en a 10 de 500.000. Elle pousse comme un cri de triomphe agitant doucement ses plumes blanches libérées de sa veste. Je vais pouvoir m'occuper d'elle comme un homme le doit, une fois installés de l'autre côté. On sera bien.
- Je suis riche!
- Oui, on est riche, Mitsy. Mon amour.
- Oui, on est riche, Mitsy. Mon amour.
Elle tape dans ses mains comme une enfant, puis s’arrête soudainement. Elle plonge son regard intensément dans le mien, je suis subjugué par tant de beauté et de bonheur dans ses yeux. Et puis, elle se met à rire. Très fort. Je ris alors aussi de ce rire communicateur, la regardant attraper ses affaires, dont sa sulfateuse. Elle s’arrête soudain de rire, la pointant sur moi. Et son regard change du tout au tout. De ces minuscules étincelles d'amour, il ne reste plus rien. Ses yeux se sont voilés de noirceur. D'une obscurité cruelle et bien plus mature. Comme si elle avait vécu depuis la nuit de temps.
- Non. JE suis riche, coco.
Elle rit encore, alors que j’entends un bruit de talons derrière moi. Je me retourne un instant levant les mains en l’air par réflexe, et aperçoit une elfe blonde arriver de manière chaloupée. Je reviens à la vautour. A mon tour, je comprends ce qu’il se passe. A mon tour de ne pas comprendre pourquoi cela se passe ainsi. Mais avant qu’elle ne me tire dessus en rafales avec un sourire machiavélique, il me parait évident que même mon charme ne peut plus rien faire face aux nouveaux arrivants qui apprennent la manipulation dès leurs premiers pas en ville. Et ça, ça finit de m’achever.
A suivre…
Informations sur l'article
DC-Fiction
24 Février 2013
1087√
4☆
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◊ Commentaires
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Swan~3150 (689☆) Le 25 Février 2013
@Khan Tu fais allusion au nom tout pourri de l'elfe?
@Sara Merci et le dernier est le plus long d'ailleurs. -
Valmont~32607 (178☆) Le 25 Février 2013
Je pensais faire comme Sara, tout relire et donner un avis général à la fin. Je suis aussi d'accord avec elle sur le fait que le registre des persos perfides et manipulateurs te convient un peu mieux, j'ai l'impression.
En revanche contrairement à ce que j'avais dit avant, dans celui là on trouve mieux l'ambiance DC.
Beau boulot.