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21. "Ça, c'est de l'elfe"
Suite à cet entretien tumultueux avec Valmont, je n’avais même pas imaginé à quel point encore je n’étais pas au bout de mes peines. Il y a des jours comme ça…
Je viens de sortir d'un bâtiment de la Haute-Ville. Je suis au milieu de la rue, et je tire frénétiquement sur ma clop. Il faut que j’avance. Il ne faut pas que je reste là. J’ai encore des relents de dégoût dans la gorge.
« Putain de clop ! Tu vas griller, oui ! »
Je ne sais plus à qui je peux parler maintenant. Et mon corps, lui, me parle.
Je viens de sortir d'un bâtiment de la Haute-Ville. Je suis au milieu de la rue, et je tire frénétiquement sur ma clop. Il faut que j’avance. Il ne faut pas que je reste là. J’ai encore des relents de dégoût dans la gorge.
« Putain de clop ! Tu vas griller, oui ! »
Je ne sais plus à qui je peux parler maintenant. Et mon corps, lui, me parle.
Les yeux piquent sous la fumée.
La gorge hurle à mes boyaux de se rendre.
Les mains tremblent au rythme des pas.
Les cheveux volent et collent la peau.
La démarche se fait rapide et cadencée.
Les épaules s’affaissent et le dos se courbe.
Les genoux s’efforcent de ne pas plier.
Les lèvres se veulent pincées.
***
La veille, mon vautour m’avait demandé « Tu fais quoi demain soir ? ». Je n’aime pas non plus beaucoup ce genre de questions. En général, je sais que je vais me retrouver quelque part où je ne veux pas être. Et cette règle allait s’appliquer encore une fois. C’est un peu la règle du cul entre deux chaises.
Je suis quand même allée à l’adresse indiquée, à peu près à l’heure convenue. C’était un bâtiment en pleine Haute-Ville. J’me suis demandée ce qu’il pouvait se trouver là. Je m’y suis engouffrée, encore une fois, pas rassurée, posant inconsciemment la main sur mon City-chéri.
A peine je me suis pointée dans l’entrée que je suis tombée sur un tas de personnes que je n’appréciais pas vraiment. L’autre orc moche et puis l’autre sbire de Valstik. Je me suis sentie mal, très mal, illico. J’ai regardé autour si l’autre troll n’allait pas ramener sa sale tronche. Ça sentait mauvais tout ça et je n’étais pas encore prête à encaisser calmement quoi que ce soit après ma dispute avec Valmont.
J’avais mis le pied dedans, je savais que c’était trop tard. J’ai reçu un digicode et un autre humain dans le hall m’a dit « Je crois que vous êtes attendue, Mademoiselle. » Je me suis sentie un peu bizarre. Je n’aime pas trop l’idée « d’être attendue ». Ça me stresse.
J’ai pénétré dans une salle avec une grande table, avec des drapeaux de l’Empire partout, puis plein de gens que je ne connaissais pas ou que je n’avais sûrement pas envie de reconnaître. Devdas m’a fait signe de m’asseoir devant lui, j’ai obéi. Je n’avais pas vraiment l’impression que c’était le moment de m’énerver. Je me suis assise à côté de sa fille adoptive. Ça m’a rassurée, elle avait l’air aussi de se demander ce qu’elle foutait là.
L’autre orc s’est mis à s’affairer dans la cuisine, puis j’ai vu une humaine aux allures de bourgeoise me sourire. Elle, je l’ai bien reconnue. Par principe, je ne souris pas. Mais son sourire m’a donné des frissons. Le même genre de frissons que ceux ressentis lorsque j’ai vu son massacre rapide dans un bar. « Merde, pourquoi elle me sourit ? C’est un piège ? ». Elena piquerait une crise si elle me voyait au milieu d’eux.
Après, je me suis sentie immédiatement dans l’ambiance. Le nouveau chef des Inquisiteurs s’est adressé à mon vautour. J’ai entendu les mots « hérésie » et « en ces lieux ». Je me suis dit « Putain, ils vont faire quoi, ces cons ? ». Le Grand Inquisiteur lui a dit d’aller dans le hall. C’était clair et net, il allait y avoir du nettoyage.
Je n’ai pas compris ce qu’il s’est passé, mais y avait là un autre petit vautour. Je le connais. Je n’aime pas franchement ses activités, j’évite de poser des questions, mais il ne bosse pas trop mal quand il y met de la volonté… dans ma boutique. Il tente de s’innocenter, il dit qu’il a rien fait. J’ai l’impression que mon vautour à moi a besoin d’une preuve de sa culpabilité. Mais l’autre petit se tue tout seul en envoyant clairement balader ce que le Grand Inquisiteur dit. « Mais quel con… ». Je détourne discrètement les yeux. Je sais qu’il m’a vu. J’entends des râles. Je commence vraiment à me demander ce que je fous là. Et bizarrement aussi, je me dis que je vais peut-être devoir retrouver un vendeur et ça ne court pas les rues depuis quelques temps.
Après la justice sanglante, nous retournons dans la salle impériale pour nous sustenter. Mais je n’ai pas vraiment faim. Je suis contre l’hérésie, toutefois je ne comprends toujours pas pourquoi je me retrouve ici. Je vois bien qu’on forme comme une famille avec Devdas et Alizia. Mais je ne comprends pas. Est-ce que ce sera ça ma nouvelle vie ? Les mondanités, qui plus est sanglantes, ce n’est pas mon truc. Mais vraiment pas.
J’observe les échanges entre les invités. Des échanges de belles paroles. Il vient de se passer un truc et je crois que j’ai un peu trop regardé l’humaine aux allures de bourgeoise, parce que tout à coup, ils me regardent tous. Je crois que le Grand Inquisiteur veut tenter de discuter. J’ai peur d’avance. Et pas sans raison.
Il me fait « Et vous, Swan ? On sait que vous êtes l’amante de Devdas, mais parlez-nous un peu de vous ». J’crois que je vais m’étouffer, m’étrangler. J’ai une envie furieuse de coller une gifle à mon vautour pour me venger. « Non, mais, amante ? Sérieusement ? ». Je regarde la fille de mon vautour, elle a l’air de me dire qu’elle trouve que ce qualificatif me va mal aussi. J’ai bien peur de devoir jeter un froid, mais puisque Devdas ne dit rien… « Je connais quelqu’un qui a la langue bien pendue, mais je n’aime guère parler de ma vie ». Personne n’a bronché. Ils ont changé de sujet.
« Ouf ». En attendant, je ne suis pas complètement rassurée et je m’interroge bien sur ce qu’ils savent de moi.
« Ouf ». En attendant, je ne suis pas complètement rassurée et je m’interroge bien sur ce qu’ils savent de moi.
J’explique à mon emplumé que je ne suis pas à l’aise. Il rétorque « Mais t’es jamais à l’aise ». Il m’énerve, je me tais. « Mais je suis là… ça va, ça va… ». Il pose une main sur l’une de mes cuisses sous la table. Je lève la tête. Personne n’a rien vu.
« Ouf ». Enfin, c’est un soulagement de très courte durée. « Mais bordel ! J’aime déjà pas qu’on m’appelle l’amante ! Pas de ça en public…»
« Ouf ». Enfin, c’est un soulagement de très courte durée. « Mais bordel ! J’aime déjà pas qu’on m’appelle l’amante ! Pas de ça en public…»
Ensuite, y en a un qu’à hurler, et les combattants présents ont tous filé au Mili. Une bestiole qui s’en prenait au nouveau Général apparemment. Y en a qui prennent leur AITL pour vérifier « Z’ont pas peur du virus, bordel… ». Ils grimacent « Elea s’est fait avoir ». J’me dis « En même temps, passer du DCN au Militarium… ». M’enfin, faut avouer que ça ne me réjouit pas non plus. Je profite que l’hôte n’est pas là pour me griller une cigarette, j’en peux plus. J’ai besoin de m’intoxiquer.
Ils ont fini par rattraper la bestiole, ils sont tous revenus. Ils se remettent à table. Ils ont faim. L’orc est retourné à sa cuisine. Je ne sais pas ce qu’il prépare comme ragoût, mais ça pue la mort quand la serveuse pose les bols devant nous. Je romps ma promesse pour la deuxième fois, mais ce n’est pas grave, l’année est bientôt fini. Je regarde la serveuse, « J’prendrais plutôt un Skiwi, mademoiselle ». Elle me sert une rasade. Y a quelqu’un qui demande de quoi est fait le ragoût. Je bois une gorgée.
« C’est de l’elfe ». Je recrache mon Skiwi, malade. Y a un autre elfe pas loin qui est proche de rendre lui aussi. J’ai envie de gueuler ma rage, mais j’ai trop peur ici.
« C’est de l’elfe ». Je recrache mon Skiwi, malade. Y a un autre elfe pas loin qui est proche de rendre lui aussi. J’ai envie de gueuler ma rage, mais j’ai trop peur ici.
Je ne peux pas rester là. J’ai envie de vomir. « Sont tarés… ». Je me lève. Devdas me regarde d’un air interrogateur. Je lui dis que j’ai du travail, aux autres aussi d’ailleurs.
« Je t’aime, mon amour. Mais ça, c’est ta vie. Pas la mienne ». Et je m’éclipse avant que l’humaine ne me sourit à nouveau.
« Je t’aime, mon amour. Mais ça, c’est ta vie. Pas la mienne ». Et je m’éclipse avant que l’humaine ne me sourit à nouveau.
Je suis sortie avec mon paquet de cigarettes dans la main. La fumée, ça embrouille l’esprit, c’est parfait. A défaut d’un bon Skiwi.
***
Je secoue la tête «De l'elfe...eurg...» Et puis, j'ai ce réflexe curieux de couvrir mes précieuses oreilles, la clop au bec. Je les caresse doucement. La fumée pique trop. Je reprends ma clop entre mes doigts et essuie mes yeux irrités.
Je secoue encore vigoureusement la tête. « Non, mais l’amante… manque pas de toupet ! Est-ce que j’ai la tête d’une amante, bordel ? ».
«Si vous voulez de l'amante elfique en boîte, z'irez à la Moule qui saoule! Connards!»
Je secoue encore vigoureusement la tête. « Non, mais l’amante… manque pas de toupet ! Est-ce que j’ai la tête d’une amante, bordel ? ».
«Si vous voulez de l'amante elfique en boîte, z'irez à la Moule qui saoule! Connards!»
Informations sur l'article
Morceaux de vie
05 Janvier 2013
1498√
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◊ Commentaires
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Djino~31724 (155☆) Le 05 Janvier 2013
« Elea s’est fait avoir ». J’me dis « En même temps, passer du DCN au Militarium… ». Magique. -
Grypium~23119 (248☆) Le 05 Janvier 2013
Pourquoi c'est toujours la faute de Devdas? "-_- Va taper Czevak -
Swan~3150 (689☆) Le 05 Janvier 2013
Le regarde aller taper Czevak en souriant légèrement. -
Ladoria~7869 (221☆) Le 05 Janvier 2013
A défaut griller la clope, ils ont grillé un elfe. Rustres! -
Amar (211☆) Le 05 Janvier 2013
Rhôo ^^ Vais vraiment prendre un abonnement moi ^^.