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EDC de Swan~3150

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17. Péchés, prières & ... péchés

Il est très tard. Je m’ennuie un peu. Je prends mes gants et fouille quelques terrains vagues à la recherche d’une occupation. Au fond de moi, je prie l'Empereur. Je prie pour qu'il soit miséricordieux. Il ne doit pas m'abandonner. Parfois, je me dis qu'il ne me reste que lui et je lui demande secrètement pardon pour mes pêchés. Je suis persuadée qu'il ne voudrait pas que ses messagers soient ceux qu'ils sont. Mais si j'arrive à lui pardonner cet écart dans ses choix, il peut bien pardonner les miens.
J'entends quelques pas durant mes réflexions. Valmont s’approche de moi. Il dit qu’il a trouvé une ♪ musique ♪ qui lui fait penser à moi et à notre nuit de vagabondage. Il ajoute qu’il me revoit tourner sur moi-même…et mon sourire.
Cette musique, c’est la transformation de Swan.
Je ne suis pas transformée, non.
Appelle ça comme tu veux.
Tu crois vraiment ça ?
Je t’ai vu hésiter sur Morker. Je t’ai vu savourer sur Valstik.
***
Je n’ai jamais eu l’intention de m’enfermer dans le cercle vicieux de l’alcool ou d’une pseudo-dépression. Je n’ai jamais pensé non plus que donner le coup fatal à notre détracteur soulagerait mon cœur. Pourtant, j’avais insisté. Tuer. Achever serait un mot plus exact. Je me souviens avoir ressenti la fureur et la vengeance. Rien de bien glorifiant. Vraiment rien. Par deux fois. En un court délai. Mes cartouches hybrides ont laissé entendre leur sentence. Mais ma sentence, Imperator ? Elle court encore dans les fils nerveux de mon cerveau.
L’alcool n’est qu’un leurre. Les menaces ne me font plus peur. C’est de moi-même que j’ai peur. Qui prétend d’ailleurs à la Marche, ne peut être que fou. N’est-ce pas la preuve ? Je l’ai probablement toujours été. Je n’ai pas changé, je me révèle.
Tu es égoïste. Je t’aime, et toi, tu es prête à mourir malgré les gens qui tiennent à toi.
Oui, ou alors j’ai perdu l’esprit, mon sale vautour, car je n’arrive pas à me résoudre à renoncer. Pas encore. Mais il sait manier les mots. Dès le début. Je suis tombée dans le panneau. Tombée dans les plumes blanches. Coincée entre deux feux. Faut-il être folle à liée pour s’attacher à un homme qui semble vouer un culte à la torture, aux secrets et à la haute société, lorsqu’on est soit même dégoûtée par tout cela ? Esprit de contradiction, Imperator ? Est-ce que je me dégoûte ? Ne grimace-je pas lorsque le liquide descend le long de ma trachée ? N'est-ce pas là un signe de la nature ?
L’alcool n’est pas la solution.
Mais trouvez-la cette putain de solution, Elena !
Non, l’alcool n’a jamais été, n’est pas, et ne sera jamais la solution. Pour qui me prenez-vous ? L’inquiétude que l’on me porte me paraît démesurée. Je me regarde. Frêle. Pâle. Est-ce pour cela ? Je déteste cela autant que l’indifférence. Quand ça m’arrange. Bien sûr. Voyons. Soyons honnête. Soyons tous honnêtes. J’aime qu’on me coure après. Pour le mal. Et le bien. Les deux prouvent que l’on compte. N'ai-je pas raison, Imperator?
Cela me laisse le temps d’étudier les autres. Leur comportement, leurs réactions. J’anticipe pendant la course. Certains sont comme des âmes jumelles, pour ne pas dire sœurs, ils ont les mêmes tendances que moi. Je les vois alors clair. Mais je sais qu’ils pourront eux aussi voir clair, derrière mes yeux. C’est là tout le problème.
Swan, tu sais ce que j’aime chez toi ?
Non, mes cheveux? Ils aiment tous mes cheveux.
Ce que j'aime chez toi, c'est ton don pour mettre le doigt là où ça fait mal. Et appuyer dessus, l'air de dire "Ah ah, tu savais pas que t'avais mal là, hein? Maintenant oui."
D’autres continueront de ne voir que ce que de leurs yeux, ils voient, quand la vérité se fait douloureuse et difficile à entendre. Ils entendent et voient, mais n’écoutent et ne perçoivent pas. Je ne vais toutefois pas les blâmer. Ni leur jeter la première pierre. Ni la dernière. Mais la deuxième… et la troisième? Pourquoi pas. On n’en parle jamais de ces deux-là.
***
Swan…je vous ai vu entrer dans la banque avec une bouteille à la main tout à l’heure.
Ah… vous étiez là ?
Oui.
…
Vous avez votre bouteille avec vous ?
Mmh…non.
J’aimerais que vous me la donniez.
P…pourquoi ?
Vous devez arrêter de boire.
Non.
Sinon, je vous embêterai sans arrêt et vous suivrai.
Dans ce cas, je n’arrête pas de boire, non. Je vous verrai plus souvent.
Très bien, on va faire le contraire. Si vous n’arrêtez pas de boire, je coupe mon communicateur, mon traceur, et je disparais…
NON !
Alors ?
… Vous êtes dure…
Votre bouteille.
Le choc est douloureux. Si on peut appeler ça un choc. Moi, j’appelle ça comme ça. A contrecœur, je me vois poser la bouteille au coin du terminal de la banque. Quelle chieuse cette blonde. Chantage affectif. C’est dégueulasse. Mais je l’aime trop.
Mon vautour s’y met et veut me mette à la diète, à l’eau pure et au Glukoz’… un cauchemar. Le Skiwi, c’est sacré, bordel ! Oh, je les vois déjà les regards en coin… Une elfe qui boit du Skiwi… L’elfe distinguée vous emmerde, bonnes gens. Non...pas toi, Imperator.
Mais il y a des valeurs qui ne se perdent pas. Ma kobolde. Des capsules qui volent. Des pix’. Fraîches. Je vais me satisfaire de ça puisqu’elle m’en offre une, comme toujours. Une valeur sûre, oui. Je sais que Ladoria en est fière.
Ben, j’suis ta fournisseuse alors, non officielle. Ce qui fait donc de moi une dealeuse. Une sacré bonne dealeuse.
Je la regarde. Le temps de comprendre. Et je souris doucement. Ad Majorem Pixelienne Gloriam. Mais chuut…
...Je vais devoir prier à nouveau.

◊ Commentaires

  • Swan~3150 (689☆) Le 16 Décembre 2012
    Merci, Mademoiselle.

  • Amar (211☆) Le 16 Décembre 2012
    Toujours sympa ^^ Mais j'ai peur d'être le prochain sur la liste

  • Valmont~32607 (178☆) Le 17 Décembre 2012
    Vrai qu'elle est méchante la Blonde, quand elle s'y met...
    Toujours aussi bon à lire, ta façon d'écrire évolue avec Swan, je trouve.

  • L-X (1536☆) Le 17 Décembre 2012
    "Le Skiwi, c’est sacré, bordel !" Mais carrément !!!
    Et je plussoie : très agréable, comme toujours et même, de mieux en mieux.