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EDC de Swan~3150

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47. L'Inutile a une fin

Fermer les yeux.
Faire taire le vacarme, incessant.
Oublier les regards.
Ôter chaque artifice, lentement.
Ce n’est qu’un jeu.
Ce n’est qu’un fard.
Je sais que c’est maintenant que je meurs ou que je vis.
*
*
*
Swan…
Il paraît que la ville est hantée par un terrible virus. Une sorte de mal persistant.
Parce qu’il paraît qu’il faut forcément des persécuteurs et des persécutés.
Parce qu’il paraît qu’il n’y a pas d’aveugles sans sourds, et encore moins de muets sans dictateur.
Ou n’était-ce pas justement l’inverse ?
Et j'confirme que t'en prends pour ton grade également, rien qu'à être avec. T'savais, ça ?
Je m’avance près de l’énième rebord, réflexe stratégique jamais oublié, oscillant entre la chute et la grandeur. J’ai déjà fait les deux. Et je ferai encore les deux. Toujours en même temps. Tout cela fait partie de moi à présent. Depuis la première fois que le vent et le vide m’ont acceptée de force parmi les leurs. Et ils ne veulent pas me relâcher.
Derrière chaque homme, il y a une femme. Sois celle-là, je t'en supplie.
Mais que la ville est encore belle d’en haut… lorsque les néons ne sont pas éteints. Calme. Car plus rien n’a d’importance, et à quoi bon se plaindre aussi, ils le font suffisamment pour nous.
L’homme se sert. Étouffant le soupir rauque d’une volonté de s’exprimer sans succès, encore.
Puis, il roule sur le dos tel un rustre semblable aux autres, satisfait, et allume la cigarette de sa victoire sauvage, laissant sa proie objet refroidir.
Malgré tout, c’est de ma faute : j’y mets toute la mauvaise volonté du monde. Je l’admets bien.
J’ai cru égoïstement que si cette jeune femme que je suis se devait d’être une chose, c’était d’être elle-même. Et j’en ai oublié l’histoire, la sienne, la tienne, la leur.
.
Nous nous trompions depuis le début. Il ne paraît plus du tout absurde d’imaginer qu’il n’y avait qu’un seul héros en fait, mené par ces ombres, jusqu’à s’asseoir tout en haut. Il fallait simplement la main chaude pour l’y pousser à défaut de le tirer.
.
Je suis devenue le monstre qui tue les rêves. Une plaie qui ne cicatrise jamais et qui se plaît à garder une emprise sur ta peau, sur ton âme, sur ton corps. Qui suis-je ? Qui peut se targuer de me connaître, et de savoir ce que je fais là ? Si je rencontrais Thallys, peut-être lui demanderai-je. La réponse coule peut-être tellement de source, que nous l’avons manqué. Si j’ai pu te convaincre de recouvrer ta citoyenneté, si tu as pu me convaincre de devenir noble, peut-être est-ce de nouveau à mon tour de te laisser grandir encore.
Merci pour tout ce que tu fais. Jure-moi que nous ne serons jamais des lâches, jure-le encore, je t’en supplie! Promets-moi que notre foi est inébranlable.
Et tout ira bien.
*
*
*
Fermer les yeux.
Forger le fer chaud, bienheureuse.
Rire du vide des cris.
Rester légère, éternelle moqueuse.
Ce n’est qu’un jeu.
Se reposer sur elle et sur lui.
Car l’inutile a une fin.
Et je sais que c’est maintenant que je meurs ou que je vis.
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Inutilisable IG

◊ Commentaires

  • L-X (1536☆) Le 03 Avril 2014
    "Ah, vous autres! Hommes faibles et merveilleux, qui mettez tant de grâce à vous retirer du jeu... Il faut qu'une main posée sur votre épaule vous pousse vers la vie. Cette main tendre et légère..." (T. Williams)