EDC de Stiny~49460
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L'art d'arpenter le Vide
"Alors, Rat…
Suis-je assez près comme ça ?"
Accoudée au rebord, je contemple les morts.
"Non", répond le spectre de mon démon de père,
Apparaissant derrière, avant de me pousser,
La gueule dans le Néant.
J’ai prétendu, un jour, que j’étais prête à périr,
Sans savoir trop quand, lorsque viendrait le moment,
Que je serais sereine, et le sourire aux lèvres,
Qu’il y avait là quelque chose d’assez réconfortant.
La mort est un miroir révélateur,
Sur qui nous sommes et avons été,
Sur notre capacité à nous aimer,
A nous accepter, en se contemplant.
Sous la crasse, l’horreur, l’oubli,
Les années décrépies, je sais qui je suis.
Alors, j’ai embrassé le Néant,
Et mes mains sont devenues griffues,
J’ai apposé mes lèvres pour lui offrir mon souffle,
Et le masque si longtemps porté est devenu mon faciès,
J’ai donné un coup de pied dans la noirceur pour remonter
Et mes pattes se sont couvertes de fourrure née des profondeurs.
Je suis remontée,
Comme une plumeuse
S’arrachant de sa plongée
Et dans le rouge de mes yeux
La vie et la mort dansaient dans le sang.
Du moins, c’est le mythe qu’on pourrait tisser.
Il est peut-être vrai ! Qui pourrait prétendre le savoir ?
Certains m’ont vue entrer au CDC, en sortir changée, oui !
Mais c’est pas pour autant que ce qu’ils ont vu raconte toute l’histoire.
Là, roulée en boule dans ce taudis,
Je suis plus moi-même que je ne l’ai jamais été,
Je ne suis plus le moi-même que j’ai toujours été,
A se débattre avec les proprioceptions, les nouveaux réflexes,
Avec la fourrure, et l’ouïe, et l’odorat, et chaque impulsion immense,
C’est mieux de rester dans le noir. C’est mieux de se raconter des histoires,
Le temps que ça passe.
Car ça passera, oui,
Car je suis vivante
Et que ce corps
Est mien.
Suis-je assez près comme ça ?"
Accoudée au rebord, je contemple les morts.
"Non", répond le spectre de mon démon de père,
Apparaissant derrière, avant de me pousser,
La gueule dans le Néant.
J’ai prétendu, un jour, que j’étais prête à périr,
Sans savoir trop quand, lorsque viendrait le moment,
Que je serais sereine, et le sourire aux lèvres,
Qu’il y avait là quelque chose d’assez réconfortant.
La mort est un miroir révélateur,
Sur qui nous sommes et avons été,
Sur notre capacité à nous aimer,
A nous accepter, en se contemplant.
Sous la crasse, l’horreur, l’oubli,
Les années décrépies, je sais qui je suis.
Alors, j’ai embrassé le Néant,
Et mes mains sont devenues griffues,
J’ai apposé mes lèvres pour lui offrir mon souffle,
Et le masque si longtemps porté est devenu mon faciès,
J’ai donné un coup de pied dans la noirceur pour remonter
Et mes pattes se sont couvertes de fourrure née des profondeurs.
Je suis remontée,
Comme une plumeuse
S’arrachant de sa plongée
Et dans le rouge de mes yeux
La vie et la mort dansaient dans le sang.
Du moins, c’est le mythe qu’on pourrait tisser.
Il est peut-être vrai ! Qui pourrait prétendre le savoir ?
Certains m’ont vue entrer au CDC, en sortir changée, oui !
Mais c’est pas pour autant que ce qu’ils ont vu raconte toute l’histoire.
Là, roulée en boule dans ce taudis,
Je suis plus moi-même que je ne l’ai jamais été,
Je ne suis plus le moi-même que j’ai toujours été,
A se débattre avec les proprioceptions, les nouveaux réflexes,
Avec la fourrure, et l’ouïe, et l’odorat, et chaque impulsion immense,
C’est mieux de rester dans le noir. C’est mieux de se raconter des histoires,
Le temps que ça passe.
Car ça passera, oui,
Car je suis vivante
Et que ce corps
Est mien.
Informations sur l'article
Narration
05 Juin 2023
294√
11☆
3◊
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◊ Commentaires
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Vimaire~76030 (17☆) Le 05 Juin 2023
[heureux de voir que stiny à franchie l'étape, plein de chose à redécouvrir niveau sensation physique et vimaire connais bien ça ^^] -
Scarlett~39190 (293☆) Le 05 Juin 2023
Quand on regarde le kobysse trop longtemps... -
Haven (62☆) Le 11 Juin 2023
Toujours une lecture appréciable au travers de cette poésie.