Recherche

EDC de Stiny~49460

Bienvenue sur les EDCs de Dreadcast
Vous trouverez ici tous les articles rédigés par Stiny~49460

Cacher

Pourpre

Peut-être qu’il n’avait jamais transfuge, celui qui a prétendu que le smog était le même sur chaque Secteur. Ou qu’il n’avait jamais appris à prêter attention aux détails, aux odeurs charriées, à la densité des brumes et au souffle haché des monitorés.

La petite silhouette assise sur son neuvopack relève la tête vers les cieux. Un peu glauque, mignonne, ridicule, un mélange de tout cela, suivant l’oeil qui l’observe. Les oreilles de rat attachées à sa capuche sembleraient presque s’agiter, comme irritées par la voix de la narratrice.

Je vais quand même continuer.
Juste quelques minutes.






Tant qu’elle refusera de partager ses pensées et son ressenti ailleurs que dans des correspondances feutrées, autrement que par échardes fragmentaires, autant que je prenne le relais, dans mon envie égoïste que les mots continuent de s’écouler vers un public abstrait.

Mais y a-t-il tant à écrire ? Je ne vois jamais que cette silhouette, toute d’hématique et de fourrure vêtue, le visage enfin découvert – tant de faux mystère pour si peu. Appliquée dans ses coms et ses lectures, un côté bonne élève que peu auraient soupçonné. Un côté dévôt d’enfant de choeur sans trop de coeur, cette partie là est bien moins surprenante, peut-être.


Elle a voyagé léger, emportant essentiellement ses crédits et la tenue qu’elle porte sur le dos. Certaines culturent lient le noir ou le blanc à la mort, mais dans le cas de Dreadcast, je pense que le pourpre est la couleur la plus adéquate.

Celle des sauts de puce sans retour aucun.
Celle des blessures sur lesquelles s’abîment les rêves.
Celle d’un ancien Imperium trop souvent oublié,
Celle d’une Rébellion maintenant enterrée.


Elle a voyagé léger, du moins le prétend-elle, mais cela ne s’applique qu’au côté matériel. Ses sacs et ses poches sont pleines, débordant à craquer du poids des décisions, des 'pourquoi' et des déceptions, de ce saut dans l’inconnu qu’elle ne peut qu’assumer. Pour chaque être, elle emporte un peu de ce qu’elle leur a laissé.

Un fragment de solitude forcée emprunté à une rousse,
Un soupçon de fatalisme récupéré chez un couple,
Un ersatz de rancoeur pris à une plumée paumée,
Une écharde d’indifférence d’elfes androgynes,
Tant d’autres incompréhensions, encore.


Elle ne sait pas encore ce qu’elle en fera, mais devine que tout cet ectoplasme finira consumé. Elle fait partie de ces êtres absurdes de certitude qui vivent par leur abnégation, leur foi, leur nécessité de se faire prolongement d’une supposée transcendance. S’effritant en chemin, petits morceaux d’ego mêlés aux poussières des terrains vagues. Elle continue d’avancer, pourtant, vers la Lumière brûlante.


Car il en faut, de l’inhumanité
Pour bien servir l’Humanité.

◊ Commentaires