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EDC de Stiny~49460

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L'art du camouflage


L'art du camouflage




Cela fait un temps certain
Que je côtoie les morts, oui !
C’était une réalité parmi d’autres
Dans un quotidien très, très riche en vie
Mais c’est devenu à force une passion, un hobby,
Une nécessité à laquelle on ne peut plus trop échapper.


J’ai lu dans des vieux documents, je sais plus trop lesquels,
Que l’objectivité, c’était quand même vachement illusoire,
Surtout quand on fouine, coeur perdu dans l’âme des vivants.
Tendre ses perceptions et sortir de son point de vue étriqué
Devient indispensable, un outil de travail affiné sur la durée.
C’est le paradoxe de ce type d’études, où pour creuser assez,
Il faut approcher suffisamment que pour s’entre-contaminer.


Les âmes qui restent, celles qui ne sont pas en paix, paumées,
Furieuses ou frustrées, dans l’ignorance encore, le déni,
Elles sont difficiles à approcher, des entités sauvages
Que les vivants tentent temporairement d’oublier
Dans la clope, le sexe, les familles, le skiwi,
Dans le boulot et les idéaux, dans le Rat,
Dans les recherches sur la mortalité.


J’aurais pu être en Marran, ça n’aurait pas été si différent.
Je suis un outil, un relais où le Rat a pu bien s’installer,
Parce qu’un vide attendait, qui voulait être comblé
Car l’âme comblée plongera au coeur du Néant
Sans crainte, préservation mise en veilleuse
Laissant tout partir sur un acte de foi.


Alors, je suis prête à me fondre dans le goudron de la dissolution
Prête à me camoufler dans le décor monochrome des morts.
Le communicateur réduit au minimum utilitaire, neutre,
Neutre les tonalités, sentiments offert et pris raréfiés
M’allonger sur le dos dans les champs de déchets
Le smog doux et la pluie, le rythme du silence
Où les cycles trépassent avec indifférence.


Je crois que d’un coin d’oeil aveugle, je les vois,
Le rythme cardiaque ralentit pas à pas
Le coeur s'accroche au fil de sa foi
Car descendre est dangereux,
Comme pour ces plumeux
Qui ne remontent pas.

Alors, Rat...

Suis-je assez près comme ça ?

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