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EDC de Stiny~49460

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Spirites

Spirites



Circulaire est la salle, ou presque – l’imperfection la fissure. Envahie du goutte-à-goutte qui imprègne l’air et le sol d’humidité, de cette lueur fluctuante des bougies, de cette odeur ancienne de poussière et de sang, où une pointe de Smog encrassé se devine encore.


Bien sûr, il y a le cercle. Bien sûr, il y a la dague, et le sacrifice, le masque et la pelisse, les prières psalmodiées, les entailles et parfois un brin de Caducée. Tout ça n’est qu’artefact, cela n’est qu’apparat. Des grigris pour mettre l’âme en condition, un échauffement spirituel accessoire – mais contribuant à simplifier l’exercice.

Une unicité diffractée. Cette impression d’être en phase, d’effacement et d’omniprésence simultanés. C’est en s’abandonnant à ce qui fait le monde que l’on peut arpenter la fine barrière qui sépare les pans de réalité. Voilà où mène tout ce cérémonial, les yeux clos et les sens aux affûts.


Les morts sont là, comme ils l’ont toujours été. Des âmes à foison, le cumul des êtres sans repos et sans renaissances. Le souffle éthéré des NA jamais nés, la suspension hurlante de l’insatisfaction, la grisaille de l’Usure et les spectres sanglants ou mélancoliques d’un passé immobile.

Il y a d’autres marcheuses, aussi. Faible nombre, dansant à la limite de mon champ de vision, trop mortes pour le monde des vivants, trop vivantes pour le monde des morts. Celle-là, qui semble traîner son tapis de cadavre avec un mélange de désespoir et d’arrogance. Cette autre, aux yeux rouges, inquisiteurs, surveillant sans s’immiscer.


Des approches différentes, la hantise en commun.


Une main scarifiée dessine une mâchoire sur quelques feux follets égarés. ‘Sois dévorée, et reçois le repos et la paix du Rat’. Un adieu offert, une disparition jusqu’à la prochaine renaissance, ou non, une bénédiction maudite dans tous les cas. Un don qui cisaille, l’être profond écartelé entre les fantômes gris et les coeurs qui martèlent.

Chaque arpentage prend le risque d’être définitif. La légèreté des disparus est une gravité qui attire vers une spirale sans fond, tentation récurrente du néant salvateur. Et pourtant, par amour, par foi, par ambition, peu importe la raison, au final nous rentrons.


Nous vivons parmi ceux de chaleur, de chair, de sang.
Nous vivons en dansant au bord du précipice, l’abysse dans le regard et cela, sans savoir si une main secourable tendrement se tendra et saura nous saisir.

La séance est levée.


◊ Commentaires

  • Phylène (1945☆) Le 08 Février 2023
    Oui.
  • Gild (0☆) Le 08 Février 2023
    (づ ̄3 ̄)づ╭❤️~
  • Baby (28☆) Le 10 Février 2023
    Happée, grignotée dès la première ligne. Merci pour les échos de ton univers que tu nous offres ♥