EDC de Stazurex~72718

1, 2, 3.. Les premières marches sont gravies, comme timidement, elle posait quelques pas, parfois reculait, doutant qu’il lui serait un jour possible de monter plus haut, doutant que ce « là haut » puisse être un jour pour elle. Les marches qui devant eux, se présentaient, comme une longue montée vers un ailleurs élevé, inconnu, drapé de nuages sombres que l’on ne saurait percer si l’on est pas « quelqu’un d’autre ».

Ils étaient là autour d’un cafey, à parler comme ils savaient le faire si souvent, du monde, des autres et d’eux. « Tu serais parfaitement légitime » avait-il glissé, dans sa plus grande sincérité. Elle avait hoché, doutant que cela puisse être un jour pour elle.

4, 5, 6… Le temps a passé, ouvrant le champ des possibles. Ce qui n’était alors qu’une ascension d’apparence hasardeuse, devient un flot d’éventualités qui, pas à pas, et marche après marche, devient de plus en plus concrète. Oh, ce n’est pas le vent pernicieux de l’ambition, du pouvoir, qui l’emmene à gravir les marches d’un pas, hésitant peut-être, mais un peu plus assuré. C’est plutôt celui de la conviction profonde qu’elle pouvait faire de grandes choses, en toute simplicité, mais avec toute la force de sa volonté, comme un souffle intense mélé de douceur, qui la portait en permanence.

« Mais pourquoi j’fais ça ! » dit-elle dans un sourire, qui n’entame pas sa détermination. Elle gagne en confiance, regarde vers le haut, les nuages se sont dissipés, peu à peu, le smog épais laisse apparaître les formes d’un avenir incertain mais désormais palpable. Il est là, au bout de ses serres, et lui l’accompagne, à distance mais sans jamais lâcher sa main, à la fois appui, encouragement, soutien.

7, 8, 9… Parfois les vents ont été plus forts, ils ont emporté avec eux quelques plumes, dans la colère ou la déception, dans le découragement ou l’incompréhension. Mais les tempêtes ne la feront pas chuter, elle gravit les marches, son apparence fragilité tranche avec la fermeté de son pas, à croire qu’en fait, elle était, sans le savoir exactement faite pour ça.

« C’est samedi soir… ». Il la regarde, confiant, fier, car il sait qu’elle a tout pour réussir. Il sait ses motivations dénuées d’égoïsme, il sait aussi que devant eux, d’autres vents souffleront, nombreux et inconnus, presque sans discontinuer. Il balaie les doutes, d’un revers de main. Pilier il restera, soutien de toujours.

10, 11, 12… Comme une évidence, elle a gravi les marches, quels que soient les vents, qui l’auront poussée ou parfois ralentie, et son pas repose sur la dernière marche. Le nom qu’elle porte et auquel elle est si attachée, élevé fièrement comme un hommage. Là-haut est sa place, en toute simplicité et sans en rajouter, non pas pour regarder le monde d’un regard hautain, mais faire grandir les autres en leur tendant la main.

Il partage sa joie alors que leurs mains se nouent dans une étreinte. Une fierté, comme si cette marche, c’était un peu lui qui l’avait franchie.

Là tu es à une place méritée,
Admirable parcours,
Donne tout, comme toujours,
Yenahe, regarde, elle y est arrivée.