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Lettre à Solstice

Cher Solstice,



C'est ton créateur qui t'écrit cette lettre. Mon nom n'a pas beaucoup d'importance, mais si tu le désires, tu peux m'appeler Aaron, ce n'est pas vraiment mon prénom mais si l'on doit me connaître, c'est sous ce nom-là. Je voulais te parler, et même si je suis bien plus doué en dessin qu'à l'écrit, mon style est lourd, on n'y ressent rien et mon dessin est léger, je n'y fais que des bonhommes de fil de fer mais malgré cette grossièreté de la technique, je touche plus qu'à coup de lettres. Enfin, tant pis, je ne peux pas faire autrement.


Je t'apprécie beaucoup, même si nous sommes différents en de très nombreux points. Tu crois en un Empereur divin, je suis agnostique, d'une famille catholique dont la fréquentation de l'église décline au fur et à mesure des générations : si ma grand-mère est très tradi', moi je ne suis même pas baptisé, de plus, j'ai beaucoup plus d'attrait pour le premier pendant de notre société judéo-chrétienne, je n'ai pas choisi Aaron pour rien. Tu es ultralibéral, un disciple acharné de Milton Friedman, pourtant tu soutiens une dictature théocratique, l'une de tes nombreuses contradictions, mais ce n'est pas un reproche (j'ai les miennes moi aussi), quant à moi : je suis un gauchiste aux tendances anar'. Tu penses que la race humaine est supérieure aux autres races, moi... il n'y a que la race humaine dans mon monde (IRL 1 - Ordre Noir 0).


Nous n'avons finalement comme point commun que notre éclectisme de goûts pour les gens qu'on aime (il est vrai que j'ai eu moi aussi ma petite érection devant Danse avec les loups), la couleur de nos cheveux et le volume de notre nez qui me permet de contenir l'intégralité des poils du chat de la maison de vacances où je t'écris.


Cela fait déjà trois ans que je t'ai crée et nous avons beaucoup changé tous les deux. Je me rappelle, et toi aussi, au commencement, tu étais un jeune homme de dix-sept ans androgyne, apeuré par le monde qui t'entoure. Moi j'avais un an de moins que toi, j'allais dans cet espace réservé aux gens majeurs tel le fieffé coquin que je suis toujours. Puis nous avons grandi, tu as pris du galon, et moi j'ai continué mes études. Tu es devenu directeur des STV, j'ai eu mon bac. Tu as raté ton mandat, j'ai commencé mes grandes études (et je n'ose pas y voir un signe). Nous avons tous les deux mûri, si toi tu as découvert le monde de Dreadcast, tu as réfléchi dessus, moi j'ai appris sur toi, et j'ai réfléchi dessus, avec de meilleurs armes qu'au commencement. Pourtant il reste encore quelques constantes qui nous permettent de rester nous-mêmes car bien que tu aies beaucoup changé, tu restes et tu resteras Solstice et moi je reste et je resterai toujours Aaron. L'une des constantes, pour toi, une constante qui est très importante pour nous deux puisqu'elle est une part importante de ton identité c'est bien sûr ton androgynie.


L'androgynie est un sujet qui me passionne beaucoup. J'aime à voir des tableaux représentant des individus pas vraiment homme, pas vraiment femme ou encore tout à fait homme et tout à fait femme à la fois. Je regarde avec un sourire niais et j'apprécie le charme de ces individus qui arrivent à relier la beauté de ces deux genres. Ainsi j'ai rejoint Dreadcast et... te voilà. Toi, petit homme que l'on appelait mademoiselle.


Au début ça te dérangeait, moi pas vraiment, cela faisait partie du "jeu", ils voyaient un individu avec des cheveux longs, une mâchoire pas vraiment carrée, des bras dont l'épaisseur ne saurait trop nous rappeler celle de l'atome : cela changeait de leurs représentations masculines. Puis tu t'es laissé prendre au jeu, tu te féminisais un peu plus, pas vraiment parce que tu questionnais ton genre, plus pour la découverte de ton homosexualité que tu associais dans sa "pratique" à une certaine forme de féminité, remercie d'ailleurs Freesia qui a l'époque t'as redonné le goût des femmes.


Qu'est-ce que tu étais mignon, Solstice, à l'époque : jeune éphèbe androgyne alors employé au DCN, tout timide encore ! Cette timidité m'a d'ailleurs permis de découvrir et de redécouvrir ton univers (je fais encore semblant de comprendre l'histoire de la ville, si tu y comprends quelque-chose, n'hésite pas à m'en faire part, je te saurais très reconnaissant). Tout le monde expliquait de bon cœur au jeune ingénu que tu étais comment marchait le secteur.


Puis le temps passait. Tu participais à des réunions du DCN qui étaient pour vous très sérieuses mais très comiques pour nous, les Créateurs. Tu as été le leader d'un mouvement dont tu étais le seul partisan pendant le mandat Alexander. Rappelle-toi pendant cette crise de foi qui animait le secteur, tu étais le seul à appeler non pas à la croyance, mais à la raison, ceux qui se détournaient de l'Empereur. Pour moi, c'était le bac français. Cette formulation prête à rire comme ça, pourtant il m'a permis de découvrir l'Etranger dont ton avenir sera inspiré.


D'ailleurs, le début de ta période journaliste est ma préférée. Je me rappelle de cet instant où je me suis dit "Tout le monde croit que Solstice est une femme, et si je leur donnais un peu raison ?", et c'est grâce à ça, en plus d'une bonne dose de suspension d'incrédulité forcé pour l'explication scientifique de la chose (une poussée d’œstrogène après ta première fois ? Darwin doit faire la dynamo dans sa tombe) que ton côté androgyne s'est accentué. Tu avais alors une petite poitrine qui tendait ton tee-shirt. On ne te sexualisait pas encore. Mais il a fallu que tu rencontres Shadows. Quand il t'a donné toutes ces drogues pour avoir une poitrine plus généreuse et un vagin, toi tu disais "Oui ! Oui !" et moi je disais "Non ! Non !", malheureusement pour moi, dans ces cas-là, le personnage a le dernier mot sur son Créateur, qui, à défaut de l'Empereur, n'est pas tout-puissant. Et tu as tout pris. Et c'est irréversible. Tant pis. S'en est suivi une période sale, où tu as été voir un peu partout, je te regardais t'accoupler jusqu'à une fréquence qui m’écœurait. Tu m'y as amené dans ton insolente nymphomanie. Quand tu n'avais pas tes amants ou tes plans cul réguliers, il fallait que tu chauffasses le premier venu, et ce n'est jamais une bonne idée. Ainsi il a fallu que je fisse avec des personnes qui ne savaient même pas que le Créateur interprétait le personnage et n'était pas le personnage. Des gens s'imaginaient alors, dans une orthographe approximative que moi, Aaron, dix-huit ans à l'époque, jeune puceau duveteux aux bras dont l'épaisseur ne saurait trop nous rappeler celle de la molécule, j'étais un hermaphrodite qui faisait du 110F et qui voulais aussi les baiser. Tu as pris ton pied, très bien. Mais sache l'ennui que ça m'a causé quand tu jouissais de lire des "mdr du kou tu msus qd ???". Ou encore de mauvais personnages qui, pendant que tu hurlais de plaisir, ne disaient que d'une intonation plate "oh, oui, ah, oui"...


Puis tu es tombé malade. Oh non, ce n'était pas un petit rhume, ou une syphilis, ce qui aurait pu être cohérent vu la multitude de personnes que tu as pu recevoir dans ton lit. Cette maladie de rongeait l'esprit, elle te ronge toujours l'esprit d'ailleurs. Entends-tu cette voix qui veut te ramener à cette douce période où tu étais un garçon ? Qu'il n'y ait pas de méprise, je ne suis pas elle. Pour autant, ta torture m'amuse, ton supplice m'enhardit et tes plaintes gémissantes me délectent. Ce délire schizophrénique dans lequel tu es plongé t'a montré que tu avais fini de gratter la superficialité d'un hédonisme lassant pour découvrir que ton esprit était un vaste dédale à explorer, une énigme à résoudre : un véritable casse-tête.


Mais rassure-toi Solstice, tu n'es pas le seul à vouloir le résoudre car en te créant j'ai voulu me comprendre. Ton esprit labyrinthique fait partie du mien. Car en te créant, j'ai fabriqué un autre labyrinthe dans mon esprit, un labyrinthe subsidiaire, secondaire. Je ne sais pas si ce que je viens d'emprunter est un raccourci ou un long détour mais il est intense, rempli de bonnes et de mauvaises choses. Mais entre temps, il m'a permis de découvrir des personne que j'aime ou que j'apprécie beaucoup. Les gens ont pu aimer ma manière de te faire agir ou la détester, de t'apprécier ou de te trouver inintéressant, dans ce dernier cas, je m'efforce à leur prouver qu'ils ont tort et j'espère que sur ces trois ans je n'ai pas failli à ma tâche. Et prends confiance Solstice, ce n'est pas parce que des gens que tu connais ou leur créateur te cataloguent comme étant "la meuf avek la teub la mdr ^^" que tu es effectivement ça. Tu es bien plus que ça, bien plus qu'une attraction, qu'une bête curieuse... ceux qui le pensent sont des idiots, c'est bien évidemment eux qui devraient être considérés avec moquerie. Tu es bien plus qu'un homme avec une paire de sein et un vagin, tu es bien plus qu'une femme avec un pénis. Tu es Solstice, tu es cet être qui a du mal à parler aux gens, qui est timide encore, qui perçoit un mur entre chaque lui et les autres, qui se cache derrière une froideur apparente comme défense. Tu es cet être qui souffre des moqueries, de l'objectivation. Tu es ce grand amateur de skiwi qui ne rate pas une occasion pour avoir la tête qui tourne, quitte à faire un discours devant une assemblée en étant ivre pour supporter ton agoraphobie.


Tu resteras pour moi et probablement pour longtemps une énigme que j'apprécie, que j'aime, que j'adore, que je vénère et que je déteste, ô toi le plus incompétent des DI des STV, ô toi le plus laïc des prêtres du DCN, ô toi androgyne chimérique, compagnon de mes pensées.



A.Strauss.

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HRP
28 Juillet 2017
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