EDC de Siouka~35641
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Cacher
Terrible secret
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Jour après jour, Siouka contemple le balai des clients – une sorte de mouvement de marée qui emplit et désemplit le bar, presque à heures fixes.
Il y a ceux qui entrent à deux ou trois et s’installent à une table pour discuter. Elle les observe en souriant, descend de sa caisse et les rejoint pour leur dire le menu du jour.
Il y a ceux qui entrent et foncent au bar, mus par l’irrépressible désir d’étancher une pseudo-soif qui ne déguise la plupart du temps que l’amour de l’alcool ou le désir de faire « comme les grands ». Elle a pitié et prend leurs commandes parce qu’elle n’a pas le droit de refuser.
Il y a les abrutis qui viennent là pour en découdre, généralement avec le plus petit, le plus faible et le plus nouveau des clients. Elle connaît leur manège. Ils agissent comme s’ils étaient le nombril du monde, lancent des vannes à deux crédocs dans l’espoir qu’un imprudent le prenne mal. Si tel est le cas, se sentant profondément offensés, ils posent leur agri sur le comptoir (premier et dernier avertissement) et répondent avec agressivité. Si la victime leur tient tête, alors ils tapent en se disant que, vraiment, ils ont du poil aux couilles. A croire que la pilosité pubienne est en réalité le cimetière de leurs neurones.
Il y a les solitaires occupés. Siouka les regarde avec admiration, avec un respect teinté de jalousie.
Ceux-ci prennent généralement une place isolée, commandent une boisson sans alcool et durant des heures, ils traitent leur courrier. Elle en voit qui ont dix, vingt, cinquante messages par jour. Des gens bien, des gens aimés, des gens particulièrement instruits et importants, intelligents et respectés.
La gobeline les épie de loin et sent son ventre se tordre.
Ceux-ci prennent généralement une place isolée, commandent une boisson sans alcool et durant des heures, ils traitent leur courrier. Elle en voit qui ont dix, vingt, cinquante messages par jour. Des gens bien, des gens aimés, des gens particulièrement instruits et importants, intelligents et respectés.
La gobeline les épie de loin et sent son ventre se tordre.
Jour après jour Siouka se réveille et allume son communicateur. Elle n’a jamais de message. Personne ne lui écrit parce qu’elle n’est rien et qu’elle n’offre aucun intérêt. La seule chose à travers laquelle elle a un semblant d’existence aux yeux du monde, c’est sa cuisine. Mais on n’écrit pas à un cuisinier, on se déplace, on s’assied, et on commande. On ne s’intéresse pas à un cuisinier, seulement à ce qu’il vous dépose dans l’assiette.
Il y a douze jours exactement, Siouka avait avoué cette déplorable situation au cours d’une conversation. Enfin, elle avait dévoilé un petit bout du problème à deux ou trois clients. Aussitôt, pour lui faire plaisir, Malakhi lui avait envoyé un message personnel. L’androïde n’avait jamais reçu de réponse en retour.
En riant, un autre client lui avait donné un conseil :
« Tu sais Siou, si tu veux recevoir des messages il faut écrire aux gens. A moi, t’as jamais écrit. »
En riant, un autre client lui avait donné un conseil :
« Tu sais Siou, si tu veux recevoir des messages il faut écrire aux gens. A moi, t’as jamais écrit. »
Siouka avait souri de toutes ses dents pour éviter de fondre en larmes.
Le manège continuait mais elle essayait de ne pas y penser.
Depuis peu, Siouka avait une nouvelle employée au bar. C’était sa super serveuse adorée, une jeune et efficace outrilienne répondant au nom de Caliopei. Elle l’adorait parce que c’était quelqu’un de bien, quelqu’un qui couchait à même le sol, comme elle. Quelqu’un qui nageait de manière gracieuse, qui était très polie avec les clients, rapide, efficace, avec des écailles toutes douces, des petites griffes et des petits crocs. Et puis Caliopei était de surcroît infiniment attachante par son côté naïve, craintive. La gobeline ne se considérait pas comme sa patronne, mais plutôt comme une sorte de grande sœur qui était là pour la rassurer, lui expliquer un peu le métier, la ville et les gens.
Finalement, Caliopei était devenue sans en avoir conscience une nouvelle raison d’exister pour la gobeline. C’était pour cela que lorsqu’elle avait ouvert les yeux aujourd’hui, et qu’elle n’avait pas vu son amie, Siouka était allée demander à DonPhilippe s’il l’avait croisée.
Don s’entraînait avec Venusia. Entre deux baffes, il a distraitement répondu :
« Non, pas vue. Mais tu n’as qu’à lui écrire. »
« Non, pas vue. Mais tu n’as qu’à lui écrire. »
Siouka était restée pétrifiée. Ce conseil d’une évidence bête avait semé le plus grand trouble en elle. Elle resta immobile et rassemblait son courage, cherchait les mots, se préparait à libérer sa conscience, était prête à avouer, non sans douleur :
« Mais, papounet, je… je sais pô ben écrire. »
« On apprend en écrivant, ne t’inquiète pas, ma puce. »
« Mais, papounet, je… je sais pô ben écrire. »
« On apprend en écrivant, ne t’inquiète pas, ma puce. »
Siouka comprit qu’elle devait être plus franche, parler sans ambigüité.
« Je… je sais pô écrire. Pô du tout. »
« Je… je sais pô écrire. Pô du tout. »
Cette révélation n’était pas un soulagement, c’était plutôt un coup fatal à l’estime de soi. La gobeline fondit en larmes et s’enfuit pour se cacher, disparaître en pleurant de désespoir, de honte et de rage.
Informations sur l'article
Calepin de la gob'
23 Janvier 2013
1537√
16☆
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◊ Commentaires
-
Eva~34638 (59☆) Le 24 Janvier 2013
*aime faire commes les grands et étoiles* -
Siouka~35641 (583☆) Le 24 Janvier 2013
Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. Jma ... pelle ... Siouka. -
Caliopei~36843 (3☆) Le 24 Janvier 2013
entre 2 services t'apprendra à lire t'inquiète, ça Cali elle gère -
Manerina~6356 (1552☆) Le 24 Janvier 2013
"A croire que la pilosité pubienne est en réalité le cimetière de leurs neurones."
Pour ça et pour une petite gob' toujours aussi touchante, étoile! -
Venusia~1669 (27☆) Le 24 Janvier 2013
Tu es la plus belle des étoiles -
L-X (1536☆) Le 25 Janvier 2013
Comme souvent, si juste et si touchant... -
Kinchaka~27073 (1094☆) Le 25 Janvier 2013
La même chose que Mané je riais en lisant cette phrase puis tout texte est magnifiquement amené.
Si tu viens en S.I. il y ara pleins d'instructeurs pour t'apprendre la langue Impériale ! -
Siouka~35641 (583☆) Le 26 Janvier 2013
Quels instructeurs ? Des nombrilis qui bavent leur charabia d'langue morte ? Beurk.... pteuh!... pouah-pouah, pouaah !
J'ai pô envie d'parler lapin. Très peu pour mô, les langues crevées, cause qu'mes neurones sont pô fossilisés comme eux-aut' ! -
Night (123☆) Le 29 Janvier 2013
"Si tu viens en S.I. il y ara pleins d'instructeurs pour t'apprendre la langue Impériale ! "
Sérieux si tu viens passes à mon bar, je te laisserai la gazinière. Et ARGHHHH l'apprends pas ! change pas restes comme tu es ! La seule chose qu'ils vont t'apprendre c'est à courber l'échine et à vouvoyer de toutes pars des lady et lords je vous salut. quoi que je te rassure tout le monde cause pas comme ça.