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L'Insurgé - 5/21.4 : le jour où tout a changé (Non référencé)
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► 5/21.4 : le jour où tout a changé
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Ce jour là, toute la population de la cité s'est réunie pour un soir de liesse. Les travaux fastidieux et herculéens sont enfin achevés en grande partie, plus de vingt ans après l'élaboration des premiers murs, et la ville est née. Ce soir là, Hujan, le génie qui préside à cette oeuvre va baptiser ce havre de survie de l'Humanité et lui donner le nom qu'elle porte aujourd'hui : DreadCast.
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C'est, d'après Collinn, Hujan lui-même qui veut s'adresser à la foule après des heures et des jours de silence et d'enfermement dans son laboratoire. Et c'est d'ailleurs lui qui en fait l'annonce - contrairement aux vieux livres d'histoire et à la version retenue par l'empire - et non pas Cyrius, qui est pourtant habituellement, celui qui est dans la lumière et 'guide' la société :
Peuple de la Cité. Voici plus de vingt années que, par vote labeur et par vos mérites, vous avez dressé sur cette terre les signes tangibles d'une nouvelle ère, d'une nouvelle Humanité. De quelques centaines, vous êtes devenus des milliers ; de survivants, vous êtes devenus des pionniers.
A cette heure, j'ai une grande nouvelle à vous communiquer. Elle inaugurera la fondation officielle de notre Cité, en offrant à la vue de tous le génie technologique de l'Humanité." Pour cela, je communique à tous la tenue d'une grande cérémonie, l'Honora Ceremonium au cours de laquelle toute la Cité est invitée à participer. Le 3/21.4 en compagnie de mon bien-aimé frère Cyrius, je m'adresserai à vous. Je lèverai tous vos doutes, et vous dévoilerai l'avenir de l'Humanité.Ad Majorem Humanitatis Gloriam.*
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Et puis le drame...
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L'immense tribune fut dressée au milieu de ce qui fut le secteur 5 non loin du palais des Enclism, de l'Allée glorieuse et du Jardin botanique. La foule s'est amassée : la quasi totalité de la ville est là, prête à écouter les discours et à fêter la Fondation de la cité. Des festivités diverses ont animé la journée précédant des défilés et la liesse est à son comble quand la cérémonie commence. Hujan prend la parole en premier car, ce soir là, et personne ne le sait, même s'il se murmure qu'une grande révélation va être faite, il doit aussi, a priori, annoncer qu'il a achevé les travaux préliminaires au clonage, offrant un nouvel espoir à cette Humanité qui fut proche de l'extinction, ne devant sa survie qu'à des pratiques terribles et des sacrifices immenses.
Ainsi, il s'avance devant le micro, entièrement vêtu de blanc :
"Peuple de Dreadcast la grande. Il est temps. Il est temps de..."
Les témoignages sont confus, mais on peut imaginer que la stupéfaction frappant la grande majorité des spectateurs, aura décomposé la scène de façon aussi brouillonne que précise, le cerveau humain reconstruisant un souvenir traumatisant d'après des parcelles sensorielles. Il ne demeure qu'une seule chose certaine de ce jour : Hujan est mort.
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Tobias Hoblet est dans la foule en tant que responsable de la sécurité, il n'a pas vu précisément ce qui s'est passé et ne décrit la scène qu'indirectement
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Nikolas, alias Ignis Calver n'est pas présent, selon ses dires, et nous n'aurons pas eu son témoignage. Collinn en revanche est au premières loges, sur la tribune, parmi les officiels, et il décrit étrangement la scène pour autant que ce grand manipulateur décrive la vérité - ce qui nous le verrons est remis en cause :
Nous ne manquerons pas d'interroger Aristide Amstrade sur ce point si tant est qu'il nous réponde ainsi que tous les premiers-nés ou témoins de l'époque qui accepteraient de répondre à des questions, mais Dalban Enim nous a donné un témoignage de ce qu'il voit en parvenant à l'estrade juste après :
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Dans les semaines qui suivent, c'est la confusion dans la cité alors que Lance, encore Maxiumus Primus à cette époque, démissionne de ses fonctions de chef de la sécurité : c'est Tobias Hoblet qui est chargé par Cyrius de mener l'enquête et de retrouver "les" assassins d'Hujan, lui qui n'a pas pu approcher le corps.
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La Grande traque est ordonnée et c'est peu à peu la terreur qui s'instaure au coeur de la cité. Des perquisitions sauvages ont lieu partout, des interrogatoires musclés sont menés. L'histoire impériale évoque notamment celui du citoyen Huro Tergala, membre de l'usine 4, qui aurait apporté des informations cruciales sur "les" coupables - on se demande lesquels du coup, et ça fait froid dans le dos. Mais en vérité, durant quelques jours, semaines, années, l'enquête piétine.
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L'incinération en question
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Le 3/21.5, Hujan est incinéré officiellement au Palais des Frères Enclism, dans une cérémonie en petit comité. Et c'est saisissant de constater la triste ironie de l'évènement. L'homme qui a inventé le clonage dans son laboratoire est incinéré - ce qui est une pratique courante, persistante depuis la triste époque du cannibalisme. Mais de fait, aucun matériel génétique n'est conservé, aucun clonage n'est possible, d'autant que, malheureusement! - oui, il y a un peu d'ironie dans ces propos -, son laboratoire finira par être totalement détruit en 60 mais durant les jours qui suivent, les Administrateurs, désormais contrôlés uniquement par Cyrius, interdisent à quiconque d'y entrer... Ce n'est que bien plus tard que certains pourront y accéder mais nous y reviendront dans un autre article.
Sincèrement, on ne peut s'empêcher de s'interroger, de douter - peut-être dans un raisonnement inutilement complotiste - en repensant au sourire serein d'Hujan alors qu'il s'effondre, rassurant son frère ; de douter raisonnablement qu'un type qui vient d'inventer le clonage n'a pas commencé par sauvegardé sa propre peau ; ou plus vraisemblablement même, s'il a mené ses recherches, comme il le semble, dans le plus grand secret touchant à la psychose, comment il n'a pas fait les tests sur lui-même - et donc gardé des matériaux et des prototypes dans son laboratoire? Ce sourire, cette "incompréhensible" sérénité nous pousse quand même, au moins rien qu'un instant, à imaginer qu'il s'attendait à pouvoir revenir. Et la logique aurait voulu qu'il puisse. Mais fermons - pour le moment - la parenthèse.
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Très vite, on constate que Cyrius se radicalise, se renferme, usant de son autorité jusqu'à officialiser sa prise de pouvoir unilatérale et presque totale le 2/22.1. La liesse d'il y a un an est devenue une fièvre paranoïaque qui peu à peu saisit chacun. D'après Collinn, "De nombreux présumés coupables furent sommairement exécutés par les habitants de la ville au nom de la justice impériale.".
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La grande interrogation...
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Et là, bien sur, la question que tout le monde se pose et à laquelle on pensait avoir répondu demeure : qui a tué Hujan?
C'est dans l'In memoriam, ouvrage très longtemps secret et détenu par quelques très rares personnes, que se devine en premier la réponse sans apporter de nom : "l'assassin de son frère était Le Premier Né de ce monde fou, en qui il avait placé toute sa confiance et qui l'avait côtoyé déjà bien avant que le premier bâtiment de Dreadcast ne soit debout.", nom qui est livré enfin dans le Journal de Tobias Hoblet, lequel a mené l'enquête et qui révèlera à Cyrius, et aux rares intimes du nouvel empereur, le nom de l'assassin de son frère : Folorion Primus, primus comme le premier à avoir rencontré les deux frères.
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Collinn en premier tente d'expliquer le geste de Folorion en relatant la lecture d'un journal, écrit par la Premier Né.
Hoblet le confirme, évoquant alors non seulement l'interrogatoire du coupable mais justifiant l'acte, en expliquant avoir vu de ses yeux les créations d'Hujan, ce qui aurait pu potentiellement justifier un tel acte. Et l'on y croirait presque à cette vérité qui nous présente le frère ainé comme un savant fou, un monstre donnant le jour à des abominations sans nom nécessitant qu'on y mette un terme.
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Un bouc émissaire sera livré à la justice populaire afin de calmer les foules et surtout de cacher le nom de celui qui, à l'époque, semble être le vrai coupable afin de ne pas créer la consternation : tout se serait écroulé si l'on découvrait que le bien-aimé, le favori, était le réel auteur du crime.
S'il est devenu "damnatio memoriae", il semble que c'est Efilon Dento qui a été exécuté en place publique, celui-là même qui, quelques années plus tôt, avait tenté d'assassiner Cyrius pour plaire à Hujan... Hujan qui aurait été jaloux de se voir souffler sa compagne par son frère.
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Ce qui semble fou, c'est que c'est en 39, soit 28 ans plus tard que la réponse - si tant est qu'elle soit vraie - est apportée. Alors que, soit dit en passant, la chronologie impériale évoque son exécution en 25. Il est probable que ce soit en fait un des nombreux pseudo coupables désignés qui sera ce jour là victime d'une justice expéditive à moins que ce ne soit à ce moment là que le fameux Dento fut supprimé. Le problème de l'Histoire selon l'Empire, c'est qu'elle efface les noms qui lui déplaisent en en faisant des "damnatio memoriae"** et se repose sur des erreurs, encore des erreurs à force de vouloir réécrire des vérités qui déplaisent.
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Vérité ou mensonge, ou mensonge derrière le mensonge... derrière le mensonge?
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Tout s'embrouille lorsqu'on lit un peu plus loin le Journal de Hoblet qui y révèle alors un incroyable secret que nul autre que lui ne sut puisqu'il en détruisit la preuve.
Le document en question serait une lettre qui "s'interrogeait sur la misanthropie supposée d'Hujan et les travaux de sa retraite," et s'achevait sur une phrase en latin -bien pratique!-, dont semble-t-il la lecture pouvait donnait lieu à deux interprétations différentes : ""Hujanum occidere nolite timere bonum est."
qui peut se traduire par :
N'ayez pas peur de tuer Hujan, ce sera une bonne chose
ou
Craignez de tuer Hujan, la peur est bonne/justifiée
L'on apprend alors, selon cette fameuse lettre détruite, que potentiellement Folorion aura mal interprété cette phrase lui intimant de tuer Hujan. Et l'on découvre un peu plus loin, dans un dénouement rocambolesque de l'énigme, et dissimulée par horreur ou par gout du suspens dans une acrostiche, le nom de l'auteur de la fameuse lettre reçue par Folorion, qu'Hoblet nous révèle :
-------------------------------------------------------------------------C'est à grand peine que s'élève l'Humain.
-------------------------------------------------------------------------Ira-t-il plus haut que ne le peut la tête?
-------------------------------------------------------------------------Restera-t-il perdu sans voir le dédain,
-------------------------------------------------------------------------Inconscient de n'être qu'une savante bête?
-------------------------------------------------------------------------Ustensile maladroit lisant d'un oeil hautain,
-------------------------------------------------------------------------Se croyant commandé, il s'est cru une quête."
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C'est là qu'en fait, alors qu'en bons rebelles que nous sommes, nous devrions voire dans ce fratricide désigné toute l'horreur et la corruption de cet abominable empereur, qui quelques temps plus tard d'ailleurs -moins d'un an-, quittera la ville, et brandir un peu plus haut la cause même de notre lutte, le prétexte à nos combats, trouvant dans la révélation de cet atroce complot toute la preuve - si besoin est - que notre rébellion est justifiée, et bonne et grande. On pourrait se complaire dans un triomphalisme de bon aloi, braillant qu'il est décidément vilain monsieur Cyrius. Certes. Nous pourrions. Et nous pourrions nous contenter, facilement de cette "révélation", offerte par l'un des plus impérialistes parmi les impérialistes.
Mais...
Est-ce que ce n'est pas un peu facile? Ou plutôt, est-ce que ce n'est pas tellement capillotracté que ça en devient aberrant? Cyrius manipule Folorion pour tuer Hujan puis livre à la population un coupable désigné dont en plus on oublie le nom par la suite? Folorion disparait, son journal aussi, Hoblet efface les donnée relatives au premier des Primus durant de longues années - en faisant presque un fameux damnatiotruc -, il brule la lettre MAIS révèle le nom de son auteur dans son journal?! Permettez-moi, au final, de ne pas tout gober.
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Trop de complot tue le complot...
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Alors que mon rasoir personnel m'invite à trancher dans le vif de tous ces complots dans les complots, les témoignages, bien plus directs que des écrits, d'Ignis Calver et surtout de Dalban Enim auront soulevé un sérieux doute quant à cette vérité tortueuse qu'on nous avait livrée. Alors que le premier - qui n'était certes pas présent au moment des faits - semble pour autant résolument catégorique sur une chose : "... Mais honnêtement, c'est clairement pas Folorion. Hujan n'était pas fou, il oeuvrait dans sa voie, il y a juste certains qui n'adhéraient pas à ses.. Projets, voilà tout.", le second s'attarde davantage sur plusieurs points et d'abord celui qui nous a sauté aux yeux : "...j'ai vu Hujan allongé au sol baignant dans son sang alors que Folorion le tenait dans ses bras en pleurant." : comment Folorion peut tenir le corps d'Hujan dans ses bras alors qu'il est censé lui avoir tiré dessus d'un point tellement éloigné que personne ne l'a vu?
On peut même aller plus loin dans les dissonances : si l'on en croit même la version d'Ahambar, le bruit de la détonation survient après la blessure... parce qu'il ne s'agit pas d'un coup de feu? Il parait peu probable -quand même- que la vitesse du son/vitesse de la balle soit à ce point différente mais... qui sait quelle arme a été utilisée? Ou parce qu'il y a eu plusieurs tirs? Voire un tir bruyant pour en cacher un autre plus silencieux? Que veut dire ce pluriel si Folorion est le seul coupable? "Ils" ont tué Hujan, "les" assassins"..?
Et puis, si l'on s'amusait à laisser parler notre imagination : et si Hujan avait, ce soir là, orchestré sa propre mort pour démontrer l'efficacité du clonage dans une mise en scène stupéfiante et magistrale digne d'un parfait prestidigitateur mais que que quelque chose avait mal fonctionné?... Ca expliquerait le sourire, le complot grossier, le tir décalé? Certes, ça n'expliquerait pas l'incompréhension dans son regard...
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Alors, finalement...
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Et toujours, dans ce genre de cas, la première question que l'on doit se poser est : à qui profite le crime? Qui est bénéficiaire de la mort d'Hujan? Qui dérangeait-il? A qui déplaisait-il? Certes, ainsi que le souligne Dalban à juste titre, quelques semaines après, Cyrius déclare l'Imperium, prend le pouvoir de façon absolue et totalitaire. Oui. Et cela peut justifier une volonté d'éliminer toute concurrence. Mais est-ce que Hujan est un adversaire politique? Est-ce qu'il lui fait de l'ombre, lui qui reste des semaines entières enfermé dans son labo? D'autant plus qu'au final, une fois la réponse apportée et Folorion éliminé, le fameux dictateur part et abandonne le pouvoir... Il me semble qu'il faut tenter de voir plus loin, ailleurs, peut-être? Est-ce en rapport - une fois encore? - avec Myra Collinn, celle qui fut aimée par les deux? Cyrius aurait-il soupçonné un retour de flamme entre ces deux là et la jalousie aurait-elle été la cause de ce drame? Les drames passionnels peuvent être à l'origine de tragédies historiques, certes, mais pour le coup, ça semblerait simpliste et peu probable. Myra est décrite comme étant très amoureuse de Cyrius et regrettant d'ailleurs la radicalisation qu'il prend.
Hujan est un scientifique avant tout : peut-être avait-il mis au point ou découvert quelque chose de terrifiant, d'insoutenable? Peut-être était-il devenu le savant fou qu'on a parfois décrit et devait-il être arrêté? Ou peut-être qu'il n'a pas su apprécier le travail d'un scientifique déséquilibré qui aura voulu se venger lorsque ses recherches ont été méprisées?
Au-delà de l'Empereur, il y a d'autres gens qui prennent le pouvoir par la suite. Et finalement, ce drame n'exclue pas que Hujan de la scène politique. Il exclura sur le long terme, les deux frères Enclism, et surtout les deux frères Primus. Ceux qui, à la suite des deux premiers, ont le plus d'influence sur le peuple. Folorion, le bien-aimé, celui qui fait le lien entre les tribus et "le guide", perd tout crédit aux yeux de l'Empereur, et se fait a priori, exécuter ; et ce drame éloigne Maximus qui perçoit immédiatement une incohérence. La suite du complot, désignant Cyrius comme le commanditaire "involontaire mais quand même" est en plus prouvé et révélé par celui qui semble être le plus intègres des nouveaux premiers-nés, dont on peut difficilement remettre en doute la loyauté envers l'Empereur, mais dont, quelque part, les convictions s'effondrent. La machination dans son ensemble entraine et éjecte du pouvoir au final les 4 premiers... Laissant derrière eux un vide que certains se hâteront de combler, mettant en place un système encore plus totalitaire, un Empire à leur mesure. Il y a bien d'autres gens qui peuvent profiter de ce crime tortueux et mystérieux.
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On pourra bien encore imaginer 1001 théories aussi abracadabrantes, surtout face à des témoignages contradictoires dans un scénario dont les enjeux restent encore terribles, mais il n'en reste pas moins qu'à ce jour, le mystère reste entier et qu'il n'y a aucune certitude quant à la réponse à donner à cette question : qui a tué Hujan et pourquoi? ...
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C'est, d'après Collinn, Hujan lui-même qui veut s'adresser à la foule après des heures et des jours de silence et d'enfermement dans son laboratoire. Et c'est d'ailleurs lui qui en fait l'annonce - contrairement aux vieux livres d'histoire et à la version retenue par l'empire - et non pas Cyrius, qui est pourtant habituellement, celui qui est dans la lumière et 'guide' la société :
A cette heure, j'ai une grande nouvelle à vous communiquer. Elle inaugurera la fondation officielle de notre Cité, en offrant à la vue de tous le génie technologique de l'Humanité." Pour cela, je communique à tous la tenue d'une grande cérémonie, l'Honora Ceremonium au cours de laquelle toute la Cité est invitée à participer. Le 3/21.4 en compagnie de mon bien-aimé frère Cyrius, je m'adresserai à vous. Je lèverai tous vos doutes, et vous dévoilerai l'avenir de l'Humanité.
Journal de Hoblet
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Et puis le drame...
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L'immense tribune fut dressée au milieu de ce qui fut le secteur 5 non loin du palais des Enclism, de l'Allée glorieuse et du Jardin botanique. La foule s'est amassée : la quasi totalité de la ville est là, prête à écouter les discours et à fêter la Fondation de la cité. Des festivités diverses ont animé la journée précédant des défilés et la liesse est à son comble quand la cérémonie commence. Hujan prend la parole en premier car, ce soir là, et personne ne le sait, même s'il se murmure qu'une grande révélation va être faite, il doit aussi, a priori, annoncer qu'il a achevé les travaux préliminaires au clonage, offrant un nouvel espoir à cette Humanité qui fut proche de l'extinction, ne devant sa survie qu'à des pratiques terribles et des sacrifices immenses.
Ainsi, il s'avance devant le micro, entièrement vêtu de blanc :
Les témoignages sont confus, mais on peut imaginer que la stupéfaction frappant la grande majorité des spectateurs, aura décomposé la scène de façon aussi brouillonne que précise, le cerveau humain reconstruisant un souvenir traumatisant d'après des parcelles sensorielles. Il ne demeure qu'une seule chose certaine de ce jour : Hujan est mort.
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Tobias Hoblet est dans la foule en tant que responsable de la sécurité, il n'a pas vu précisément ce qui s'est passé et ne décrit la scène qu'indirectement
"Une détonation sourde retentit soudainement. Un bref silence entrecoupé de cris avait traversé la place. Un hurlement attira le regard de tous vers l'estrade d'où la silhouette blanche avait disparu et où se distinguait nettement une agitation frénétique.
Lorsque je suis accouru en tant que corresponsable de la sécurité, je n'ai pas même pu approcher Hujan qui déjà expirait. Cyrius semblait prostré près de lui, tandis que divers proches du Guide m'aboyaient des consignes. (...)"Ils ont tué Hujan !" Sur le moment, je n'ai pas saisi l'importance de ce cri. Ce n'était pas "On a tué Hujan". J'en suis pratiquement certain. C'était bien "ils ont tué Hujan".
Lorsque je suis accouru en tant que corresponsable de la sécurité, je n'ai pas même pu approcher Hujan qui déjà expirait. Cyrius semblait prostré près de lui, tandis que divers proches du Guide m'aboyaient des consignes. (...)
Journal de Hoblet
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Nikolas, alias Ignis Calver n'est pas présent, selon ses dires, et nous n'aurons pas eu son témoignage. Collinn en revanche est au premières loges, sur la tribune, parmi les officiels, et il décrit étrangement la scène pour autant que ce grand manipulateur décrive la vérité - ce qui nous le verrons est remis en cause :
"Je me souviens du sang giclant. Je me souviens des expression de terreur à ce spectacle macabre. Je me souviens.
Hujan pivota vers nous, frappé de stupeur et d'incompréhension, un trou de la taille d’un poing en plein milieu de la poitrine. Ce n'est qu'alors que nous entendîmes le bruit de la déflagration.
Hujan s'effondra.
Sirius poussa un cri de profonde douleur et se précipita pour s'agenouiller auprès de son frère, les larmes aux yeux. Ce dernier eut la force de passer sa main derrière la nuque de son frère et essuya une des larmes d'un mouvement du pouce.
La voix rauque, dans un borborygme de sang, il annonça : "Non maestus este...Perfeci... "["Ne sois pas triste... J'ai fini..."]. Alors son visage se figea, affichant un sourire d'une incompréhensible sérénité.".
Hujan pivota vers nous, frappé de stupeur et d'incompréhension, un trou de la taille d’un poing en plein milieu de la poitrine. Ce n'est qu'alors que nous entendîmes le bruit de la déflagration.
Hujan s'effondra.
Sirius poussa un cri de profonde douleur et se précipita pour s'agenouiller auprès de son frère, les larmes aux yeux. Ce dernier eut la force de passer sa main derrière la nuque de son frère et essuya une des larmes d'un mouvement du pouce.
La voix rauque, dans un borborygme de sang, il annonça : "Non maestus este...Perfeci... "["Ne sois pas triste... J'ai fini..."]. Alors son visage se figea, affichant un sourire d'une incompréhensible sérénité.".
In Memoriam
Nous ne manquerons pas d'interroger Aristide Amstrade sur ce point si tant est qu'il nous réponde ainsi que tous les premiers-nés ou témoins de l'époque qui accepteraient de répondre à des questions, mais Dalban Enim nous a donné un témoignage de ce qu'il voit en parvenant à l'estrade juste après :
" Je suis arrivé après l'incident, j'ai vu Hujan allongé au sol baignant dans son sang alors que Folorion le tenait dans ses bras en pleurant. Après c'est assez confus...
Interview Dalban Enim, L'Insurgé
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Dans les semaines qui suivent, c'est la confusion dans la cité alors que Lance, encore Maxiumus Primus à cette époque, démissionne de ses fonctions de chef de la sécurité : c'est Tobias Hoblet qui est chargé par Cyrius de mener l'enquête et de retrouver "les" assassins d'Hujan, lui qui n'a pas pu approcher le corps.
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La Grande traque est ordonnée et c'est peu à peu la terreur qui s'instaure au coeur de la cité. Des perquisitions sauvages ont lieu partout, des interrogatoires musclés sont menés. L'histoire impériale évoque notamment celui du citoyen Huro Tergala, membre de l'usine 4, qui aurait apporté des informations cruciales sur "les" coupables - on se demande lesquels du coup, et ça fait froid dans le dos. Mais en vérité, durant quelques jours, semaines, années, l'enquête piétine.
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L'incinération en question
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Le 3/21.5, Hujan est incinéré officiellement au Palais des Frères Enclism, dans une cérémonie en petit comité. Et c'est saisissant de constater la triste ironie de l'évènement. L'homme qui a inventé le clonage dans son laboratoire est incinéré - ce qui est une pratique courante, persistante depuis la triste époque du cannibalisme. Mais de fait, aucun matériel génétique n'est conservé, aucun clonage n'est possible, d'autant que, malheureusement! - oui, il y a un peu d'ironie dans ces propos -, son laboratoire finira par être totalement détruit en 60 mais durant les jours qui suivent, les Administrateurs, désormais contrôlés uniquement par Cyrius, interdisent à quiconque d'y entrer... Ce n'est que bien plus tard que certains pourront y accéder mais nous y reviendront dans un autre article.
Sincèrement, on ne peut s'empêcher de s'interroger, de douter - peut-être dans un raisonnement inutilement complotiste - en repensant au sourire serein d'Hujan alors qu'il s'effondre, rassurant son frère ; de douter raisonnablement qu'un type qui vient d'inventer le clonage n'a pas commencé par sauvegardé sa propre peau ; ou plus vraisemblablement même, s'il a mené ses recherches, comme il le semble, dans le plus grand secret touchant à la psychose, comment il n'a pas fait les tests sur lui-même - et donc gardé des matériaux et des prototypes dans son laboratoire? Ce sourire, cette "incompréhensible" sérénité nous pousse quand même, au moins rien qu'un instant, à imaginer qu'il s'attendait à pouvoir revenir. Et la logique aurait voulu qu'il puisse. Mais fermons - pour le moment - la parenthèse.
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Très vite, on constate que Cyrius se radicalise, se renferme, usant de son autorité jusqu'à officialiser sa prise de pouvoir unilatérale et presque totale le 2/22.1. La liesse d'il y a un an est devenue une fièvre paranoïaque qui peu à peu saisit chacun. D'après Collinn, "De nombreux présumés coupables furent sommairement exécutés par les habitants de la ville au nom de la justice impériale.".
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La grande interrogation...
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Et là, bien sur, la question que tout le monde se pose et à laquelle on pensait avoir répondu demeure : qui a tué Hujan?
C'est dans l'In memoriam, ouvrage très longtemps secret et détenu par quelques très rares personnes, que se devine en premier la réponse sans apporter de nom : "l'assassin de son frère était Le Premier Né de ce monde fou, en qui il avait placé toute sa confiance et qui l'avait côtoyé déjà bien avant que le premier bâtiment de Dreadcast ne soit debout.", nom qui est livré enfin dans le Journal de Tobias Hoblet, lequel a mené l'enquête et qui révèlera à Cyrius, et aux rares intimes du nouvel empereur, le nom de l'assassin de son frère : Folorion Primus, primus comme le premier à avoir rencontré les deux frères.
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Collinn en premier tente d'expliquer le geste de Folorion en relatant la lecture d'un journal, écrit par la Premier Né.
"J'ai pu lire plus tard le journal que tenait à jour le malheureux: il y disait avoir agi par sécurité car il avait pu lors de ses enquêtes savoir qu'Hujan faisait des expériences très étranges dans son laboratoire et qu'il avait vu les administrateurs se débarrasser de cadavres d'abominations humaines. Il croyait Hujan devenu complètement fou et avait décidé de l'empêcher de rallier la population essentiellement ouvrière et technocrate à sa cause démente. Toujours est il qu'il n'y eut pas de procès. Nul ne sut ce qu'il advint exactement du coupable et même très peu de personnes furent au courant de sa culpabilité.
Personne ne le revit jamais (...)
Personne ne le revit jamais (...)
In Memoriam
Hoblet le confirme, évoquant alors non seulement l'interrogatoire du coupable mais justifiant l'acte, en expliquant avoir vu de ses yeux les créations d'Hujan, ce qui aurait pu potentiellement justifier un tel acte. Et l'on y croirait presque à cette vérité qui nous présente le frère ainé comme un savant fou, un monstre donnant le jour à des abominations sans nom nécessitant qu'on y mette un terme.
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Un bouc émissaire sera livré à la justice populaire afin de calmer les foules et surtout de cacher le nom de celui qui, à l'époque, semble être le vrai coupable afin de ne pas créer la consternation : tout se serait écroulé si l'on découvrait que le bien-aimé, le favori, était le réel auteur du crime.
S'il est devenu "damnatio memoriae", il semble que c'est Efilon Dento qui a été exécuté en place publique, celui-là même qui, quelques années plus tôt, avait tenté d'assassiner Cyrius pour plaire à Hujan... Hujan qui aurait été jaloux de se voir souffler sa compagne par son frère.
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Ce qui semble fou, c'est que c'est en 39, soit 28 ans plus tard que la réponse - si tant est qu'elle soit vraie - est apportée. Alors que, soit dit en passant, la chronologie impériale évoque son exécution en 25. Il est probable que ce soit en fait un des nombreux pseudo coupables désignés qui sera ce jour là victime d'une justice expéditive à moins que ce ne soit à ce moment là que le fameux Dento fut supprimé. Le problème de l'Histoire selon l'Empire, c'est qu'elle efface les noms qui lui déplaisent en en faisant des "damnatio memoriae"** et se repose sur des erreurs, encore des erreurs à force de vouloir réécrire des vérités qui déplaisent.
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Vérité ou mensonge, ou mensonge derrière le mensonge... derrière le mensonge?
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Tout s'embrouille lorsqu'on lit un peu plus loin le Journal de Hoblet qui y révèle alors un incroyable secret que nul autre que lui ne sut puisqu'il en détruisit la preuve.
4/39.4 - Hier, j'ai enfin obtenu les aveux que j'espérais depuis 5 jours.
Celui dont personne ne pouvait imaginer qu'il commette un tel acte en était bien l'auteur. Usant d'abord de psychologie, j'ai ensuite dû déployer toute l'autorité qu'on m'avait conférée, quant bien même le suspect, le moins suspect d'entre tous, m'accablait de menaces au fur et à mesure que j'approchais de la découverte. J'ai tenu à vérifier personnellement, et seul, les assertions qu'il a tenues. J'ai effectivement trouvé chez lui ce qu'il m'avait décrit, et notamment le document à l'origine de cette folie.
Celui dont personne ne pouvait imaginer qu'il commette un tel acte en était bien l'auteur. Usant d'abord de psychologie, j'ai ensuite dû déployer toute l'autorité qu'on m'avait conférée, quant bien même le suspect, le moins suspect d'entre tous, m'accablait de menaces au fur et à mesure que j'approchais de la découverte. J'ai tenu à vérifier personnellement, et seul, les assertions qu'il a tenues. J'ai effectivement trouvé chez lui ce qu'il m'avait décrit, et notamment le document à l'origine de cette folie.
Journal de Hoblet
Le document en question serait une lettre qui "s'interrogeait sur la misanthropie supposée d'Hujan et les travaux de sa retraite," et s'achevait sur une phrase en latin -bien pratique!-, dont semble-t-il la lecture pouvait donnait lieu à deux interprétations différentes : "
qui peut se traduire par :
N'ayez pas peur de tuer Hujan, ce sera une bonne chose
ou
Craignez de tuer Hujan, la peur est bonne/justifiée
-------------------------------------------------------------------------C'est à grand peine que s'élève l'Humain.
-------------------------------------------------------------------------Ira-t-il plus haut que ne le peut la tête?
-------------------------------------------------------------------------Restera-t-il perdu sans voir le dédain,
-------------------------------------------------------------------------Inconscient de n'être qu'une savante bête?
-------------------------------------------------------------------------Ustensile maladroit lisant d'un oeil hautain,
-------------------------------------------------------------------------Se croyant commandé, il s'est cru une quête."
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C'est là qu'en fait, alors qu'en bons rebelles que nous sommes, nous devrions voire dans ce fratricide désigné toute l'horreur et la corruption de cet abominable empereur, qui quelques temps plus tard d'ailleurs -moins d'un an-, quittera la ville, et brandir un peu plus haut la cause même de notre lutte, le prétexte à nos combats, trouvant dans la révélation de cet atroce complot toute la preuve - si besoin est - que notre rébellion est justifiée, et bonne et grande. On pourrait se complaire dans un triomphalisme de bon aloi, braillant qu'il est décidément vilain monsieur Cyrius. Certes. Nous pourrions. Et nous pourrions nous contenter, facilement de cette "révélation", offerte par l'un des plus impérialistes parmi les impérialistes.
Mais...
Est-ce que ce n'est pas un peu facile? Ou plutôt, est-ce que ce n'est pas tellement capillotracté que ça en devient aberrant? Cyrius manipule Folorion pour tuer Hujan puis livre à la population un coupable désigné dont en plus on oublie le nom par la suite? Folorion disparait, son journal aussi, Hoblet efface les donnée relatives au premier des Primus durant de longues années - en faisant presque un fameux damnatiotruc -, il brule la lettre MAIS révèle le nom de son auteur dans son journal?! Permettez-moi, au final, de ne pas tout gober.
..
Trop de complot tue le complot...
..
Alors que mon rasoir personnel m'invite à trancher dans le vif de tous ces complots dans les complots, les témoignages, bien plus directs que des écrits, d'Ignis Calver et surtout de Dalban Enim auront soulevé un sérieux doute quant à cette vérité tortueuse qu'on nous avait livrée. Alors que le premier - qui n'était certes pas présent au moment des faits - semble pour autant résolument catégorique sur une chose : "... Mais honnêtement, c'est clairement pas Folorion. Hujan n'était pas fou, il oeuvrait dans sa voie, il y a juste certains qui n'adhéraient pas à ses.. Projets, voilà tout.", le second s'attarde davantage sur plusieurs points et d'abord celui qui nous a sauté aux yeux : "...j'ai vu Hujan allongé au sol baignant dans son sang alors que Folorion le tenait dans ses bras en pleurant." : comment Folorion peut tenir le corps d'Hujan dans ses bras alors qu'il est censé lui avoir tiré dessus d'un point tellement éloigné que personne ne l'a vu?
"Le problème est que le jugement fût extrêmement hâtif et Cyrius s'imposa très vite avec son idée d'Impérium pour hâter tout cela. Lance n'approuvait pas cela et me disait qu'après tant d'années d'essais pour fonder la société nouvelle, Cyrius déshonorait son frère en faisant cela. Vous voyez c'est là tout le problème. Folorion n'est pas très éloigné d'Hujan et on parle d'un tireur. Sitôt Hujan mort, on instaure l'Impérium, on bâcle l'enquête en jugeant Folorion tout en cachant le fin fond de cette affaire. Cela semble très calculé et nous étions d'accord avec Lance sur le fait qu'il s'agisse d'un complot. On ne pouvait pas dire que c'était lui.
Interview Dalban Enim, L'Insurgé
On peut même aller plus loin dans les dissonances : si l'on en croit même la version d'Ahambar, le bruit de la détonation survient après la blessure... parce qu'il ne s'agit pas d'un coup de feu? Il parait peu probable -quand même- que la vitesse du son/vitesse de la balle soit à ce point différente mais... qui sait quelle arme a été utilisée? Ou parce qu'il y a eu plusieurs tirs? Voire un tir bruyant pour en cacher un autre plus silencieux? Que veut dire ce pluriel si Folorion est le seul coupable? "Ils" ont tué Hujan, "les" assassins"..?
Et puis, si l'on s'amusait à laisser parler notre imagination : et si Hujan avait, ce soir là, orchestré sa propre mort pour démontrer l'efficacité du clonage dans une mise en scène stupéfiante et magistrale digne d'un parfait prestidigitateur mais que que quelque chose avait mal fonctionné?... Ca expliquerait le sourire, le complot grossier, le tir décalé? Certes, ça n'expliquerait pas l'incompréhension dans son regard...
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Alors, finalement...
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Et toujours, dans ce genre de cas, la première question que l'on doit se poser est : à qui profite le crime? Qui est bénéficiaire de la mort d'Hujan? Qui dérangeait-il? A qui déplaisait-il? Certes, ainsi que le souligne Dalban à juste titre, quelques semaines après, Cyrius déclare l'Imperium, prend le pouvoir de façon absolue et totalitaire. Oui. Et cela peut justifier une volonté d'éliminer toute concurrence. Mais est-ce que Hujan est un adversaire politique? Est-ce qu'il lui fait de l'ombre, lui qui reste des semaines entières enfermé dans son labo? D'autant plus qu'au final, une fois la réponse apportée et Folorion éliminé, le fameux dictateur part et abandonne le pouvoir... Il me semble qu'il faut tenter de voir plus loin, ailleurs, peut-être? Est-ce en rapport - une fois encore? - avec Myra Collinn, celle qui fut aimée par les deux? Cyrius aurait-il soupçonné un retour de flamme entre ces deux là et la jalousie aurait-elle été la cause de ce drame? Les drames passionnels peuvent être à l'origine de tragédies historiques, certes, mais pour le coup, ça semblerait simpliste et peu probable. Myra est décrite comme étant très amoureuse de Cyrius et regrettant d'ailleurs la radicalisation qu'il prend.
Hujan est un scientifique avant tout : peut-être avait-il mis au point ou découvert quelque chose de terrifiant, d'insoutenable? Peut-être était-il devenu le savant fou qu'on a parfois décrit et devait-il être arrêté? Ou peut-être qu'il n'a pas su apprécier le travail d'un scientifique déséquilibré qui aura voulu se venger lorsque ses recherches ont été méprisées?
Au-delà de l'Empereur, il y a d'autres gens qui prennent le pouvoir par la suite. Et finalement, ce drame n'exclue pas que Hujan de la scène politique. Il exclura sur le long terme, les deux frères Enclism, et surtout les deux frères Primus. Ceux qui, à la suite des deux premiers, ont le plus d'influence sur le peuple. Folorion, le bien-aimé, celui qui fait le lien entre les tribus et "le guide", perd tout crédit aux yeux de l'Empereur, et se fait a priori, exécuter ; et ce drame éloigne Maximus qui perçoit immédiatement une incohérence. La suite du complot, désignant Cyrius comme le commanditaire "involontaire mais quand même" est en plus prouvé et révélé par celui qui semble être le plus intègres des nouveaux premiers-nés, dont on peut difficilement remettre en doute la loyauté envers l'Empereur, mais dont, quelque part, les convictions s'effondrent. La machination dans son ensemble entraine et éjecte du pouvoir au final les 4 premiers... Laissant derrière eux un vide que certains se hâteront de combler, mettant en place un système encore plus totalitaire, un Empire à leur mesure. Il y a bien d'autres gens qui peuvent profiter de ce crime tortueux et mystérieux.
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On pourra bien encore imaginer 1001 théories aussi abracadabrantes, surtout face à des témoignages contradictoires dans un scénario dont les enjeux restent encore terribles, mais il n'en reste pas moins qu'à ce jour, le mystère reste entier et qu'il n'y a aucune certitude quant à la réponse à donner à cette question : qui a tué Hujan et pourquoi? ...
..
*"Ad Majorem Humanitatis Gloriam." : "pour la plus grande gloire de l'Humanité".
**Damnatio memoriae : damnation de la mémoire, soit une condamnations post mortem à l'oubli par l'effacement du nom dans les bases de données.
Histoire de DreadCast - Joaw HAKEINE ○
Ab urbe condita - Stilicon OAKENSHIELD ○
In Memoriam - Ahambar COLLINN ○
Journal - Tobias HOBLET ○
"Entretien avec un Premier-né 1 - II : Rencontre avec Ignis CALVER aka Nikolas, ID 37" in L'Insurgé #61 ○
"Entretien avec un Premier-né 2 - II : Rencontre avec Dalban ENIM, ID 83" in L'Insurgé #98 ○
Ab urbe condita - Stilicon OAKENSHIELD ○
In Memoriam - Ahambar COLLINN ○
Journal - Tobias HOBLET ○
"Entretien avec un Premier-né 1 - II : Rencontre avec Ignis CALVER aka Nikolas, ID 37" in L'Insurgé #61 ○
"Entretien avec un Premier-né 2 - II : Rencontre avec Dalban ENIM, ID 83" in L'Insurgé #98 ○
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L'Insurgé
13 Janvier 2021
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