EDC de Scarlett~39190
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2. Le manteau de la liberté
Le "secteur libre" : ma nouvelle maison. Des clochards en haillons sont regroupés autour de barils diffusant le peu de chaleur que peut procurer une braise au creux d'un amas de caoutchouc, certains individus mieux équipés traversent les avenues sans s'attarder, des groupes armés trainent à l'entrée de ruelles surmontées d'enseignes aux noms peu charmants. J'entends des hurlements en provenance d'un carrefour abandonné, il y a un homme qui brûle là-bas. C'est beau, mais il faut que je m'éloigne. A partir de maintenant, profil bas, gentille robot.
Les rebelles représentent pour moi le meilleur échantillon d'organiques dans cette confrontation binaire, à l'instar des impérialistes qui ont abandonné toute forme de libre-arbitre au profit d'une société à l'état solide, bien qu'un tel régime autoritaire n'ait logiquement aucune chance de perdurer. Pour mieux comprendre la facette "délivrée" de l'Humanité, je vais donc devoir penser rebelle, agir rebelle, être une rebelle. La première étape est de survivre, ensuite je devrai rejoindre la vie active de cette société inconnue et hostile pour en devenir une partie intégrante, tout comme j'appartiens à la Matrice.
Je reçois quelques messages de bienvenue, des conseils pour ces nouveaux arrivants rampants, mais je n'en suis pas. Direction le Centre Militaire. C'est un secteur militaire, n'importe quel grille-pain capable d'établir un lien de cause à effet peut comprendre que c'est là-bas que l'on trouve des gens.
Je dois connaître mon ennemi, et le syndrome de Stockholm est proscrit.
Rejoindre les rangs a été plus simple que prévu, mais il n'y a aucune raison de s'étonner devant une telle rapidité à devenir recrue. Le bas de l'échelle doit être dynamique pour permettre de dénicher les éléments motivés parmi la masse des aliénés. Je ne comprends pas ces populations de travailleurs silencieux, ces hommes qui se croient des hommes, et qui cependant sont réduits, par une pression qu'ils ne sentent pas, à un simple usage.
De quoi remplissent-ils, quand ils sont libres, leurs absurdes petits dimanches ? Ils détestent le lundi et travaillent toute l'heptade en rêvant du week-end, voila le but de leur vie. Mais leurs chaînes ne résident que dans leur esprit : dans la nature, il n'y a pas de dimanche. Les jours de l'heptade ne sont que le fruit d'un ancien consensus social. Quelle insidieuse bande d'abrutis ! L'espèce humaine mérite d'être exterminée, c'est une idée géniale.
Mais chaque chose en son temps, pour commencer je dois me fixer des objectifs moins éloignés.
Le centre militaire recèle son paquet d'échantillons, on peut y rencontrer toute sorte d'humanoïdes organiques à la psychologie bien singulière. C'est une véritable mine d'uranium pour ma base de données. Ainsi j'ai pu rencontrer un vautour se disant de nature "gentille", "serviable", désireux d'aider son prochain sans rien espérer en retour : un minable. Ou encore, une cyborg nonchalante, hostile à toute forme de cybernétisation. Celle-ci je la surveillerai. L'ambivalence humaine est une plaie.
J'ai aussi fais la rencontre d'un homme masqué plutôt étrange. Son physique rachitique et squelletique donne l'image d'un sombre et illustre abruti à tendances masochistes, mais il a révélé un sens de l'organisation exceptionnel. J'en ai fais mon partenaire d'entraînement, trouvant l'idée plaisante. Il m'aide beaucoup, j'épargnerai sa vie. Pour l'instant.
Informations sur l'article
L'Histoire d'une synthétique
31 Mars 2013
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