EDC de Satie~40789
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La course poursuite
On était tous heureux de pouvoir marcher, courir même et crier.
Surtout, tellement : crier.
Quel bonheur que de pouvoir user de nos voix comme on le voulait.
Nous étions sortis dans la rue et nos voix aigues nous accompagnaient partout.
Malgré le froid et la peur un peu, nous galopions comme si c'était la première fois.
Et c'était la première fois.
Première fois que nous ressentions la faim et l'air sur nos peaux, que nous voyions des gens adultes, des armes en vrai, des menaces.
L'une d'elle frappa net l'esprit de Satie "ne criez pas".
Quelle idiotie ! demander à des enfants justes nés de pas crier leur joie de vivre et d'exister enfin ?
Surtout, tellement : crier.
Quel bonheur que de pouvoir user de nos voix comme on le voulait.
Nous étions sortis dans la rue et nos voix aigues nous accompagnaient partout.
Malgré le froid et la peur un peu, nous galopions comme si c'était la première fois.
Et c'était la première fois.
Première fois que nous ressentions la faim et l'air sur nos peaux, que nous voyions des gens adultes, des armes en vrai, des menaces.
L'une d'elle frappa net l'esprit de Satie "ne criez pas".
Quelle idiotie ! demander à des enfants justes nés de pas crier leur joie de vivre et d'exister enfin ?
Je croisais nombre de gens ce soir là.
La fille rousse qui se faisait bousculer par une autre qui criait fort; cette dernière avait des oreilles coupées en pointe car elle avait fait de krosses bêtises.
Un autre, avec la figure abimée, m'avait offert un deck. J'étais montée sur ses genoux puis, quand ils avaient parlé entre eux de labo, j'avais pris mes jambes à mon petit cou.
Un homme au masque de fer me regardait, je hurlais dans la rue, il y avait tant de monde qui me regardait comme une chose étrange.
Il y avait le tonton, la fille du Sud et ses steacks, le fumeur sur le bar, celui qui voulait enfermer tout le monde, celui de la voiture, les doctoresses, la yolie madame, celui aux yeux rougis par les larmes, ceux qui criaient, ceux avec les armes, ceux qui étaient doux et tendaient les bras, ceux qui nous calculaient.
La fille rousse qui se faisait bousculer par une autre qui criait fort; cette dernière avait des oreilles coupées en pointe car elle avait fait de krosses bêtises.
Un autre, avec la figure abimée, m'avait offert un deck. J'étais montée sur ses genoux puis, quand ils avaient parlé entre eux de labo, j'avais pris mes jambes à mon petit cou.
Un homme au masque de fer me regardait, je hurlais dans la rue, il y avait tant de monde qui me regardait comme une chose étrange.
Il y avait le tonton, la fille du Sud et ses steacks, le fumeur sur le bar, celui qui voulait enfermer tout le monde, celui de la voiture, les doctoresses, la yolie madame, celui aux yeux rougis par les larmes, ceux qui criaient, ceux avec les armes, ceux qui étaient doux et tendaient les bras, ceux qui nous calculaient.
Tant de monde qui voulait tant de bien aux enfants, chacun à sa manière.
Au soir tard, je m'endormis dans une cachette de fortune, bricolée pour l'occasion et surtout pour faire cesser cette voix douloureuse dans ma tête d'enfant : un frigo aménagé en cabane par mes nouvelles taties.
Informations sur l'article
Projet CRE
01 Juin 2013
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