EDC de Saraï~66021

En général, c'est plutôt 4 ou 5. Mais tu aimes bien retenir 3. Peut-être par parallèle usé avec les angles d'un triangle intime.

Dans tous les cas, ton lit est devenu inextricable sans elles. Rituel devenu passage obligé. Mécanique chorégraphie qui ne sert qu'à calmer.

Tu as toujours eu du talent pour aspirer dans un vide de pragmatisme glacé toute sensualité. De tes questions qui cherchaient à décortiquer chaque rouage du désir, duquel tu te croyais immunisée, aux plans d'expérimentation trop scientifiques qui, dans l'exécution, t'avais laissée mutilée. Ceci étant posé, il n'y a pas à dire : ces 180 secondes de satisfaction programmée, c'est un nouveau record, paroxysme de l'aseptisé.

Tout est coordonné, répété. Tout, jusqu'au support fantasmé, dont tu t'échines à purger tout réelle animalité. Drôle de chimère qui empreinte ses appâts à des silhouettes connues. Patchwork repoussant, du moins s'il te prenait un jour l'idée de préférer l'ensemble aux solitaires gros plans.

De l'érotisme, tu ne supportes que l'onanisme. Émonctoire propre à ce qu'il pourrait y avoir de salement troublant si tu laissais les ramifications d'un désir adulte s'installer. Il vaut mieux tout tuer, pêle-mêle. Répression dans l'assouvissement.

Enfin, tout tenter, de tuer. Il y a de ces bourgeons qui se laissent éclore avec ou sans ton consentement. De ces images qui, peu importe les efforts, viennent se superposer à celles que tu as formaté pour être inoffensives. Là, sans varier, majeur et annulaire se suspendent dans leur danse faussement impudique et tu finis par te rendormir, le souffle encore dérangé, nid duveteux en guise de rempart au monde qui arrive, lui, à tuer ton immaturité.