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Le Miroir du Vide
Sanya se tient seule dans la chambre, les yeux fixés sur son reflet dans le grand miroir qui occupe presque tout un mur. La lumière tamisée de la pièce se reflète doucement sur le verre, projetant une lueur douce, presque irréelle. Elle porte un sourire fragile, une expression qu’elle a l’habitude de donner au monde, mais au fond, ses yeux trahissent une souffrance qu’elle ne peut plus se cacher.
l'amethyste se regarde longuement, les pensées s’enchaînent sans pouvoir se poser. Elle se sent envahie par une étrange sensation de déconnexion avec la personne qui se tient devant elle.
*Pourquoi… pourquoi est-ce que ça ne va pas ?*
Elle serre ses poings, mais la douleur intérieure semble bien plus intense que la pression dans ses mains.
*Tout est parfait. Tout le monde dit que tout va bien. J’ai un mari que j’aime, un travail que j’adore, des amis… tout semble être en place. Mais je… je ne me sens pas entière. Il y a ce vide, ce poids… ce mal-être qui me ronge de l’intérieur. Pourquoi ça ne suffit pas ? Pourquoi je n’y arrive pas ?*
Elle se penche plus près du miroir, comme si elle cherchait à voir au-delà de la surface, comme si quelque part, au fond de son regard, il y avait une réponse cachée. Ses mains glissent lentement le long de ses bras, frôlant la peau avec une délicatesse presque maladive.
*Je devrais être heureuse. Je devrais... me contenter de tout ça. Mais à chaque fois que je souris, chaque fois que je fais semblant que tout va bien, une partie de moi se sent étrangère à tout ça. Comme un spectre qui se cache derrière le masque. Et parfois, j’ai l’impression que tout ça me suffoque. Que je… que je n’arrive plus à respirer. Et j’ai… j’ai besoin de sentir quelque chose. D’exister autrement que dans cette image parfaite. Pourquoi… pourquoi je me fais mal alors que tout va bien autour de moi ?*
Elle ferme les yeux un instant, comme pour fuir le reflet qu’elle peine à reconnaître. Ses pensées tourbillonnent, toujours plus intenses, toujours plus confuses. L’intensité de la douleur semble monter, mais elle n’arrive pas à la comprendre, à l’accepter. Elle a peur de cette sensation d'incomplétude.
*Peut-être que tout ça est juste une illusion. Peut-être que j’ai mis tout mon bonheur dans des choses extérieures, en oubliant de me regarder, moi, vraiment. Peut-être que ce vide, cette douleur… c’est moi qui ne me suis pas donnée le droit d’exister, moi aussi. Parce que tout ce que je montre… ce n’est pas moi. Ce n’est jamais moi. Et au fond…*
Elle frôle le miroir, les yeux toujours fermés, puis se laisse glisser lentement contre le mur, le regard perdu dans ses pensées.
*Je ne sais même pas ce que je suis censée chercher.*
Un silence lourd emplit la chambre. Puis, dans un geste presque automatique, son regard tombe sur un petit objet posé près du miroir, un objet qu’elle connaît bien, discret et familier. Sanya le fixe longuement, une hésitation dans le regard. Ce n’est pas la première fois qu’elle se tourne vers lui. Elle prend doucement l’objet dans sa main, une sensation de froid qui traverse ses doigts. L’instant semble suspendu. Une partie d’elle se sent attirée par cette sensation, comme si, à travers la douleur, elle pouvait enfin apaiser la tempête dans sa tête.
Elle pose doucement l’objet contre sa peau, un frisson la traverse, mais ce n’est pas de la douleur qu’elle cherche cette fois. C’est un moyen de se sentir réelle, de sentir quelque chose, tout simplement. Un instant de contrôle dans ce chaos intérieur.
Ses yeux se ferment, une larme roule lentement sur sa joue. Elle déglutit difficilement, un silence lourd se posant sur ses épaules. C’est comme si la douleur était un moyen d’exister, un moyen de briser l’immense vide qu’elle ressent au fond d’elle-même.
Ses yeux se ferment, une larme roule lentement sur sa joue. Elle déglutit difficilement, un silence lourd se posant sur ses épaules. C’est comme si la douleur était un moyen d’exister, un moyen de briser l’immense vide qu’elle ressent au fond d’elle-même.
*Pourquoi je me sens ainsi ?*
Elle lâche l’objet, le reposant délicatement, comme si elle en avait trop besoin à cet instant. La sensation de soulagement est éphémère, juste un instant de répit dans cette douleur qu’elle ne parvient pas à expliquer. Son bras repose à ses côtés, et elle reste là, contre le mur, les yeux fixés sur son reflet dans le miroir.
Les pensées tourbillonnent encore, mais rien n’a changé. Le vide est toujours là, toujours aussi lourd, toujours aussi insupportable. Elle se retrouve une fois de plus face à elle-même, seule avec ses interrogations et ses peurs.
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La survie continue
10 Décembre 2024
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