EDC de SIn~54491
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Cacher
Ciel
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Caelum. Sin Caelum.
Sonne pas mal. Jouer sur les mots. Pourquoi ?
Quoiqu'il en soit, je trouve que ça me va bien. Moi qui tends mes prunelles harassées vers un ciel invisible quand j'arpente le dédale de la cité, dans le silence de mes talons sur le béton, les cieux refermés sur mes pas.
Moi qui rêve de déchirer le smog de mes doigts nus. D'égratigner l'hymen inviolable, de sortir de ce monde, d'entrer dans un autre. Même juste pour un jour. Un cycle. Un souffle.
Moi qui ne rêve pas, plutôt. Mes paupières se referment sur des pupilles qui ne se chargent pas d'images enfants de ma créativité. Pas d'échappée belle couvée par le sommeil. Je m'endors et m'éveille dans le vide, je sème des heures noires, perdues. Ça s'arrange, on a dit. Ça s'arrange. Avec le temps. Avec de la patience. En se détendant, en se concentrant, en s'oubliant, en, en... J'essaye, si. Rien n'y fait. Le froid est ma prochaine étape. Puis, ce sera peut-être une façon de m'échapper, un peu ?
...Non, je n'y crois pas. J'ai cru. Peu. Mais là, non.
Je suis coincée ici, en fait. J'ai compris. Je suis un point bleu dans la marée méta-humaine, sans aucune échappatoire. Pas de fuite pour moi. Je suis sans ciel, enclochée, enfermée, comme les autres : petit groupe de bêtes en cage qu'On regarde s'agiter d'en-haut. Ou qu'On ne regarde pas. Inintéressant spectacle. J'imagine de gros doigts tapoter contre notre bulle de smog, parfois.
J'écoute des rumeurs d'excursion. On me raconte les bêtes féroces et dans mon ventre, j'entends un rire. Je ris en silence, comme une étrangère, comme à une théorie du complot trop énorme pour être crédible. Je ris, on est enfermés, coincés, compressés, forcés à la promiscuité, forcés à s'oublier dans la sueur et les soupirs, du bleu dans les veines, le sang aux lèvres, l'alcool à la peau, et je ris. Je sais. J'ai compris.
J'écoute des rumeurs d'excursion. On me raconte les bêtes féroces et dans mon ventre, j'entends un rire. Je ris en silence, comme une étrangère, comme à une théorie du complot trop énorme pour être crédible. Je ris, on est enfermés, coincés, compressés, forcés à la promiscuité, forcés à s'oublier dans la sueur et les soupirs, du bleu dans les veines, le sang aux lèvres, l'alcool à la peau, et je ris. Je sais. J'ai compris.
J'ai compris ?
C'est ça, la cité ? C'est la solitude crasse, l'air putride et les douches au skiwi ? C'est la vie dans l'oubli ?
Qu'est ce qu'on fait ? À part supporter, serrer les dents et attendre, attendre, attendre... Quoi ? Qui ? On ne se bat pas, plus, pour survivre à la mort, l'éternité nous a été offerte, poison sacré et qu'en fait-on ? On ondule dans la nuit, vers suants, on prend des coups, on tend la poitrine vers le rien du ciel, dans l'espoir. L'espoir de.
Il nous reste à nous battre pour quoi ? Pour quoi ? POUR QUOI ? Pour quoi...
-
-
Lucioles urbaines. Nuit sur un toit. En hauteur, le smog semble s'amincir. Illusion ?
Je voudrais flotter, m'élever dans une colonne d'air, laisser les points lumineux se perdre en de flous rubans colorés à mes pieds.
Si je monte plus haut, est ce que j'aurais le droit à cet en-haut désiré ? Je sens que je l'aimerai. Il sera clair, et j'y verrai la cloche de verre qui nous enferme, elle sera translucide, arrogante et je la briserai. Et on sera aspirés dans le néant, les corps flotteront, ils s'agiteront pitoyablement.
Je voudrais flotter, m'élever dans une colonne d'air, laisser les points lumineux se perdre en de flous rubans colorés à mes pieds.
Si je monte plus haut, est ce que j'aurais le droit à cet en-haut désiré ? Je sens que je l'aimerai. Il sera clair, et j'y verrai la cloche de verre qui nous enferme, elle sera translucide, arrogante et je la briserai. Et on sera aspirés dans le néant, les corps flotteront, ils s'agiteront pitoyablement.
Et là ils sauront... Il sauront tous, qu'ils ne sont rien.
Rien que des pantins.
Rien que des pantins.
Finalement, aux éternels, il n'y a de liberté que dans la mort ?
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10 Avril 2015
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