EDC de SIn~54491

Il était une fois un royaume isolé, engoncé dans une masse de volutes grises et suffocantes, duquel émergea une elfe aux mèches bleu pétrole. L'elfe percevait le royaume comme une terre un peu hostile et inhospitalière, et encore, c'était sans compter sur la fée bonne.

La fée n'avait pas l'apparence qu'on pourrait se faire d'un être doué de pouvoirs fantastiques. Elle n'était ni rondelette ni avenante et ses yeux respiraient plus la lubricité que la bienveillance. Ses baguettes ne projetaient pas de petites étoiles colorées, elles imitaient plutôt la turgescence des membres de toutes les races. Et ses sorts ne semblaient reposer que sur la magie des crédits, qui a, elle, l'avantage de ne pas se faner minuit passé. De mignonne robe, elle portait plutôt de longues bottes luisantes et talonnées, sous un trench. Et sous le trench...
Aussi, elle chassait le bien à coup de fouet, la bonne fée. Et ce soir-là, prise d'ennui plus que de pitié, elle apparu à l'elfe et tenta de l'attirer, quelques formules mystérieuses aux lèvres.

L'elfe trouvait bien étrange la fée bonne, qui avait tout sauf des airs de nonne, d'après l'image tronquée que présentait son com'. Cependant, d'une naïveté navrante, l'elfe se laissa attirer dans l'antre inquiétante de la fée bonne. Là, la fée usa de sa magie-crédits.

Ba... Une paire de bas façon filet de pêche se glissa sur les jambes de l'elfette.

Bediba.... Des escarpins noir de fioul prirent en otage ses pieds.

Bedibou....Un pauvre débardeur vint compléter la tenue qui révélait plus qu'elle ne protégeait.

Mais pas de prince à l'horizon, pourtant. Que signifiait donc cette tenue douteuse ? Le bal et les valses se seraient-ils transformés en concours de strip et danses lascives ?

La fée bonne vint la rassurer. Surtout pas de prince, voyons, pas besoin. Elle lui montra ses baguettes, sourire licencieux sur la bouche.

L'elfe, dont la naïveté tentait de survivre encore quelques instants, demanda alors : mais le cheval, alors ?

La fée ne prit qu'un instant pour toiser l'elfe avant de répondre d'un ton de miel et de fiel que le cheval, elle n'aura qu'à le jouer. Aller, à quatre pattes.

Mais l'elfe n'avait que peu d'attirance pour la vie d'esclave soumise. A quatre pattes ? Et pourquoi pas récurer, balayer, pour une villa toujours pimpante, aussi ?

L'échappée des griffes devenues crochues d'avidité de la fée bonne ne fut pas aisée : c'est que le fessier était déjà alpagué. Il fallut jouer de ruse, et ajouter une pincée de culot pour se sortir du mauvais pas.

Et de mauvais pas en pas tout court, l'elfe parvint à quitter l'antre de la fée bonne, non sans prendre soin d'abandonner en chemin

la paire d'escarpins... ?