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L'éveil

L'éveil..
Je me réveille avec la tête en vrac, le corps glacé, en me rendant compte que je suis enfin arrivé à Dreadcast. Cette ville est un putain de cauchemar, moche, grise, et elle pue la mort. Pourtant, y’a quelque chose ici qui me pousse à rester. Peut-être que c’est ce que je cherche, ou juste une curiosité mal placée.
Dès le début, j’ai su que tout allait être compliqué. Mes premières interactions avec les autres réveillés, c’était du vent. Chacun était occupé avec sa merde, et moi j’étais là, à essayer de me frayer un chemin dans ce dédale de désespoir. Je voulais comprendre jusqu'où je pouvais aller, jusqu'où je pouvais pousser mon corps et mon esprit. Mais la première claque, c’est quand j’ai dû changer de nom. Les autres m’ont foutu dans un sacré pétrin avec leurs jugements et leurs conneries. Je voulais garder un peu de moi-même, mais on m’a forcé à abandonner ça aussi. Alors j’ai pris un autre nom, un nom qui n’était pas vraiment le mien, mais qui collait mieux à ce que je devenais.
Et puis, ma gueule. Bordel, je me suis perdu dans cette quête de me trouver une tête. Un jour, j’avais un visage, le lendemain, j’en avais un autre. Chaque fois que je pensais avoir trouvé quelque chose qui me ressemblait, il fallait tout changer encore. J’étais dans un putain de tourbillon de transformations, cherchant à coller à ce monde en mutation constante.
La violence, c’est ce qui m’a sauvé, si on peut dire. Je me suis jeté dans des combats, encaissant des coups jusqu’à ce que je sente mes os craquer et mes muscles hurler. Chaque douleur était une forme de libération. J’ai adoré cette sensation de me tabasser comme si ma survie en dépendait. Peut-être que c’était vrai, je ne sais pas. Mais je continuais, toujours plus loin, toujours plus dur.
Les drogues, c’était le second acte de ma descente aux enfers. J’ai commencé par curiosité, puis j’ai plongé dedans comme un chien affamé. Ces saloperies me faisaient planer, m’oublier. Rapidement, ça a tourné à l’obsession. Chaque trip était une nouvelle façon de me faire mal, de tester mes limites, de voir combien de temps je pouvais tenir avant de m’effondrer.
Le pire, c’est que j’ai commencé à aimer ça. Cette douleur sourde qui te ronge, ce besoin constant de tout foutre en l’air. Les autres pensent peut-être que je suis un cinglé. Peut-être qu’ils ont raison. Mais moi, je sais ce que je fais. Je me pousse jusqu’à l’épuisement, je me brise, je me reconstruis. À chaque fois, je deviens un peu plus fort, un peu plus insensible à cette ville de merde.
Je ne sais pas où tout ça va me mener. Peut-être à la mort, ou peut-être à quelque chose de pire. Mais je m’en tape. Je suis là pour découvrir ce que je suis vraiment, sans masque, sans filtre. Et si je dois tout cramer pour y parvenir, alors que le feu commence. Dans cette ville de béton et de métal, je suis mon propre dieu dément, et c’est moi qui décide quand tout doit s’arrêter.

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Pensées
13 Août 2024
234√  14 1

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◊ Commentaires

  • Grace (41☆) Le 13 Août 2024
    Ok, je suis fan de ta narration.