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Combat contre soi-même.

"Que suis-je devenu... ?"

Sont les premiers mots que le Gnoll sortit en s'observant dans le miroir de sa salle de bain. Il s'inspecta, se passa une patte sur le visage... Un visage à l'air torturé, les traits tirés, le museau froncé, les yeux plissés, affichant ses crocs au moindre geste brusque autour de lui. Il n'avais qu'une cinquantaine d'années d'existence, mais on pourrait croire qu'il était plus vieux que certains anciens encore en vie aujourd'hui. Il se regarda longuement dans le miroir, sans bouger, se remémorant surement divers souvenirs, des souvenirs qui semblent bien lointain maintenant, des souvenirs dont il ce demande si il les avaient vraiment vécu, finalement.

Un long soupir s'échappa de sa truffe alors que la lumière de sa salle de bain ce mit à grésiller, il leva son museau vers cette dernière avant que la porte ne se ferme d'un claquement sec. Tournant à nouveau le museau vers le second phénomène, il finit par entendre une voix, qui semblait provenir du miroir, il reporta son attention sur son reflet, reflet qui semblait, malgré la ressemblance, être une toute autre personne, un large sourire lui ornant le museau, le regard sombre.

"He bien... Te voila Gnoll maintenant. C'est un sacré changement dit moi, passez de la petite peluche kob' fragile et indécise à un grand gaillard Gnoll qui semble pleins de confiance et... Hmmm... Non, la confiance n'est toujours pas la, à ce que je vois."

Le Gnoll fixa son reflet, un lent et lointain grondement résonnant au fond de sa gorge, paumes de pattes posées sur le lavabo, pour s'y appuyez. Il ouvrit la gueule, prêt à parler avant de se raviser, détournant le regard de son reflet, ne trouvant pas les mots.

"La vraie question c'est... Va tu vraiment réussir à rester ainsi ? Te connaissant, tu ne tiendra pas deux ans de plus, non un ! Je parie sur un ! Sincèrement, regarde toi... Tu est née kob', puis tu est devenue gob', puis outri', sans parlez d'humain qui te faisais littéralement péter un plomb, et troll, qui n'a même pas durée une heptade. Ca ce vois que tu préfère les petits trucs mignons et pas les gros trucs moches pleins de muscles. Ca sera quoi du coup le prochain génome ? Orc ? Elfe ? Nain ! Obligez ça sera nain."

Le grognement du Gnoll s'intensifia aux dires de son reflet, il reporta son attention dessus, lui faisant face avant de finir par lâcher quelques mots.

"Pourquoi ma propre conscience me torture ainsi ?"

Son reflet lâcha un rire, malgré le fait qu'il ai son apparence, en rien il n'avais la même voix ni la même élocution, il avait la voix d'un humain banal, ce qui étais très déconcertant pour le Gnoll.

"Parce que c'est drôle, évidemment ! Et si personne ne le fait, faut bien que quelqu'un le fasse à leurs place, et ce quelqu'un, c'est moi !
Et si on parlait de ta dévotion ? Tu t'acharne, tu t'obstine, tu agis et essaye de faire avancer les choses, mais les gens n'en ont que faire de tout ça, car tu est Gnoll mon ami, he oui. Peu importe toute l'implication que tu donnera, rien n'y changera, car tu est Gnoll. Bon si, le changement de génome pourrait y changer quelque chose, ce qui devrais arriver bientôt, donc tu n'a pas à t'inquiéter, tout sera bientôt fini, fais moi confiance, c'est ta bonne conscience qui te le dit... Ou du moins juste ta conscience... C'est déjà pas mal."

D'un grognement de rage, le Gnoll vint brutalement abattre son poing contre le miroir, le faisant voler en éclat.

"ASSEZ ! Tu n'pas réel ! Tes paroles on autant peu d'sens que celles d'rebelles ! J'ai trouvé ma place, et je suis heureux ainsi, et même si j'ai souvent d'grosses pertes d'motivations, jamais j'n'abandonn'rai tout c'que j'ai pu accomplir jusqu'à aujourd'hui, et jamais j'n'abandonnerai les miens."

Finissant par fermer le museau, laissant place à une respiration bruyante empreinte de colère, seul bruit résonnant dans la salle de bain, le monde autour de lui sembla s'effondrer, sa vue passant du blanc au noir en un clin d'oeil. Le Gnoll finit par se réveiller, au milieu du tas de poufs dans lequel il c'était endormis la veille, une présence réconfortante dormant toujours contre lui, qu'il viens serrer dans ses bras avant de se rendormir, bien qu'hésitant à fermer les yeux.

Informations sur l'article

Renaissance
03 Octobre 2020
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◊ Commentaires

  • Naurestel (438☆) Le 05 Octobre 2020
    La conscience, si rude, si absurde et pourtant un reflet de tous les non-dits. *