EDC de Rei

Je venais de m’éveiller à DreadCast, cela faisait une ou deux semaines que je découvrais la ville, ses bâtiments, ses rues, à la recherche de quelque chose d’intéressant.

Je croise un homme au visage marqué, de multiples cicatrices, fatigué et fermé. Nous nous saluons et commençons une conversation banal, il avait l’air curieux, j’étais «nouvelle» comme ils disent ici et il n’a pas tardé à m’offrir son hospitalité.

Cet homme, c’était Maatheo, mon vioque, celui qui m’a tendu la main, m’a offert son toit sans rien attendre en retour, celui qui avait perdu sa femme, qui avait saigné pendant des années mais qui gardait la tête haute.
Je n’ai jamais connu quelqu’un de plus serviable que lui ...
Les semaines passèrent, je le découvrais, lui et sa sensibilité sublime, j’en tombais amoureuse.
Ce fut difficile ... son coeur était encerclé de solides barrières en fer.
Il avait du mal à s’ouvrir, je patientais.
Il m’a dit plusieurs fois d’être patiente, qu’il ressentait quelque chose pour moi, mais que ça allait être long.

Entre temps, je rencontre quelqu’un avec qui je m’entends parfaitement bien dés les premiers mots échangés, je le considère comme mon frère.

Les temps passèrent, rien n’avançait.
Maatheo, m’annonce qu’il part, de l’Autre Côté.
Il me demande de le suivre, m’embrasse.

Je pense à mon frère celui avec qui je m’étais rapprochée, celui avec qui je passais mes journées, celui à qui j’avais dit que Maatheo était l’homme de ma vie, celui qui s’était attaché à moi et qui avait peur que je le délaisse.

J’ai refusé l’offre de Maatheo.
J’ai fait la part des choses, mes sentiments avaient glissé pour mon «frère», c’était lui l’homme de ma vie.

Rei, continue son article, cigarette au coin des lèvres, l’air pensive, nostalgique.
Elle glisse une main sur son chapeau, le froisse légèrement entre ses doigts et reprend son écriture.

Mon vioque, je t’oublierais jamais ... tu sais ce chapeau de shérif que tu m’as offert, je le porte chaque jours et il sent toujours ton odeur.

Rei poste l’article et s’enfonce dans le canapé, les souvenirs remontants en elle comme une vague prête à s’écraser avec violence sur le littoral.

Maatheo ...