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EDC de Pulvis~41726

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Réveil


On entend quelque chose qui grince longuement, de nombreux craquements sourds, le bruit du vent qui s' engouffre par une quelconque fissure. Des pas qui raisonnent au loin, le son de goutes d' eau qui s' écrasent au sol. Dans quel endroit sordide peut il y avoir ce genre de bruits? Quelques petits claquements secs, des échos de voix. Ouvrir les yeux demande un effort inimaginable. Un air impur à l' odeur de moisi s' engouffre en des poumons alors vierges de toute civilisation. Haut le cœur. Le tissu rêche d' une literie hors d' age colle par endroits à la peau d' une jeune elfe à demi consciente, et le seul sentiment qui réside en son cœur n' est constitué que de dégout.
En son esprit tout est confus et la tête lui tourne. Des gerbes de couleurs jaillissent sous ses paupières et un grésillement continu accompagne les bruits inquiétants que ses oreilles captent autour d' elle. Immobile, allongée sur le dos, elle reprend petit à petit le contrôle de ses pensées. L'idée que cet endroit lui veut du mal s' impose lentement, et la peur qui accompagne cette conviction soulève brusquement ses paupières.
Une lumière artificielle située au dessus d' elle agresse sa rétine. Se cachant rapidement les yeux elle roule sur le coté et tombe de cinquante centimètres de haut. Étrange lueur qui imite le soleil sans être du feu. Elle se redresse, complètement perdue, et s' assoit en tailleur par terre. Au bout de quelques secondes, elle peut à finalement discerner les quelques meubles qui l' entourent.
En face d' elle se trouvent deux étagères sur lesquelles sont entreposés de petits flacons remplis de liquides étranges. Elles sont constituées d' une curieuse matière grisâtre parsemée d' auréoles rouge-orangées, tout comme le lit sur lequel l' Elfette appuie maintenant son dos. Levant le nez vers le plafond elle constate que de larges taches humides s' y sont formées par endroit, et de leur centre s' échappent parfois des gouttelettes qui vient s' écraser au sol, créant petit à petit le symétrique de la flaque d' où elle viennent. Autour d' elle se dressent quatre murs jaune terne le long desquels de petits filets d' eau croupies coulent continuellement. En chacun de leurs coins se trouvent de drôles de boitiers, tous aussi gris que le reste, d' où soudain s' échappe une voix.
Déroutée, l' elfe glisse sous le lit et s' y recroqueville, craignant une quelconque attaque d' un monstre immense. La voix grésille et empli entièrement la pièce, ne laissant plus aucune place à aucun autre bruit. Il s' agit d' une voix grave, une voix d' homme mûr. Prostrée sous l' armature métallique du lit, les mains plaquées sur ses oreilles en guise de seule protection, elle se concentre sur le bruit du sang battant sur ses tempes jusqu' à ce que la voix s' arrête. Peut être aurait il fallu écouter?

Peu importe. Il est temps de fuir. Se relevant promptement elle se jette sur la porte qu' elle n' avait pourtant pas vu jusqu' ici. L' instinct. La vieille plaque de métal s' ouvre sous le choc dans un grincement interminable, et l' elfette force ses jambes engourdies à courir. Le claquement de ses pieds nus contre le sol lisse raisonne dans le couloir sombre qu' une seule petite lumière glauque éclaire.
Chacun de ses pas produit un craquement sourd jusqu' à ce que le chemin bifurque sur la droite. Ses yeux ne peuvent plus distinguer que quelques portes sur sa gauche et un léger halo lumineux très loin devant elle. Effrayée par l' écho de ses propre pas, l'elfette court plus vite encore, pendant ce qui lui paraîtra des heures tant ce couloir est interminable. La lumière s' intensifie, et au fur et à mesure qu' elle se rapproche on peux y distinguer un quadrillage.

A quelques mètres maintenant l'elfette comprend qu' il s' agit d' un large trou dans le mur épais de cet effrayant bâtiment, seulement bouché par un petit grillage hérissé de piquants. Une échappatoire. La lumière est celle du soleil, ça ne fait aucun doute, et la proximité d' air pur la fait redoubler de vitesse. Sans hésiter une seconde, elle saute à travers le grillage et l' emporte dans son élan en s' y écorchant tout le corps. Au même moment elle entend un cri derrière elle, une voix d' homme ressemblant à celle des boitiers de sa cellule. "Arrêtez !"
Il est trop tard, elle a sauté. Elle est libre. Et c' est libre qu' elle s' écrase mollement sur le sol après une chute de plusieurs mètres de haut.
Sa tête percute le sol et lui tourne à nouveau. Dans un délire, une seconde voix vient à elle, solennelle, grave et apaisante. Memento quia Pulvis es et.. une vague de douleur l' englouti, coupant son souffle et lui faisant perdre connaissance.

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Premiers pas
05 Juillet 2013
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