EDC de Phylène
Bienvenue sur les EDCs de Dreadcast
Vous trouverez ici tous les articles rédigés par Phylène
Cacher
Encore un coeur sans tête (end?)
Je sais pas écrire des mots doux, je crois, tout ce que je sais faire, c'est crier à tue tête d'une falaise à l'autre, entre les deux ravins que j'aurai creusé entre nous deux, avant d'incomprendre le mot d'au revoir pour me dire qu'il n'y aura pas de nous deux
et j'dirai mince, mais tout ce que j'avais à dire crié d'un élan entre deux arbres aux chapitres bringuebalant, à tue-tête d'une falaise d'une montagne transportée dans les champêtres
j'aurai dit quoi
j'aurai dit mille choses et son contraire, j'aurai joué au poète tout en sachant que là, entre nos deux yeux, nos deux bouches, il n'y avait que l'aspect dévorant d'une chair ou deux l'un pour l'autre, et si moi j'avais ta peau entre mes mains, si j'pouvais y plonger les doigts comme dans du satin, ils seraient là mes mots d'amours, mes turbulences mes abats jours, j'aurai rien dit, j'aurai chanté p'têtre, j'aurai dansé aussi entre tes bras à tue-tête
qu'est-ce qu'on se serait dit entre deux soupirs trois morsures quatre torsions à jouer à la bête si j'avais pu grogner ou bondir, si j'avais pu colporter sur ta peau mille soldat à l'assaut abréger les souffrances d'un soupir envieux, si j'avais pu plonger dans ton nombril et remonter sans fardeau jusqu'à ton cœur pour lui chuchoter mille des plus douces sentences, et caresser les battements à tout rompre
J'ai ton coeur dans ma main, arraché d'une poitrine palpitante, j'ai ton souffle dans ma bouche, volé d'un baiser capricieux
j'ai ton sang sur mes lèvres
arraché d'un démon
à l'extase de tes jambes
Sans qu'on ait pu dire un seul mot
Pourquoi j'ai plus de mots à sortir. Pourquoi ça dort en épave, ricoche en déprave, pourquoi sans bouger d'un cœur allongé aux maximes bien construites sur la chaleur d'une poussée déconstruites.
Je t'ai regardé tout à l'heure, quelque chose comme une brûlure qui m'a saisit, sans qu'on s'explique, si je savais seulement dire
Si j'avais eu les mots, d'un couteau à l'essai en lancer en fragment d'une pulsion à l'instant
Si j'avais eu des mots pour découper ton cœur en lamelles y trouver ceux que je veux
Si j'avais pu engloutir une à une les juliennes de ton cœur accaparé d'un émoi
une veine d'un sourire découragé, la douceur d'une main tendue, un sein entre les lèvres
effleurer la grâce de tes doigts tendus
ils sont froids, comme si c'était bizarres qu'ils soient chauds, les gens, j'ai toujours l'impression qu'ils sont froids, qu'ils seront froids gelés comme des morts vivants
je les vois morts déjà
des morts en substances
des morts en suspends
altérés sans échanges, atterrés évidents, alcooliques sans estimes, abrogés pesticides
ils sont morts en dedans
et si j'étais vraiment vide
dans les bourgeons du plexi
t'as maigrit
Pourquoi elle est si douce ?
J'entends les refrains des mots déjà écrit, comme si la reprise avait un élan fantomatique, j'imagine sur une ondée d'eau de pluie, le coton d'un nuage appeler les voix des mots dits, une pâleur dans la voix derrière les abats déjoués d'une lueur chagrine, dans l'espace ennuagé d'un élan d'aube
j'aurai voulu écrire des mots, mais à quoi sert d'écrire un chiffre si ce n'est que pour repriser à nouveau l'insistance d'une mauvaise figure de style ?
ce serait comme un filet de fumée, enfermé dans ta bouche, tiré par le parjure de la commissure de tes lèvres dont on aurait vu tes mains au rouge couronné une clope entre les phalanges
on aurait vu ta bouche, tes lèvres accrochées et un baiser sans amour à une sucette à cancer et sans qu'on y prête vraiment attention chaviré par la pomme qui s'allonge quand tu y presses la douceur envolée de ton soupir, la ride fatiguée désabusée de ton existence autour des capillaires inanimés
combien de temps on aurait pu regarder la fragilité d'un instant égoïste embraser ta peau d'un orange flagrant dans la lumière ardente d'un levé de soleil moucheté de blanc
je sais jamais si j'ai le droit de te dire je t'aime
pour le peu que ça vaut
je sais jamais si j'ai le droit de te regarder avec insistance
comme si j'étais accroché aux alvéoles qu'ils font tes os sous ta peau, mais j'aurai pas l'outrecuidance de te découvrir avec mes yeux, pas toi
Alors quand on vit dans le silence
Encore vide à attendre
Alors quand on vit dans le silence
Si on avait eut un instant de plus
Un instant de plus dans la matrice. Génisse. Comme un passage virevoltant, un manque un soubresaut un saut dans l'temps. Silencieux des déhanchés quand tu lâches ton pardessus sur le parquet
Elle a les jambes fines, cadavre empoisonné dans la cantine, un soldat au front, une lettre ensanglantée dans la main gauche
t'es morte figée ce soir, un couteau dans le cœur, trépassée d'une cavalcade, perforée poumon. Sans voix tu siffles, halètement abscons, j'aurai lu la crainte dans tes yeux, le désespoir dans l'attente d'un parapluie.
Penchée d'un lit, fil suspendue, Ariane, accrochée à nos lèvres comme deux perdues, araignées de nos sans gênes sans soies sans nous, sans toi, sans moi, accroché à rien, un fil de lin sans thèmes.
Si on était là, juste tous les deux dans un instant d'entretien.
Sur les pavés froids une rigole qui s'écoule le long des carreaux, si j'avais maintenue la dague dans ton cœur, combien de fois j'aurai pu le sentir se soulever, combien de fois des lèvres j'aurai pu y coucher ? Si j'avais su plus tôt que te tuer te ferai mourir, si j'avais vu plus haut, accroché à un ange pour t'envoler gémir
On avait rien
T'auras plus rien
Ni moi non plus.
On aurait eu nos pélicans, nos romans nos aventures, abordés par les mouches sous un tombeau
Si on s'était bouffé l'un l'autre comme deux nécro'
Rat des dessous atrophiés, ossature lourde, cœur vitrifié, allongé à manger dans nos bouches
C'est drôle, non ? C'est bizarre. Ton crâne a éclaté comme une calebasse dans un bruit mat. Un ballon de baudruche en plastoc, un bruit ridicule contre le pare choc. Il a laissé une petite trace.
Si j'étais mort alors
Dans un cristal d'eau de pluie
Comme une ruine a deux solstices, bagdad à deux logiques. Comme une lune, fondue entre les interstices, trou noir à deux foutues. Quatre dagues dans la braise avant la chute. Quatre yeux dans la chaise avant la brute, quatre voix dans la gorge avant la bute. Mort.
acromorphe
Quand tu danses en substance
T'es belle comme une jugulaire ouverte, bourrée d'une amande en un zeste, en un verre, en un geste la chaleur d'un baiser entre trois mèches
à l'annulaire une visite entre trois lunes à la fécondité morbide
Elle est ciselée au couteau, au cou tôt dans la nuit entre quatre cymbales bruit de vomis bizarre cascade
révulse
yeux sans paupières déchirée de part en part elle en a l'art au moins deux désarticulée un troisième meurt dans un poème d'amour
sans vie
Informations sur l'article
[HRP] Rebond
15 Novembre 2024
124√
7☆
1◊