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Ils ont fait tomber les cordes.







Ils ont fait tomber les corps. Au bas de ces monticules qu'ils gravissent à la sueur de leurs ongles. J'attends silencieuse qu'on me lance une corde pour me lancer à mon tour au sommet de cette tour; Qui n'est qu'un monticule de cadavres.
Ils en ont fait tomber les poires, les fruits trop mûrs éclatent comme des pommes et ces bruits de calebasses qui rebondissent avant de s'écraser; Cédant à la pression du bitume.
Un corps chute.
Le silence précédant sa mort brise l'écho d'un millier d'autres qui ricochent dans la nuée. Ils ont l'air stupide avec leurs yeux creux.
Ils s'amoncellent et bientôt je serais engloutie.Tu avais promis ! Criai-je en pointant le doigt au ciel, Tu avais promis de ne pas leur faire de mal !

Je ne la voyais pas. Je n'entendais que son rire.

Un corps chute. Le son mat s'étouffe sur le cadavre de ses congénères. Il fait sombre. Bientôt les corps qui s'amoncellent auront fait la muraille qui me sépare définitivement du monde. Le liquide poisseux qui enrobe mes pieds et mes jambes n'est qu'un amas de viscères, de sang et de merde. L'acidité des hommes; Me brûle la peau.

Une femme est tombée tout à l'heure. Elle avait l'air surprise. Son dos c'est brisé; Sans craquer; Ses deux yeux bleus ne cessent plus de me fixer. Son menton anguleux se dresse vers le ciel, attendant d'être recouvert par un quelconque quidam qui lui tomberait dessus. En attendant, elle pleure. Sa bouche exsangue a prit les teintes de sa peau diaphane, et les larmes qui coulaient plus tôt ont séchés dans la froideur de son corps désarticulé. Elle est morte. Ou peut-être l'était-elle déjà, avant. Comme si ses veines absorbaient encore le sang, elles se sont noircies sous sa peau blême. La constellation de sa peau m'étire vers les contemplations périphériques des capillaires qui se pâment d'un violet maladif. Elle a les yeux bleus. Clairs. Cette innocence qui me fait frémir, perdue par la volonté de la Bête qui sévit. J'aurai voulu brandir mon poing avec colère. J'aurai du.

Noir. Il fait noir. Le dernier corps est d'un velu qui écrase son nombril sur ma joue. L'odeur de son foie transpire; Dans tout mon cercueil. Je ne peux plus rien voir. Les cadavres auront raison de moi. Jusqu'à ce qu'ils pourrissent tous. Jusqu'à ce que leur diptères s'attaquent à leur repas vivants. Je serais le changement d'un univers nécrophage, donnant ma vie pour qu'ils la goûtent. Je mourrai en silence. Car personne ici ne m'entendra. Je repense à cette femme. J'aurai du lui parler.

Cadavre. Ils ont fait tomber les cadavres en échos, les quarts d'heures de violence, les carcans des horreurs, ils ont fait souffrir les passants, les monceaux des braves gens, cadavres, ils ont roulé en quatre-quatre des ruches aux Carpates malgré les défenses du cadrant.
Des cadavres à quatre pattes, elle a les crocs du massacre, grande bête associée aux démons, elle a les angles, les couleurs, les couleuvres, les serpents, comme elle vomit les anges, ailes aux toiles cirées cousues décousues aux sourires criards sans mâchoires, un trou viscère à blêmir aux insectes, à frémir aux aspects. Quand elle suit la ligne blanche des peaux mortes porcelaine, quand elle creuse avide d'hanche la peau blanche étoilée, quand elle allonge les dents sur ses fragrances, quand elle mord les seins providences aux couleurs avalés aux seins des saints avalanches, des couleurs dégueulées, elle a vomit sans candeur les malins du cercueil sautille les démons, diablotins des fesses-tins, mensonges. Mensonge à langue gui sous les frondaisons iniques; Perfidie.

Des cadavres, des cadavres par milliers, engloutis dans son ventre.

Sa majesté les mouches ils ont dévoré leur Dieux.
Tu sais ce qu'ils sont, toi, les Hommes ? Tu sais ce qu'ils font, agglutinés aux chevilles de ceux qui marchent, suppliants les bras levés vers les cieux qu'ils ne pourront atteindre, ceux qui voient plus loin que le smog, à travers les myriades de brumes envolées.
Tu sais ce qu'ils font, toi ? Dis moi, toi qui as vu, dis moi ce qu'ils font, les hommes qui n'ont pas de coutumes que la barbarie ?
Ils mangent leur Dieux.
Ils ..?
Ils mangent leurs dieux, abrutis par la lâcheté, ils les dévorent sous leurs propres yeux, ils les flagellent, les crochètent pour les faire tomber, puis les gravissent en se figurant des montagnes pour les dévorer; vivants. Ils les mangent pour en faire l'éloge, ils les conchient pour en faire l'idole, ils n'en font même pas l'atome, ils en sont fiers, des monuments désacralisés qu'ils effigient, ratés des marbres noirs, aux veines lugubres mensongers, des plaines absurdes, ils les effondrent pour en vandaliser d'autres, leurs effigies perdues, ils les vénèrent aux lieux occis. Ils y plongent les mains et se gavent dans la bouillie des organes, ils s'empressent d'en prendre un morceau, écrasé dans leur poings avant de s'en gaver jusqu'à l'oignon et s'ils régurgitent les prémâchés des venaisons ne seront que pour les suivants, ils les boufferont jusqu'à l'os, jusqu'à ce qu'il n'en reste que cendres. La fourmilière des mouches, familières des gangrènes, ce petit peuple qui grouille pour faire tomber les géants.

Des cadavres, des cadavres par milliers, engloutis dans leur ventre.

Informations sur l'article

[RP] Zıxsɹǝʌɥ:Xlııluʞɟʌɥ
29 Octobre 2023
402√  17 1

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◊ Commentaires

  • Gnap (200☆) Le 29 Octobre 2023
    Ils ont fait tombes en décor.