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[Apocalypse][Chapitre Deux] Il Pleut Vert
Il Pleut Vert
Il pleuvait. Mais il a toujours plut. D'aussi loin que je me souvienne la pluie est toujours tombée au-dessus de nos têtes. À chaque fois réceptacles, transformés contre notre gré au gré des vents et des assauts violents qui faisaient les tempêtes. Encore. On en avait déjà écrit des mots de pluie. Des mots gris, sans couleurs et sans faste, des explosions blanches, des stries, des coupures qui ne laissaient de traces que sur nos rétines ébahies. On n'en pouvait plus qu'il pleuve sans jamais cesser comme il pleuvait toujours sur nos iris agressées. Et les Hommes pleuraient leur futur dégarni comme la pluie mangeait leurs cheveux. Au-dessus des flots cristallins il n'en fallut pas plus qu'une explosion pour explorer un nouveau monde aux cris irascibles, ceux là déchiraient l'artère élyséen de rayons verts.
Ces minuscules mouches nous sont inconnues aujourd'hui, mais dit-on qu'au temps jadis, quand la pollution n'avait pas prime sur tout, elles s'agglutinaient cachées, pointaient vers des palais qui faisaient les verdoyances de leur abdomen et crissaient stridulantes, concert symphonique vers des jardins nuptiaux bardés de nymphes alanguies. Qui les trouvait passait alors sa plus belle nuit, si tant est qu'il s'en souvenait au lendemain, en plein milieu d'une rue, gauche et bête, la tête alourdie. Lucioles, vous qui étiez si paisibles et montriez la voie des canopées, aujourd'hui stupides bêtes hagardes, vengeresses et enlaidies par les risées, vous ne vous agglutinez plus qu'aux bâtiments des vivants que vous désespérez de gouter.
Aux champs des glorieux, les plus âpres batailles ne furent pas celles des halls et des couloirs, à courir derrière les sinoples rugissantes paradant en échos avec les mitrailleuses lourdes. L'univers avait soif de vie, cette soif brûlante qui nous dégoulinait du menton comme si nous étions aux abois, engaillardis par les bruits des canons, emboutissant l'adversaire à l'abordage. Ferrez vos canons moussaillons ! C'est le sabre à la main que nous survivrons, sabordez les chaines et les écluses ! Transportez-vous au front, ces méduses n'auront pas nos trésors avant que nous les envoyions au bouillon ! Au maelstrom généré, aux éclairs pourfendeurs, aux papillons survoltés, bourdons brailleurs, tranchons au fil de l'épée nos assaillants et que vive brodé Jolly Roger sur nos pourpoints et nos drapeaux; La piraterie, la vraie liberté. Ce vaisseau traversera les flots, n'ayez plus peur et hardiment; Chargez ! Chargez pour votre honneur ! Entre deux embuscades, au milieu des hordes, nous voguerons gaiement; Au chant des vigies sur ce tourbillon d'élément.
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[RP] Bruine
24 Septembre 2022
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