EDC de Phylène
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Cacher
Vengeance.
Mon prénom appelle Vengeance.
Je suis née d'une mare de goudron.
Encagée dans une conque de feuilles et de lianes.
Ma sœur et moi regardions le ciel de derrière nos barreaux, et leur simple vue nous rendaient folles. Nous n'avions que les pas en écho, comme mille gouttes d'eaux tombées sur nos fronts. Un supplice grinçant, l'écho des faiblesses de notre geôlière.
Nous n'avions que l'écho, d'une manigance déshéritée d'Amour.
Le chant était d'or, qu'une pomme s'en va se faire cueillir au plateau des Dieux sous les frondaisons séculaires d'un nuage blanc. Au milieu d'une couche noire de suie se trouvait l'anneau doré, répétant inlassablement sa musique de chaleur, purifiant par le clair et le diamant le noir et le soufre, et comme une merveille, transperçait les os pour les réchauffer.
Nous étions de bois, des êtres animés de tendresse, et du bout de nos doigts donnions à manger aux créatures vivantes les fruits salvateurs de notre écorce purifiée. Nous étions des choses belles, des statues éponymes de douceur et de aime. Nous étions la chaleur sucrée d'une bouchée sans amertume, d'un sucre dégoulinant sur les joues qu'un sourire étale en croquant avidement jusqu'à ne plus le tenir en bouche. Nous étions de belles créatures de souffles gracieux, une brume envahissante d'un coton de friandises nuagées.Et nous avons été trahis.
Combien d'années passées à ronger nos liens ou nos propres os ? Combien d'années à mordre notre chair pour délasser les chaines qui nous entravaient ? Combien d'années à crier " À Mort " à la gardienne qui nous observait de loin sans nous voir. Combien de malédictions proférées au Nom d'un Dieu inexistant, d'une lèpre prête à découdre les muscles de cette engeance charnelle qui se tenait piquante et bête comme se tient une bannière bougée par le vent. Combien de fruits sans goûts tombés en poussière, de larmes glissantes le long de nos os déchus, d'ongles arrachés dans la terre devenue glaise, à nous tenir la tête en rêvant que tout ceci n'était qu'un cauchemar. Combien de fois avons-nous chanté l'une pour l'autre, espérant que nos voix se portent plus loin que les feuilles qui étouffaient l'eau et la lumière, et nous rendaient disgracieuses.
Le monde changeait, et nous devenions toute l'ombre de l'autre, et comme une farandole se crée d'un tourbillon, nos âmes courraient d'une carcasse à l'autre en hurlant, toujours plus désespérées. Nous étions la spirale qui découvre la Terre et s'enfonce peu à peu dans la boue, mangeant les vers, buvant l'eau croupie, et nous mêlant à sa décomposition.
Nous devenions blêmes et orangées.Nos couleurs fades.
Je suis née d'une mare de goudron.
Encagée dans une conque de feuilles et de lianes.
Ma sœur et moi regardions le ciel de derrière nos barreaux, et leur simple vue nous rendaient folles. Nous n'avions que les pas en écho, comme mille gouttes d'eaux tombées sur nos fronts. Un supplice grinçant, l'écho des faiblesses de notre geôlière.
Nous n'avions que l'écho, d'une manigance déshéritée d'Amour.
Le chant était d'or, qu'une pomme s'en va se faire cueillir au plateau des Dieux sous les frondaisons séculaires d'un nuage blanc. Au milieu d'une couche noire de suie se trouvait l'anneau doré, répétant inlassablement sa musique de chaleur, purifiant par le clair et le diamant le noir et le soufre, et comme une merveille, transperçait les os pour les réchauffer.
Nous étions de bois, des êtres animés de tendresse, et du bout de nos doigts donnions à manger aux créatures vivantes les fruits salvateurs de notre écorce purifiée. Nous étions des choses belles, des statues éponymes de douceur et de aime. Nous étions la chaleur sucrée d'une bouchée sans amertume, d'un sucre dégoulinant sur les joues qu'un sourire étale en croquant avidement jusqu'à ne plus le tenir en bouche. Nous étions de belles créatures de souffles gracieux, une brume envahissante d'un coton de friandises nuagées.
Et nous avons été oublié.
Combien d'années passées à ronger nos liens ou nos propres os ? Combien d'années à mordre notre chair pour délasser les chaines qui nous entravaient ? Combien d'années à crier " À Mort " à la gardienne qui nous observait de loin sans nous voir. Combien de malédictions proférées au Nom d'un Dieu inexistant, d'une lèpre prête à découdre les muscles de cette engeance charnelle qui se tenait piquante et bête comme se tient une bannière bougée par le vent. Combien de fruits sans goûts tombés en poussière, de larmes glissantes le long de nos os déchus, d'ongles arrachés dans la terre devenue glaise, à nous tenir la tête en rêvant que tout ceci n'était qu'un cauchemar. Combien de fois avons-nous chanté l'une pour l'autre, espérant que nos voix se portent plus loin que les feuilles qui étouffaient l'eau et la lumière, et nous rendaient disgracieuses.
Le monde changeait, et nous devenions toute l'ombre de l'autre, et comme une farandole se crée d'un tourbillon, nos âmes courraient d'une carcasse à l'autre en hurlant, toujours plus désespérées. Nous étions la spirale qui découvre la Terre et s'enfonce peu à peu dans la boue, mangeant les vers, buvant l'eau croupie, et nous mêlant à sa décomposition.
Nous devenions blêmes et orangées.
Nos goûts amers.
Je suis née de la formation saumâtre et glutineuse de la rencontre du gaz et de la terre, d'un marécage poisseux et latent, je suis d'une bulle formée par le gaz et la fange, dans une gerbe d'étincelles, une flamme qui brûle au loin et attire les imprudents.
Je suis née d'un bouillon. Je suis l'algue qui flotte au séjour des fonds vaseux, la particule de sédiment qui fronce le nez des gens qui regardent tout au fond, la main qui se retire l'instant suivant la volonté d'y boire; Je suis la mèche essorée retournée à la morgue, la feuille époumonée tombée dans le lit perfide d'une main décharnée. Ravalée dans le sol boueux et fétide dans un nuage crépusculaire de maux flottants, je suis la coquille rouillée qu'on prend pour rareté, avant d'être jetée à l'égout, ricochet cassant et ridicule, comme le cliquetis navrant d'une montre à gousset oxydée.
Dans la déchéance programmée par la déconfiture inconsistante de mon esprit douteux, je rumine ma vengeance comme le tison ravive les braises en flammes d'une bûche encore suintante d'eau de pluie. Je crisse sur la peau fondue par le métal. Je suis la brûlure d'une lippe trop impatiente sur le bord du cafey, la gêne d'un caillou dans la botte, l'incrustation purulente entre deux ongles incarnés.
Je suis l'odeur de putréfaction qui attaque vos narines quand vous soulevez la dalle de votre aimée enterrée, je suis le rire caquetant de ses os putrescents et abscons, de ses dents d'ivoires tombées en lambeaux; Son sourire rieur et troué par le temps et mes magnifiques insectes. Je suis le dépotoir vivant de ses muscles, et je grouille dans la terre et sous vos doigts, tantôt blanche, tantôt grise, une couleur brune artificielle et passée, un rose saumoné à la pointe verte et grise qu'une mousse nécrophile a grimpé.
Dans le silence métronomique de vos pleurs, je vous observe avec douceur, caressant, mortifère, la douceur chaleureuse de vos joues. Comme j'aurais aimé être vivante à mon tour, et pouvoir exciser le souffle de votre cage pulmonaire pour en faire un beau chant.
Vous êtes vert et je suis rouge. Un rouge abracadabrant de violence, un rouge mauvais et grimaçant, un rictus de dégoût sur vos bouches pâles de fièvre, le thermostat mortel de vos alvéoles pulmonaires, l'éclat métallique et cynique incrusté sous deux couches d'épidermes; Je bouge comme l'ondée d'une flaque sous le pied, je m'agrippe à vos vêtements pour vous entraîner dans la fosse communale, moi, et tous mes oubliés.
Nous sommes légions, cadavres d'un bleu cryogénique. Nous sommes la foudre qui tombe et allume le napalm à l'eau acide. Nous crépitons fols, feux, follets, nous embraserons vos âmes.
Et à mon apogée.
Je vous tuerai.
Tous.
Je suis née d'un bouillon. Je suis l'algue qui flotte au séjour des fonds vaseux, la particule de sédiment qui fronce le nez des gens qui regardent tout au fond, la main qui se retire l'instant suivant la volonté d'y boire; Je suis la mèche essorée retournée à la morgue, la feuille époumonée tombée dans le lit perfide d'une main décharnée. Ravalée dans le sol boueux et fétide dans un nuage crépusculaire de maux flottants, je suis la coquille rouillée qu'on prend pour rareté, avant d'être jetée à l'égout, ricochet cassant et ridicule, comme le cliquetis navrant d'une montre à gousset oxydée.
Dans la déchéance programmée par la déconfiture inconsistante de mon esprit douteux, je rumine ma vengeance comme le tison ravive les braises en flammes d'une bûche encore suintante d'eau de pluie. Je crisse sur la peau fondue par le métal. Je suis la brûlure d'une lippe trop impatiente sur le bord du cafey, la gêne d'un caillou dans la botte, l'incrustation purulente entre deux ongles incarnés.
Je suis l'odeur de putréfaction qui attaque vos narines quand vous soulevez la dalle de votre aimée enterrée, je suis le rire caquetant de ses os putrescents et abscons, de ses dents d'ivoires tombées en lambeaux; Son sourire rieur et troué par le temps et mes magnifiques insectes. Je suis le dépotoir vivant de ses muscles, et je grouille dans la terre et sous vos doigts, tantôt blanche, tantôt grise, une couleur brune artificielle et passée, un rose saumoné à la pointe verte et grise qu'une mousse nécrophile a grimpé.
Dans le silence métronomique de vos pleurs, je vous observe avec douceur, caressant, mortifère, la douceur chaleureuse de vos joues. Comme j'aurais aimé être vivante à mon tour, et pouvoir exciser le souffle de votre cage pulmonaire pour en faire un beau chant.
Vous êtes vert et je suis rouge. Un rouge abracadabrant de violence, un rouge mauvais et grimaçant, un rictus de dégoût sur vos bouches pâles de fièvre, le thermostat mortel de vos alvéoles pulmonaires, l'éclat métallique et cynique incrusté sous deux couches d'épidermes; Je bouge comme l'ondée d'une flaque sous le pied, je m'agrippe à vos vêtements pour vous entraîner dans la fosse communale, moi, et tous mes oubliés.
Nous sommes légions, cadavres d'un bleu cryogénique. Nous sommes la foudre qui tombe et allume le napalm à l'eau acide. Nous crépitons fols, feux, follets, nous embraserons vos âmes.
Et à mon apogée.
Je vous tuerai.
Tous.
Informations sur l'article
[RP] Bruine
14 Août 2020
921√
36☆
10◊
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◊ Commentaires
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Rosalya~71029 (60☆) Le 14 Août 2020
Wooow ! J'adore ! -
Kemelvor (1243☆) Le 14 Août 2020
Quel magnifique EDC -
Léonie (322☆) Le 15 Août 2020
Je te remercie pour ce voyage. On réduit parfois le cyberpunk au tout technologique, à tort, je pense. Le plan mystique y trouve sa place.
Parfois, j'aimerais découvrir un style plus sec, craquant telles des branches mortes. ⭐ -
Phylène (1945☆) Le 15 Août 2020
J'ai été frappé par ce mysticisme technologico-moyen-âgeux quand j'ai regardé les let's play de Detroit : Become Human. Et ça m'est apparut -presque- comme une évidence. Entre la chair et le métal, il doit bien y avoir une place pour quelques cultes quelconques.
Merci pour vos petits mots ♥ -
Minh-Su (232☆) Le 16 Août 2020
/me s'evente -
Wendigo (0☆) Le 16 Août 2020
Magnifique ♥ -
Sebastiàn (253☆) Le 17 Août 2020
Ça m'a toujours toujours manqué dans le setting de DC, ce manque de mystique, de religion, de culte, de foi tout simplement. Ce n'est pas évident à jouer - surtout pour une majorité non rolistes - mais pourtant, c'est une telle part du reste de l'humanité qu'on oublie trop souvent, nous, devenus culturellement laïques et "mécréants" que le reste du monde a la foi... et que ça devrait être le cas, même dans un monde cyberpunk ou post-apo désabusé et cynique. -
Léonie (322☆) Le 18 Août 2020
J'épouse ta posture Sebastiàn. Nous jouons comme nous vivons, par le petit bout de la lorgnette. D'où le culte du Grand Rat pour contrebalancer cela, à son petit niveau. L'affaissement de la spiritualité dans nos sociétés occidentales se révèle être un fléau. Nous assistons à un suicide de nos civilisations. -
Phylène (1945☆) Le 18 Août 2020
Soyez patients, frères et soeurs, l'avènement spirituel arrive. ( Et surtout ,qu'il y a un pourtant un grand Culte de l'autre côté du Mur, suivez mon regard, où sont tous Ses fanatiques ? ) -
Valion~36896 (365☆) Le 19 Août 2020
Le pragmatisme n'est qu'un œil obstiné et clos, seul et impuissant face aux abîmes insondables qui contiennent l'indicible. ☆