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EDC de Phylène

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Cacher

- Vitrines.

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Vive les vacances.
Sous format Cacher, c'est mieux. Des bisous chastes.



-Décousues



Et toi est-ce que tu comprendrais ?

Et mon Coeur tu le comprendrais ?

Et l'Honneur ? Tu le comprendrais mon Honneur ?

Et mon Silence ? Tu le comprendrais mon Silence ?

Il n'y a pas grand chose à dire, comme avant. Le souvenir s'échappe déjà d'un songe éveillé, un rêve de bourgeon et la triste solitude d'un mot éméché. Il y a eu les mots et les maudits. Il y a eu les sots et les sauteries. Les endimanchés, les cadavres, les meurtrissures, les semblables. Les exécrables, les ignorants, les passagers. Il y a ce prêcheur sur un lac de goudron, dans sa longue barque, ce fossoyeur du dimanche, ce clinquant sauvage au sourire émacié. Il y avait ce clochard pourrit qui puait le litron, la vinasse éclopée.

Fichue mer grise.

Il y a cette étoile sur le lit, le foutre sous les néons, le plastique et les chansons. Il y a ses talons, et la clope à peine finit, une marque de rouge à lèvre, cette preuve infinie d'une nuit d'amour rondement payée.

Velours, Nylon, parure tachetée, cuissot sensible, chatte humide, soupir déconfit entre quatre murs qui puent la pisse.

Et puis il y a le vent. Enfin, le vent.



"Alors tu bouges ?!"
La voix de pétasse avait sonné comme une trompette, elle entendait derrière son épaule la mastication dégueu-classe du chewing-gum goût torticolis de la veille et skywi pas frais. Yeux de poissons, air bovin, des cuisses trop larges sous la mini-jupe de cuir, et cette horrible veste rose à poils qu'elle traînait partout parce que " Les mecs s'en foutent de ce que je porte, tant qu'ils payent, c'est mon cul qui les intéresse. " Clarisse était cette fille sans classe qui avait vécue dans les bas-fonds. Moche, une surface patinée des joues au front, des trous que l'alcool et quelques vies de fumeuse avaient éclaté. Un regard toujours irisé de la nouvelle drogue en vogue et sa voix qui polluait les dix mètres autour d'elle. Pas assez d'argent pour se payer un clone correct, trop d'addictions pour faire des économies. " Bouge, sinon la Grosse va encore nous engueuler, on a deux cycles de retard sur le service. " " Ça va, j'arrive. " La Grosse, plus communément appelée Madame Plein-aux-As, Connasse, Sale Pute. Riche, très riche, encore belle malgré le clone de cinquante années qu'elle aimait à conserver pour le travail. Avare ? Peut-être, tout le monde savait qu'elle dormait sur plusieurs millions capables de lui payer le tout nouveau clone Perfection + +, gros seins et belles fesses garanties. Malgré tout ce qu'on pouvait dire d'elle, Senorita Mâchouille-les-bites-plus-vite-que-son-ombre protégeait et aimait ses filles. Clarisse était encore jeune, turbulente, chiante, et il fallait la recadrer.

" Vous étiez où ? Vous avez encore deux heures de retard ! Qu'est-ce que vous croyez, que je me tue la santé pour vos beaux yeux ? Vous pourriez au moins vous excuser."

"Rien à battre." Clarisse prenait une gifle pour sa turbulence, Phylène un savon " Ne te laisses pas entraîner par cette impertinente, tu as un bel avenir devant toi. "

Elle ne répondait pas, ou marmonnait une vague excuse. Irina leur jetait alors un regard impérieux avant de les laisser filer. " Bougez-vous, vous avez des clients. "

On se fichait pas mal de qui vous étiez, de qui vous êtes. Beaucoup de filles et d'hommes venaient se cacher. Peur, chasse à l'homme, drogue, huissier, une femme un peu trop regardante sur les activités de son conjoint. Le tout, c'était de faire du chiffre. Cocktail, plan à trois, pipe, sodomie, d'autres trucs plus dégueulasses et délires un peu plus tordues. Filles à trois seins, femme à queue, homme à chatte, troll, orc, c'était à juste titre un beau bordel. Sans doute le plus prospère du quartier. Une chambre coûtait entre 700 et 3 000 crédits la nuit, une fille si elle savait y faire, pouvait se faire jusqu'à 2 000 crédits pour une baise. C'était correct. Quinze minutes à regarder un mec se balancer au dessus de ses seins puis finir dans un bruit de constipation. On fournissait les capotes et le lubrifiant. Un bon coup qui appréciait, c'était la promesse d'un client fidélisé, et plus si affinité. Les shows privés montaient vite, la sécurité en parallèle, elle, descendait. Ça faisait un moment qu'on avait pas revue Miko. Tant pis, une autre la remplacerait un de ces quatre.

" Hey Phyphy' ?!"

" Quoi ?! " Phyphy, ça sonnait un peu moche, un peu con et un peu niais. Elle n'aimait pas trop. Mais elle ne lui disait pas. Pour Clarisse, un surnom c'était une copine. Une bonne copine. Et la plupart des autres nanas ne la supportaient pas. Il faut dire que Clarisse portait l'Agrimensor mieux que personne. Grande gueule, chiante, pas du genre à mâcher ses mots. Les insultes fusaient vite, et les lames sortaient des fourreaux. Clarisse était pourtant prête à écouter un peu tout et n'importe quoi, suivre sans broncher pour n'importe quelle connerie, même si ça pouvait lui porter préjudice. Elle avait payé quelques loyers par avance, elle était tranquille, et elle laissait Phylène squatter sa chambre.

Ce soir c'était différent. Soirée à thème. Vautours à l'honneur, cages et plumes dans le cul, des masques, du Champkroz de contrebande. Une fortune. Apparemment, des types de la pègre du moment qui voulaient s'amuser. Ils avaient louer le bar pour trois paire d'yeux et plusieurs kilomètres de peau du cul. Sécurité doublée, serveurs doublées, filles prises en doubles. Débauches et luxures, un pied dans la tombe et des mètres et des mètres de cocaïne dans les pifs poilus des mâles en rut. C'était le genre d'extra qu'on adorait. L'ambiance tamisée favorisait l'excitation des mâles et des filles sous le regard incandescent d'Irina. On en avait de partout, ça puait, le foutre, le vomis, l'alcool. Les mecs tombaient un à un, les filles passaient une par une en perdant peu à peu leur plumes. À quoi ça sert de s'habiller si bien, de se faire si jolie si c'est pour se faire déplumée en deux claques sur le cul ?

C'était loin d'être l'endroit rêvé, c'était glauque, insalubre. Pas les locaux, non. Les gens. Il y a ceux qui sortaient ravis, les autres qui se cachaient à moitié sous leur col, ceux qu'on acclamait. Les sorties en groupes, les promesses de mariage, les jetés dans le caniveaux d'un " Que je te revois plus ici, ordure. " Au matin on retrouvait son lit avec le cul et la chatte en feu, pommade, pommades et pommades, nettoyage dans les règles de l'art. C'était le moment de la piqûre, des remises en question, d'un verre, puis d'un autre. Une bouteille, et une autre.

Un train de vie insalubre pour une guêpière silencieuse. Argent sale pour un travail honnête. Pas si sale, finalement. Pas si insalubre, après tout. Et malgré les litres d'écumes, les saloperies, on était heureuse.



◊ Commentaires

  • Lewd (35☆) Le 26 Octobre 2018
    C'est dur d'écrire dans un registre vulgaire... bravo on s'y croirait. J'ai même penser a Valstik en imaginant la scène.
  • EHeFEB (0☆) Le 26 Octobre 2018
  • Sana_Peli~68695 (418☆) Le 26 Octobre 2018
    " Une chambre coûtait entre 700 et 3 000 crédits la nuit, une fille si elle savait y faire, pouvait se faire jusqu'à 2 000 crédits pour une baise. "

    damn, je sais pas où c'est mais c'est offert !

    Plus sérieusement, j'aime bien le texte ! un truc pas forcément heureux, dépressif ou une remise en question d'un perso, ça fait plaiz ! les histoires originales c'est marrant
  • Frost (27☆) Le 26 Octobre 2018
    Passe par là apportant du fil et une aiguille puis se tire comme il est venu
  • Aislinn~60672 (172☆) Le 27 Octobre 2018
    J'aime beaucoup. Pas facile a faire sans donner dans le vulgaire. Bravo !
  • Manerina~6356 (1552☆) Le 30 Octobre 2018
    Je dirai même: pas facile de donner dans le vulgaire tout en gardant une certaine part de poésie. ♥
  • Frost (27☆) Le 01 Novembre 2018
    Ouaip tiens c'cadeau d'la maison!