EDC de Phylène
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Encore un je t'aime perdu (pt3)
De catastrophe en bizarre allongée sur le divan, jambes nues nylon jusqu'aux cuisses elle a les mains mains jointes sur sa poitrine, cheveux décousus, farandoles sur le plancher, elle a la bouche qui luit au coucher, j'aurai voulu la voir moi, cette fois sa bouche ses mains sous sa robe, contour un peu frivole quand elle joue avec ses seins, j'aurai voulu la toucher moi, quand elle fait la farandole en se changeant juste avant de rentrer dans le bureau, elle a abandonné sa culotte derrière entre les coussins j'ai envie de
et si j'avais tenu ses cheveux
et si j'avais tendu ses yeux
en contre jour dans une embrasure rêvée si
à travers les rideaux, à travers les rideaux j'aurai
pu
elle a la bouche gracieuse aux rubis envolés, elle a toujours ce teint lisse, cette craie qui renvoie à ses yeux le contour noir qui luit, plongé entre ses deux pellicules j'ai vu un astre entre deux couchers d'astéroides, entre deux vides aux surfaces blanches j'ai dit
eh salut ça va entre deux vitres de plexi, j'ai dit eh salut on va, manger ensemble dans un fast food merdique
eh, on s'emboite dans un hôtel
A la santé des vignerons, une once de plus dans la vinasse, à la santé des vignerons un pas de plus au sommet de l'atlas
comme on avait glissé comme des gamins sur la pente des affligés, risibles et pathétiques on s'était dit à la vie à la mort et fuck les chiffres
enfin c'est drôle quand même les gens qu'on perd pour une histoire de piques, enfin c'est triste quand même les gens qui perdent et qui subissent enfin merde quoi, on était là amis,
C'est trop bizarre le cœur triste cristallise comme des années, des échardes surannées au flanc des cadavres percés, on transporte à la chaine ces ptits malheurs qui font un homme, contemplant à l'arrière le p'tit bonhomme qui chiale, et eh
une tape sur l'épaule on y va, prend l'trône et on s'en va
sur un cadavre d'ennemis, d'amis oubliés enfants d'putains prit par les années eh cette chienne de vie on l'aura pas t'façon
non dit hypocrites en blason
eh mon gars, mais on s'en bat les couilles de ta vie
y'a jamais eu qu'nous, à nos yeux à tes yeux, on est personne toute notre vie
dans un florilège d'insultes metagames dans les hirsutes, j'ai un pantalon solide, ceinturon des pointures, ça claque comme un fouet
Faudrait pas que t'es peur de moi, enfin
Tu sais, j'imagine pas trop les rencontres, les non-dit les sermons, tu sais j'sais pas trop parler aux gens, en fait en général, j'dis des trucs et on voit. J'suis pas trop l'genre de type apocalyptique qui va changer ta vie comme ça d'un clique. Plutôt un type normal avec un tas d'trucs dans la tête, moi, j'veux pas qu't'es peur de moi non, j'te dirais des phrases sans queues ni têtes, ouais, sans que t'es besoin d'y chercher du sens, juste, j'veux savoir c'que t'en penserais, là, par exemple si j'te disais qu'aujourd'hui j'ai pensé aux escargots, j'l'ai vu dans l'parking prêt à s'faire écrasé par la première voiture qui passe, non mais, pense pas qu'j'fasse le bonhomme quand j'le jette dans l'herbe en espérant l'sauver, juste, j'sais pas en fait, te parler, ce serait déjà rêvé, voir ta bouche bouger là, entre les oh et les ih, les toc et les poc de tes syllabes décrypter les bulles de tes lèvres tout savoir, là, tout apprendre, comprendre tes gestes, ouais, juste tout voir de tes doigts de tes paumes connaître les lignes de ta main, la douceur de tes joues, juste sentir une fois ton souffle, juste toucher ta bouche, juste caresser ta bouche, juste caresser, j'voudrais pas qu't'es peur, de moi, j'voudrais pas qu'tu penses, pervers, que j’épie tes pas, que j'apprends tes horaires, tes talons, tes univers des blousons, j'voudrais pas qu'tu penses que je t'épie à travers le reflet plexiglas de trois baies vitrées, non, j'voudrais pas qu'tu penses que j'épie ton regard tout en l'évitant, non, j'voudrais pas qu'tu saches qu'à chaque fois que j'vois tes yeux j'y plonge comme un damné, quitte à mourir comme un possédé, non, j'voudrais pas qu'tu penses que dans les pigments des forêts de tes yeux à l’émeraude touchant, entre les marrons et les bulbes des tes forêts enchantantes, j'voudrais pas que tu penses que j'danse en te voyant, non, qu'à la caresse d'un fruit je m'envole je m'étiole comme un nuage de pluie, eh, moi ce que je veux c'est suivre ta voix à jamais, juste entendre écouter, et si j'pouvais toucher les la en écho de ton chant, alors là, rivage de beautés, planètes enchantantes, ouais, ça fait deux fois déjà, j'ai dit, toucher les rivières enchantantes, au parfum de ta bouche, j'y accrocherai un lien pour que toujours le soleil s'y couche, j'pourrais regarder à l'est au matin embrasser tes lèvres au matin, j'pourrais regarder à l'ouest au soir, coucher des mots sur tes lèvres comme une histoire, entre la raie et les bijoux parfumés, sous la musique de ta voix, un échange discourtois, j'aurai dit ' madame ce soir c'est pour moi ' une bouteille de vin à la carte, prenez c'que vous voulez champagnes et pommelés, eh, un chablis pour accompagner et si tu m'aimes envolé, j'aurai voulu qu'tu dises oui, par principe par plaisir, j'aurai voulu qu'tu sois là, simplement avec moi, même si c'est rien, même si bien, juste un soir, juste une fois, juste comme ça, juste faire croire, juste par là, une route sans sens, pas unique, pas troublante, mais j'voudrais pas t'faire peur, j'voudrais pas qu'mon coeur là, déposé à tes pieds, te dise ' c'type est cinglé ' non, juste là, juste comme ça, pour le plaisir d'une seule fois, même martelé même mangé, on aurait eut faim tous les deux, on aurait mangé, simplement, dévoré l'coeur l'un de l'autre s'épouser pour le fun se massacrer qu'on soit mort, se détester à tout propre, et puis qu'on s'quitte un matin un pupitre, ouais, voilà la vie qu'on mène, en un jour incertain au bord de tes lèvres, précipice des aimés voici ma lettre
Si j'avais dit un jour je t'aime aux passion à mon cœur, si j'avais écouté une fois d'plus les pulsion tes saveurs, si j't'avais suivie sur la route, si j't'avais signé coucou, eh, euh salut sans vouloir te déranger, entre deux rangées d'arbres ou de voitures, sur un parking comme un malade mental, et j'aurai pu tracer dans la neige ton nom, j'aurai été le ridicule du plus ridicule de tes amants, j'aurai loué une division entière chanté ton nom à tue-tête, j'aurai crié à m'en saigner les veines, en gouttes de sang dans la neige, j'en aurai fait du rose en bouillie, j'aurai gouté ton sang en coulis, c'était pas beau ni propre je t'aimais je t'aime encore alors, si j'avais peur si j'avais mal mais rien d'tout ça, juste vide, juste là, encore un cœur à tes pieds, juste comme ça, si t'avais lu ma lettre t'aurais eu peur, peut-être
enfin c'est drôle c'est bizarre
tout ça c'est que d'l'histoire, des mots sur un papier
incertains
même pas beau
non
j'aurai écrit ton nom, mille fois s'il le fallait,
j'aurai répété dans les galaxies les années, j'aurais dit ton nom
encore si j'avais pu, si j'avais eu un corps un cœur une bouche à donner
si j'avais su
si j'avais pu
je l'aurai dit encore tant qu'tu m'aimais
Informations sur l'article
[HRP] Rebond
08 Novembre 2024
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