EDC de Pavlo~55667

Une fois. Une tentative. Un heptade.
Il n'en avait pas fallu plus. Parfois les évènements s'enchaînent à une vitesse hallucinante.
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Point temporel 10082015
Il était tard, c'était peut-être le matin, ou bien le soir. L'humain avait fini de peaufiner sa technique de trucage de billets de sauvegarde. Peut-être aurait-il dû attendre que cette histoire de points de hacking soit passée pour ne pas attirer les soupçons, mais au bout de plus de deux heptades sans s'être fait repéré il estimait que personne ne le trouverait s'il s'en tenait au plan. Visiblement aucun scan complet du personnel n'était fait par le CDO ou le militarium dont tant qu'il n'était pas contrôlé, personne ne saurait.
A moins que...
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Point temporel 13082015
A moins que quelqu'un s'amuse à vérifier de manière complètement aléatoire les points de recherche de certains membres du militarium. Pavlo n'avait vu que cette solution lorsqu'il avait reçu, au petit matin, un message de la hiérarchie le priant de mettre la situation au clair avec le CDO. Que neni, il n'en ferait rien.
Dans l'après-midi il reçut un com lui signalant qu'il faisait l'objet d'un avis de recherche. Ainsi commençait la cavale. L'humain irait faire ses heures de travail de nuit, lorsque les membres du militarium seraient presque tous endormis, il ne dormirait plus chez lui mais dans des taudis comme aux premiers jours, changeant toutes les nuits.
Sauf que...
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Point temporel 14082015
Sauf que le CDO était plus malin. Ils étaient tombés sur lui pendant la nuit, l'humain était endormi, recroquevillé en position foetale dans un coin du bâtiment. Il n'avait bien entendu opposé aucune résistance aux agents car il est en effet bien difficile de se battre lorsque l'on dort. Les agents l'avait ligoté fermement, attendant qu'un supérieur passe pour l'envoyer en prison.
C'est donc là-bas que l'humain se réveilla. Dans une petite cellule poisseuse, avec pour co-détenus une petite semi-rebelle rouée de coups et un orc mal léché visiblement auteur de ces coups. Il était là pour 18ch.
Bien sûr l'Etat-Major lui demanda des explications, l'humain feint que cette quantité de points de recherche étaient due à une soirée bien arrosée, bien qu'il ne sortait pas. Mais qui irait vérifier ?
Cependant...
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Point temporel 15082015
Cependant à son retour en patrouille, l'humain avait été visé du doigt par un sergent. Chaque membre de la patrouille s'était alors enquis de vérifier sur son deck la somme de points de hacking du soldat, y allant au passage de son petit commentaire. Il s'était défendu en disant que sa vie personnelle ne regardait personne à part lui, piètre défense. De toute façon Pavlo était toujours membre du militarium malgré son séjour en prison, et cette histoire était pour lui derrière.
Mais ainsi va la loi de Murphy, le pire est toujours certain et les évènements vont toujours dans son sens. Les choses auraient pu s'en arrêter là, mais l'humain fût fouillé en sortant de patrouille. Quelqu'un le soupçonnait de voler des cristaux. Se quelqu'un avait raison, certes, mais comment cette idée avait-elle pu germer dans sa tête ? Sacré coup du sort.
Ce fût une fouille particulière. Lors de la patrouille, Pavlo à la traîne comme d'habitude avait caché 10 cristaux tout au fond de son sac, sous une chemise en boule, impossible de les repérer. Le sac était bien fermé sur son dos. Il n'aurait sûrement pas dû, car en remontant, un sergent dont les ordres étaient clairs le passa au crible, réussissant à ouvrir le sac et à le fouiller de fond en comble sans que personne ne le voit, ni même l'humain. "Je vois 10 cristaux dans votre sac soldat." Cette phrase l'avait choqué, comment pouvait-elle savoir ? Il sortit son sac et prétexta que les cristaux s'étaient glissés-là par hasard, après tout il y avait eu beaucoup de hasard ces derniers jours alors un peu plus ou un peu moins...
Mais...
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Point temporel 18082015
Mais ça faisait beaucoup d'excuses. Il était maintenant considéré comme une "petite frappe malhonnête". Lui, le soldat qui avait pendant des heptades fait de son mieux pour montrer qu'il voulait bien faire sans jamais rien demander, voila que maintenant plus personne ne voulait se battre à ses côtés. Ils n'avaient pas tort, mais le sort s'acharnait un peu sur l'humain.
Les justifications semblaient inutiles, et tout le monde commençait à se mêler des affaires de l'humain, au moins il était devenu intéressant aux yeux du militarium. Il n'était plus rien, il était quelqu'un. Pas quelqu'un de bien, mais juste quelqu'un.
Il décida de se racheter une conduite. Se promis qu'il arrêterait d'essayer de profiter du système, le temps que les choses se tassent, que l'orage passe. Il commença par se taire, il ne dirait plus rien quoiqu'on lui dise, il serait discipliné et obéissant, bien dressé, doux comme un kobold domestique. Mais il fallait qu'il fasse quelque chose de bien. Pendant des années les frigos du militarium avaient été vides, l'humain décida alors de les remplir. Sa paye du jour y passa, 8.000cr d'un coup pour nourrir ses frères d'arme, ça valait le coup. Ces crédits-là il ne les avait pas volés, il les avait gagnés à la sueur de son front.
Tout semblait fini...
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Point temporel 19082015
Tout semblait fini pour lui, cette histoire finirait par être oubliée. Il avait pensé la veille quitter le militarium, mais l'envie de faire taire tous ces gradés et ces soldats qui se pensaient mieux que lui lui donna le courage de rester. Et puis sa sauvegarde truquée n'avait toujours pas été remboursée, ça faisait plus de 50.000 crédits qu'il avait payé de sa poche et qu'il aurait aimé récupérer. Néanmoins la vie est ainsi faite. Quand on joue il arrive que l'on perde.
L'homme avait prévenu qu'il arriverait en retard à l'assemblée générale qui se tenait ce jour-là. Son retard fût quand même sanctionné, il fit ses 20 pompes sans broncher et se recala dans le rang. Comme toujours il trouva l'assemblée ennuyante, pleine d'hypocrisie, le nain endormi à côté de lui n'aidant pas.
Puis, passées les promotions pleines d'émotions et de faux sourires il fût appelé devant le rang par le général. Pour quiconque aurait observé la scène, ce moment aurait ressemblé à celui où dans le gag le gars pose son pied sur la peau de banane, celui où l'enfant traverse la route quand quelqu'un arrive bien au dessus des limitations de vitesse, bref : le moment où l'on se dit "ohoh".
La seule victoire de Pavlo ce soir-là a été de couper l'herbe sous les pieds du général. Elle comptait le limoger, il le savait. Alors il lui coupa la parole et lui rendit ses galons avant qu'elle n'ait l'occasion de les lui enlever. Son bidouillage de tickets de sauvegarde avait été repéré par on ne sait quel maléfice, mais après l'heptade qu'il venait de passer ça ne l'étonnait même plus.
Il fût sorti du militarium par le sergent qui l'avait accueilli et formé en majorité, et par un tout fraîchement promu commando qui fit du zèle en utilisant la tête de l'humain comme bélier pour ouvrir la porte du militarium.
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Ainsi s'achevait la pauvre tentative de Pavlo d'user du système.
Le système avait retrouvé la vue. Fin du game.