EDC de Pavlo~55667

Dormir partout et n'importe où, c'était devenu le crédo du jeune humain. Des piles de carton pleins de champignons et moisissures innommables des taudis de la basse ville jusqu'aux sofas confortables des villas de la haute-ville, il avait pu tester un peu tout ce qu'il se faisait durant ses premiers jours en ville.

Et puis, comme un coup du destin, un rencontre. Une chance de grimper dans l'échelle sociale, de ne plus être ce clochard sans pantalon qui un jour avait inspiré tellement de pitié qu'on lui avait offert un verre à la Moule ; de ne plus être ce fouineur, trouveur de trésors illégaux.

On lui avait parlé d'une personne qui pourrait lui racheter sa marchandise, ce même jour où on lui avait offert son premier verre. Le temps d'obtenir une entrevue et de transformer ses bocaux pleins d'air en bocaux pleins de crédits il avait accepté un poste de barman. Le job n'était pas ce qu'il cherchait, mais comme il aimait se le répéter "c'est toujours mieux que rien" et puis, on lui avait offert un pantalon, des chaussures, un toit pour dormir, de quoi manger, une dignité.

Night, la patronne, avait un ami qui cherchait un technicien, le poste de barman n'était que temporaire. A vrai dire, entre les cocktails renversés et son tact, passer la journée à faire la conversation tout en servant des Sex on the Beach à des elfes de luxe ce n'était pas pour lui. Remarquez, même ce poste, dans une grande usine, ce n'était pas pour lui mais... "c'est toujours mieux que rien".

Il faut surtout dire que ça lui laissait du temps pour autre chose. Les fouilles par exemple.
Une fois son contact rencontré, Pavlo était passé du petit NI technicien payé 1000cr de l'heure, trimant pour avoir un logis à celui de citoyen, ayant les moyens de s'acheter ce qu'il désirait. La vérité était surtout que le poste de technicien lui servait de couverture, une couverture où il pouvait toujours n'être personne. Tandis que dans un bar... Les gens vous remarquent, connaissent votre nom, votre visage.

Le petit humain le voyait bien. Il avait, dans ce grand bâtiment abandonné qu'il avait trouvé par pur hasard, une mine d'or. Ses quelques cochonneries qu'il avait trouvé en faisant comme tout le monde un jour s'étaient transformées en une grande entreprise. Partout les bocaux remplis de substances diverses s'empilaient. C'était illégal, on lui avait dit, il le savait, mais il s'en fichait. L'argent, c'était ce pourquoi il le faisait. Il ne comptait pas s'arrêter là, et quelque chose lui faisait sentir que de toute façon, il ne s'arrêterait pas là.

Comptant ses bocaux, il pensait.
"Je suis Pavlo, je ne suis toujours personne. Mais une personne bientôt riche."