EDC de Pavlo~55667

Chacun a ses débuts à Dreadcast.
Tous se souviennent de leurs premiers pas, leur première bouffée d'oxygène. Nous naissons adultes, matures et en bonne santé. L'Imperium nous donne au moins ça, ce que nous faisons de ce don est ensuite de notre ressort.

Nu comme un ver, il sortit de la cuve. Un coup d'oeil à droite, un coup d'oeil à gauche, le contact avec le monde qui l'entourait était pris. Quelques outriliens s'affairaient, avec le même mimétisme qu'un droïde, à ouvrir d'autres cuves et à préparer les nouveaux nés. Personne n'était là pour lui tenir la main jusqu'à la porte, personne.

Le smog à l'extérieur lui brûla les poumons, mais après quelques minutes il s'y habitua. Dans l'immeuble à côté, on pouvait entendre une femme qui hurlait sur son compagnon. Dans la ruelle, un clochard à moitié mort était vautré, une bouteille de skiwi à moitié vide dans la seule main qu'il avait, une affichette avec écrit "aidez-moi" autour du cou.

L'homme ne fit pas attention à tout ce monde et continua sa route vers le CIPE, errant dans les rues telle une âme en peine, marchant robotiquement le long des routes. Les gens ne faisaient pas attention à lui, il ne faisait pas attention à eux.

Au CIPE on lui promit un contrat d'allocataire pour une heptade, le temps qu'il trouve ses marques. C'était toujours de l'argent facile. Il accepta et fit plus que ses heures.

Après le travail, il passa devant un attroupement de fouilleurs. Ils mettaient du coeur à l'ouvrage, mais chacun faisait ses petites affaires dans son coin, seul. Il les rejoignit, fouilla un peu le sol, dégotta quelques bidules dont il n'avait aucune idée de l'usage puis repartit, seul. C'est donc seul qu'il continua sa route, il fallait dormir.

Ne sachant pas trop où aller, il trouva un vieux taudis tout à l'ouest de la ville. Le coin était mal famé, les ruelles n'étaient pas accueillantes, les gens non plus. Au milieu des villas de luxe hyper-sécurisée, on trouvait de vieux taudis tout miteux. C'est dans l'un d'entre eux qu'il décida d'élire domicile pour la nuit. L'endroit était étriqué, sale, puait les relents de vomi et de pisse. C'était mieux que finir comme ce clochard.

Fermant les yeux, il pensait.
"Je suis Pavlo, personne ne me connait, je ne suis personne."