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Innerworld - L'Amour

Elle ne s’éveillait plus en sursaut, le souffle court, les bras projetés en avant, doigts griffus cherchant une gorge invisible, celle d’un ennemi, d’un spectre, d’un cauchemar qui s’étiolait à l’aube.
Elle ne tremblait plus dans la moiteur d’un réveil enfiévré, la peau glacée de sueur, son regard d’or fouillant l’obscurité, scrutant les angles traîtres et les recoins d’ombre où autrefois, mille menaces semblaient rôder.
Les cauchemars s’étaient tus, relégués aux confins du passé.
Les nuits étaient devenues des refuges, tissées de silence et de chaleur. Elle s’éveillait désormais blottie contre un corps de gré, une chaleur douce lovée tout contre la sienne, un souffle paisible effleurant son oreille, cadence régulière qui l’ancrerait toujours à la réalité.
Ce monde, si triste, si cruel, si âpre, avait pourtant fini par lui céder un fragment de bonheur, comme un joyau tombé d’un amas de cendres.
Un bonheur à la peau d’orage et aux yeux d’ambre profond, à la chevelure D’Argent filant comme une rivière sous la lune.
Une anomalie. Une bénédiction. Une aube née au cœur d’une nuit sans fin.
La vie, lasse de la tourmenter, semblait enfin lui tendre une main clémente.
Peut-être avait-elle jugé qu’assez de souffrances l’avaient forgée, assez de batailles l’avaient éprouvée, assez de cicatrices avaient gravé leur histoire sur sa peau de sang.
Alors, en un sursaut d’indulgence, elle lui avait offert ce qu’elle n’osait espérer : une porte entrebâillée vers un avenir, un nom chargé de respect et de résonance, et lui.
Lui qu’elle avait douloureusement convoité, persuadée que jamais elle ne pourrait l’effleurer.
Lui qu’elle s’était forcée à exorciser de ses pensées, jusqu’à ce que le destin se joue d’elle et réécrive l’histoire.
Car il avait décidé.
Décidé qu’elle avait enfin le droit. Qu’elle était méritante.
Le droit d’aimer sans sentir le poids d’une corde passée autour de son cou, de la froide morsure du métal de menottes sur ses poignets, comme si l’amour n’était qu’une prison dans laquelle elle ne devait jamais tomber.
Le droit d’être aimée, non pour ce à quoi elle ressemblait, non pour jouir de l’usage de son corps, mais simplement pour ce qu’elle était.
Le droit de se laisser aller, enfin, sans le poids du doute et du rejet. Sans le poids de ce sentiment de ne jamais être assez bien.
Ozlem Von Storm n’était plus une cité en ruines, une forteresse éventrée par les assauts d’un passé dévorant.
Son monde intérieur, autrefois saccagé, commençait à se reconstruire pierre après pierre, ses remparts s’élevant de nouveau sous des mains attentives.
Et dans ces ruines encore fragiles, un cyborg aux traits sculptés par le vent et le fer colmatait les brèches, rebâtissait les murs, réparait les portes.
Là où autrefois ne soufflait que le vent glacé de la solitude, une lumière vacillante renaissait.
Alors, une question, timide, insidieuse, effleura son esprit.
Était-ce la fin d’une histoire ?
Ses jours de souffrance appartenaient-ils vraiment au passé ?
Ou n’était-ce qu’une accalmie, une trêve trompeuse, une illusion éphémère avant que le destin ne réclame son dû ?
Mais ce soir, ces doutes n’avaient pas d’emprise sur elle.
Elle se laissa aller, glissa dans la chaleur d’un bras couleur de cendre, et ferma les yeux.
Et pour la première fois depuis ce qui lui semblait une éternité, ses songes furent paisibles.
Là, au creux d’un monde qui ne la rejetait plus, dans l’étreinte de son aimé, elle s’autorisa à croire qu’elle était enfin chez elle.
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C'est toujours important de dire merci. Alors merci =)

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