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Unstable Data Protocol II - Les flammes d'un incendie

Le parfum d’une âme sœur, la douceur d’une caresse et l’apaisement du smog froid sur le balcon qui surplombe les néons de la ville me rappellent qu’il n’y a pas meilleur moment que l’instant qu’on partage.

Le calme se cantonne à la seconde alors que le chaos s’étend sur des siècles. Une simple alerte rompt brutalement la quiétude. Les informations peinent à circuler. La machine impériale s’enraye vite. La durabilité au profit de l’efficacité. La tension monte, mais ce n’est pas ma première fois. Il va encore falloir sortir de ta zone de confort de petite poupée. Ils ont besoin de toi, elles ont besoin de toi.

« C’est parce que vous le faites pour les autres que vous êtes légitime. »


L’odeur des peintures qui fondent, de la chair qui retourne à la poussière et la chaleur de l’air saturé en toxine me rappelle qu’il n’y a pas pire moment que l’instant qu’on détruit.

J’ai encore dû cuver quelqu’un parce que nous n’étions pas là plus tôt. Parce que je n’étais pas là plus tôt. Est-ce vraiment là le chemin que j’ai choisi de prendre en quittant le confort de mon existence de jouet sexuel ? Devenir médecin, expéditionnaire, plongeuse et endosser le poids de ceux qui savent. Tout cela juste pour voir les âmes retourner à Thallys un instant ? Ce n’est pas pour ça qu’on se bat. Il faut qu’on fasse mieux que ça.

« Une constante chez les grands dirigeants, c’est qu’ils se battent que pour la dignité des autres. »


Le relent sec des armes à énergie, la fumée qui s’accumule dans mes filtres et le fracas du combat dans ce qu’il reste de mon ancien appartement me rappellent qu’il n’y a rien de plus perçant que l’instant où nous apprenons.

Ce n’est pas le moment de réfléchir à mon rôle, mais, celui de l’assumer et rapidement. Le commandement à besoin, les blessés ont besoin de moi. Mes amours, mes proches, mes collègues. L’objectif est d’une simplicité enfantine : sécurisé, soigner, capturer. Les flammes rongent déjà certains alors que la lutte fait rage dans le fond de la pièce. Il faut rapidement mettre les blessés en sécurité, prévenir les médecins et organiser la retraite. Tu dois faire vite, tu dois réfléchir mieux, tu dois faire des choix. Est-ce que ce seront les bons ? Nous ne le saurons qu’après. En attendant, le centre de quarantaine est prêt. Je suis prête.

« Mais regardez-vous, None. L’actuelle colonne vertébrale, c’est vous. »


Les effluves d’antiseptique sur mes mains, le silence de la nuit presque au petit matin et l’écoulement du smog dans une lente valse me rappelle qu’il n’y a pas meilleurs instants que le répit qu’on offre aux habitants.

Dans une certaine mesure nous avons réussi. Elles peuvent respirer l’air frais du centre de quarantaine et dormir tranquilles. La nuit sera encore longue et il me reste beaucoup à faire avant de pouvoir me recharger, mais, elles n’ont pas besoin de le savoir. Personne n’a besoin de savoir que les androïdes aussi peuvent fatiguer. C’est mon rôle après tout d’être fiable et de pouvoir offrir le réconfort à ceux qui se battent pour notre secteur. Demain sera une nouvelle journée à l’ombre de l’action.
Petite poupée, qu’est-ce que tu fais en dehors de ton carcan de facilité ?

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