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Amidrakh
Avant, le monde matériel apparaissait plus irréel que celui des émotions et des idées. Si tangiblement déraisonnable, avec ses habitants aux voix gutturales, ses coins de rue paumés, son tissu de non-dits et ses insidieux implicites. Mais ça, c’était avant, du temps de l’Abîme encore injectée derrière le tissu conjonctif, du temps où le corps était un papier buvard s’imprégnant du décor.
Puis la vie a pris ses droits, avec son cortège d’absurdités, ses questions d’attachements, de haine, d’amour, avec la politique et le boulot et toutes ces choses trop réelles. Avec sa question en filigrane, celle du temps restant, le compte à rebours avant le retour au non-être. Avec l’ambivalence des immortels, ce mélange d’insipide ennui et pourtant cette crainte qu’un jour il ne finisse.
Il faut l’accepter : nous baignons dans une mer de thèmes récurrents. Une mer, une mare, une flaque, et puis de toute façon, c’est quoi ce terme de mer, ça n’existe pas cette chose-là, la plus grande étendue d’eau qui existe est le lac de l’Abîme et même lui n’est qu’allégorique. Une flaque de thèmes récurrents, donc, étreints avec ravissement, au début, jusqu’à saisir que le souci des choses qu’on étreint, c’est qu’il faut peu pour en faire le tour.
Quand on aura aimé et écrit sur l’amour, souffert et écrit sur la rupture et la torture ; quand on aura plongé avec délice dans la nostalgie, qu’on se sera penché sur le rebord de l’auto-apitoiement, que nous restera-t-il ? Au bout de combien de bars à contempler le vide ou les couples ou les empilements mais probablement que le vide est le moins pire car il ne vous nargue pas, lui au moins, au bout de combien de skiwi à siroter pour se donner contenance aura-t-on fini le marathon ?
Être une fille facile, toujours deux amies aux bras. L’espoir comme l’inertie offrent leur compagnie, le plus souvent tarifée de déceptions ou d’usure, mais pas toujours, non, pas toujours, histoire qu’on reste dans le circuit, qu’on aie envie de rempiler quand elles lancent ce sourire qui fait fondre ou ce confort chaud du sommeil apathique. Comment on s’extrait du circuit vicié des jours identiques ?
Une réponse a fini par s’esquisser : pour garder le bonheur de vivre, chacun se doit d’entrevoir et d’embrasser sa propre zone de folie. L’artiste androgyne savourant la souffrance, l’obsédé de jouissance, le fanatique d’impérial mythe et les Mille Yeux en quête d’un jeu sans fin ont trouvé la faille qui remet du sens dans une existence emplie de fissures. Le néant tend les bras, avec la patience de l’inexorabilité. Sur notre temps compté, faut-il vivre moralement ?
Puis la vie a pris ses droits, avec son cortège d’absurdités, ses questions d’attachements, de haine, d’amour, avec la politique et le boulot et toutes ces choses trop réelles. Avec sa question en filigrane, celle du temps restant, le compte à rebours avant le retour au non-être. Avec l’ambivalence des immortels, ce mélange d’insipide ennui et pourtant cette crainte qu’un jour il ne finisse.
Il faut l’accepter : nous baignons dans une mer de thèmes récurrents. Une mer, une mare, une flaque, et puis de toute façon, c’est quoi ce terme de mer, ça n’existe pas cette chose-là, la plus grande étendue d’eau qui existe est le lac de l’Abîme et même lui n’est qu’allégorique. Une flaque de thèmes récurrents, donc, étreints avec ravissement, au début, jusqu’à saisir que le souci des choses qu’on étreint, c’est qu’il faut peu pour en faire le tour.
Quand on aura aimé et écrit sur l’amour, souffert et écrit sur la rupture et la torture ; quand on aura plongé avec délice dans la nostalgie, qu’on se sera penché sur le rebord de l’auto-apitoiement, que nous restera-t-il ? Au bout de combien de bars à contempler le vide ou les couples ou les empilements mais probablement que le vide est le moins pire car il ne vous nargue pas, lui au moins, au bout de combien de skiwi à siroter pour se donner contenance aura-t-on fini le marathon ?
Être une fille facile, toujours deux amies aux bras. L’espoir comme l’inertie offrent leur compagnie, le plus souvent tarifée de déceptions ou d’usure, mais pas toujours, non, pas toujours, histoire qu’on reste dans le circuit, qu’on aie envie de rempiler quand elles lancent ce sourire qui fait fondre ou ce confort chaud du sommeil apathique. Comment on s’extrait du circuit vicié des jours identiques ?
Une réponse a fini par s’esquisser : pour garder le bonheur de vivre, chacun se doit d’entrevoir et d’embrasser sa propre zone de folie. L’artiste androgyne savourant la souffrance, l’obsédé de jouissance, le fanatique d’impérial mythe et les Mille Yeux en quête d’un jeu sans fin ont trouvé la faille qui remet du sens dans une existence emplie de fissures. Le néant tend les bras, avec la patience de l’inexorabilité. Sur notre temps compté, faut-il vivre moralement ?
Fi d’éthique.
Il faut vivre.
Peu importe comment.
Il faut vivre.
Peu importe comment.
◊ Commentaires
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Henonn (1481☆) Le 19 Juin 2024
[Chacun sa folie, j'aime la tienne. *] -
Allan~76649 (126☆) Le 20 Juin 2024
["jusqu’à saisir que le souci des choses qu’on étreint, c’est qu’il faut peu pour en faire le tour." Je m'incline. Cette phrase va rester avec moi un moment.] -
Stellijah (292☆) Le 20 Juin 2024
{♥}