EDC de Nefer~54050

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Les fleurs bleues ne poussent pas sur le béton disait une ancienne Legatus... Ce n'est pourtant pas faute d'être abreuvées par des pluies de sang. Je cours sur les trottoirs sales et sombres, comme ce qu'il reste des lambeaux d'âmes qui tapissent la matrice. Mes frisettes brunes collent sur mon front brun alors que je retire mon respirateur. J'étouffe de plus en plus, j'ai moi aussi besoin de sang neuf... mais pas n'importe lequel. L'alerte a été donnée, l'une de mes sœurs d'arme est au sol dans un bar de la ville. J'suis peut-être faible mais je ne faillirai pas à ma mission : sauver des vies.

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Quand je suis arrivée, c'était... chaotique... Un tour sur moi-même arme à la main, je me suis approchée du comptoir et j'ai vu Tamaki par terre. Sa carotide envoyait des giclées de sang à 50 centimètre de hauteur. J'ai bondi dans sa direction, enfonçant deux doigts dans la plaie ouverte pour faire cesser le geyser rougeoyant.

Tamaki ! C'est bon ! C'est bon ! Bouge pas ! Bouge pas !!!

Mais la terreur verte rodait toujours, je n'en savais rien. Tout le monde autour semblait pétrifié dans une pesante immobilité, croyant Kinchaka partie. Croyant que tout était fini.

Mes yeux sombres se posent alors sur Tamaki, elle est toute blanche, ses lèvres tremblent, le froid emplit son corps alors que s'écoulent ses forces vitales dans une rivière pourpre. Mes yeux se plissent. Il se passe quelque chose d'anormal. Une transparence s'anime toute proche de moi. L'odeur de la mort sans doute. Soudain, l'air se découpe d'abord, des griffes assassines se déploient avant que j'ai le temps de réagir tranchant le peu de chairs qui maintenaient encore l'elfe en vie. Je vois la gorge de Tamaki se déchirer, la peau s'écarter laissant paraitre l'envers du décor dans une explosion sanguine.

Des giclées jaillissent dans un feu d'artifice, le bouquet final sans aucun doute. Je suis aspergée et j'en prends plein la gueule pour pas un crédit. Je pousse un cri étranglé comme une Zye enrouée. Je tombe sur les fesses les yeux écarquillés et rougis du sang de Tamaki. Mes mains sont paumes ouvertes vers le spectacle, ma mâchoire se décroche. Je sens simplement des effluves d'Ura, des crochets coupants comme les serres d'un rapace exogène me frôlent sans doute en étalant dans un geste vif un peu plus les restes de la défunte... Puis un rire strident suivit de la disparition du clone...

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Et je reste con. J'sais que je pouvais la sauver ! Je pouvais la sauver, bordel...

Et je reste assise dos contre le comptoir. Mes amies Harlinde et Nahla me parlent, me réconfortent. Mais je n'entends que des brides de phrases. Un soldat n'a pas le droit de craquer. Mon coeur résonne dans mes oreilles. Mes larmes viennent laver mes joues brunes.

Une simple fin de journée, à Dreadcast.

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