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[DCN] - Quête de la lignée maudite V
La quête de la lignée maudite V
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Quelque part à DreadCast, date inconnue
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Le temps passa lentement. Les tunnels des égouts avaient retrouvé leur calme, les petits exogènes voguant ça et là paisiblement. Comme si rien de tout cela ne s'était jamais vraiment produit. C'était curieux d'ailleurs, comment le calme pouvait s'instaurer de nouveau après tant de perturbations. Les petits, comme moins petits rats se repaitraient de ce qui restait des pauvres proies partiellement délaissées. Seuls quelques couinements se faisaient entendre par moment, ceux-ci communiquant dans leur langage propre. Paisible, tranquille. Comme cela détonnait étrangement avec tout le reste. Une silhouette entièrement dissimulée dans de nombreuses capes progressait lentement dans les tunnels. Elle ne semblait pas du tout pressée. Et contrairement à notre duo, elle s'avait exactement où elle était, où elle se dirigeait aussi.
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Son chemin se dessinait doucement, alors que cette ombre bifurquait à l'angle d'une intersection. Elle se déplaçait dans une aisance équivoque. À croire que celle-ci vivait depuis toujours dans un tel endroit. Après tout, n'y avait-il pas un nombre important de tribus dans les égouts de la Cité? La silhouette, au premier abord, semblait masculine. Grand, agile. Ce n'était clairement pas un Orc ou un Troll, comme celui-ci avait une apparence trop fine. Ses sens aux aguets, il s'arrêtait de temps à autre afin de s'assurer de ne pas surprendre un prédateur. Habiter les égouts ne le dispensait pas d'aucune manière de finir en plateau-repas si l'un d'eux venait à le prendre en chasse.
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Patient, l'homme suivait les différents réseaux. Après une dernière vérification d'usage. Une dernière ronde. Celui-ci emprunta une porte dissimulée. Celle-ci était assez vielle, en acier, et lorsqu'il l'ouvrit elle se mit à grincer. Une fois qu'il fut entré, à l'abri, il la referma derrière lui. L'Ombre avait été dérangée plus tôt, alors qu'il était parti à ses activités quotidiennes. Dérangé. Un nouveau problème s'était posé et il devait le régler au plus tôt. Et pourtant, ce n'était pas la première fois. Pas la première fois que le propriétaire de l'abri avait connu ce genre de désagréments. Au départ, il les subissait sans pouvoir y faire grand chose. Blasé, puis furieux, l'inconnu avait commencé à élaborer différents stratagèmes.
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Afin de protéger son domaine, l'homme avait commencé par de petits pièges ici et là. Ceux-ci avaient été rudimentaires et absolument pas subtiles. Cependant, les curieux se montrèrent de plus en plus prudents, les déjouant. Le problème persistait, et l'étranger dut se montrer beaucoup plus malin, plus vicieux. C'est pourquoi il développa plusieurs mécanismes. Ceux-ci devant s'activer dans une séquence d'évènements bien précis. Mais la beauté d'un piège réussi, c'était qu'il était horriblement irrésistible. Le nombre d'intrus diminua progressivement. Aussi parce que les malheureuses victimes eurent tôt fait de propager la rumeur d'un lieu dangereux à éviter. Cependant il en existait toujours des plus têtus. Et aujourd'hui, le rôdeur, en connaissait un nouvel épisode.
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Il tendit une main, actionnant un interrupteur. La lumière se fit dans la salle. Celle-ci était tout simplement délabrée. Dans un mur se trouvait une alcôve ouverte comme une cellule. À l'intérieur se trouvait un lit miteux, une accommodation bien basique. Les néons clignotèrent un peu, comme glitchant dans leur alimentation. Il vérifia rapidement qu'il ne manquait de rien. Combien de temps cela faisait-il depuis le dernier épisode? Cinq... dix ans? Il allait devoir remettre ça. Le propriétaire s'approcha d'un terminal sans se presser. Sur les holo-écrans s'affichent des données qui défilent à une vitesse folle. Puis un timer qui cumule le temps en clignotant en rouge avec les images d'une petite salle close. La silhouette resta un moment interdite devant ces images. Sans aucun doute parce qu'il n'avait pas prévu cela.
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Il actionna une commande avant de se détourner des appareils. Puis, il emprunta une nouvelle porte cachée. Celle-ci chuinta alors qu'elle glissait pour lui céder le passage. Dans l'ouverture s'offrit la vue du laboratoire saccagé, et sans même avoir à chercher, l'homme trouva la seconde entrée. La seconde porte céda sans faire d'histoire.
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Le temps. Voilà une notion relative. Combien de temps s'était-il passé? Il était parfois difficile de savoir qu'elle était la bonne perception de celui-ci. Parfois effréné. Parfois suspendu. Inconscient, le jeune vautour ne pouvait pas raisonner. Il ne pouvait pas non plus se douter des emmerdes dans lesquelles lui et son mentor venaient de se fourrer. Il ne se doutait pas que, à cet instant, beaucoup plus venait d'entrer en jeu. Quant à Kyrian... Il ne pouvait nier l'angoisse qui l'avait saisi alors qu'il avait réalisé qu'il était pris au piège, lui et son protégé. Il s'était même maudit sur le coup.
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Au bout d'une éternité, les sens commencèrent à revenir au mentor. Cela commença par l'étrange sensation qu'il était allongé sur une surface plus ou moins confortable. Lentement, il se mit à entendre le grésillement de l'éclairage, les bruits ambiants. Puis, le brouillard se dissipant progressivement de son esprit, il parvint à ouvrir les yeux. Désorienté, il tourna la tête. Un léger froncement se fit alors qu'il voyait encore un peu embrouillé, sa vue avait un peu de mal à se stabiliser, mais il voyait une silhouette allongée sur ce qui ressemblait vaguement à une civière. Puis il en vit une seconde, debout, encapuchonnée. Il essayait de se relever, son instinct lui hurlant qu'il était en danger, mais tout ce qu'il parvint à faire c'est de bouger à peine, un grondement étouffé.
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- Je me tiendrais tranquille si j'étais toi,fait une voix profonde, comme un avertissement
- Qu'est-ce que... Qui êtes-vous? Où sommes-nous?
- En voilà du culot... Toi et ton petiot vous vous êtes introduits chez moi, et maintenant c'est toi qui me demande des comptes? poursuit l'inconnu sans broncher.
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Un bref silence s'installe. Kyrian essayait de reprendre le dessus complètement, et avec un peu de patience il put prendre pleinement conscience de son environnement. Enfermé. Il était enfermé! Leur hôte avait donc pris plusieurs précautions. Le regard lunaire dévia brièvement, comme pour identifier la seconde silhouette sur la civière. Sen. Il crispa des mâchoires. L'étranger capta sans peine vers quoi celui-ci portait son attention. Comme pour satisfaire sa curiosité, ce dernier se décala le laissant observer. Le jeune était toujours inconscient. Perfusé qui plus est, un masque à oxygène contre son visage et quelque chose était branché à son datajack. Un long câble qui partait vers un terminal. Le mentor bondit sur ses pieds, craignant le pire pour son apprenti.
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- Qu'est-ce que vous lui avez fait!? hurla-t-il avant d'être pris d'un vertige qui l'obligea à prendre appui sur les barreaux.
- Pour le moment? Rien. Mais cela pourrait très vite changer si tu ne te tiens pas tranquille. Son avenir ne tient qu'à ta coopération et ton calme.
- Le jeune n'y est pour rien. Je ne sais pas ce que vous cherchez, mais il n'y est pour rien.
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Un rire sombre se fit entendre, alors que l'inconnu se tourne vers le pauvre vautour maintenu inconscient. Une main pâle vint doucement dégager quelques mèches dans un geste presque protecteur.
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- Il n'est pas innocent, détrompe-toi. S'il l'était vraiment, il aurait eu l'intelligence de ne pas te suivre dans une telle folie. Maintenant... vas-tu coopérer? Te tiendras-tu calme?
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l'Humain resta silencieux, le regard toujours fixé sur le plongeur. Puis il releva ce dernier sur l'hôte, inspirant un bon coup, puis expirant longuement.
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- C'est bon... je marche.
[c=520063]- Alors, en preuve de bonne foi, je vais te donner mon nom. Je suis Mathis. Et tu es chez moi. Maintenant tu vas répondre à mes questions.
- Et le jeune?
- Il continuera à dormir, simplement. La seule raison pour laquelle je me montre clément est son âge. Si tu te tiens à carreau, il prendra un repos duquel tu l'as sans doute trop longtemps privé. Et il sera libre et en bonne santé à la toute fin. Sinon...
- Sinon quoi? s'impatienta Kyrian qui sentait la menace s'alourdir.
- Sinon je crains que le petit ne fasse les frais de ton arrogance.
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Le silence de l'expéditionnaire s'éternisa, son regard voguait de l'un à l'autre. Il était tendu, inquiet. Le plus important à présent était de trouver un moyen d'être libéré et de sortir son compagnon de là. Rapidement. Il hoche simplement, une lueur déterminée dans ce regard lunaire.
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- Bien... Commençons. Que cherches-tu exactement?
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📓 Litteralis Scripta
24 Novembre 2022
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