EDC de Naurestel
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Cacher
//>./ Nuit de ténèbre ou le cauchemar sanglant?
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Marran 3/320.3 - 04:50
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Quelque part en Marran. Tout commençait par une soirée qui promettait d'être bien emmerdante. Les canaux étaient silencieux, les rades complètement vides, les rues désertées. Ça faisait plusieurs jours en fait que trouver une âme qui vive, ou même de juste rencontrer des gens était devenue presque une mission impossible. J'étais installée dans un canapé, revenue après une intervention médicale plutôt brève. Mon homme dormait depuis plusieurs jours, Nøkk, une Gnoll qui avait été ma fille en Orion s'était endormie pas trop loin de moi, roulée en boule dans le canapé. Ma mère était assise un peu plus loin. On discutait. Ouais ça promettait d'être plutôt tranquille. Mais c'est jamais vraiment le cas. Y'a toujours quelque chose qui finit par nous tomber dessus à un moment.
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Ça commença alors avec une sollicitation de mon implant. Un message m'arriva, comme une évidence. Mon oeil gauche s'illumina des leds violets alors que je le consultais rapidement. Ma mâchoire se crispant instantanément.
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/!/ Alerte! Hack SAS! /!/
Je me redressai rapidement, tirant ma tenue de plongée rapidement de mon sac. Sans me soucier véritablement de la présence de ma mère, je me changeai rapidement, attrapant mon deck. Le mouvement brusque attira son attention alors que je jurais entre mes dents.
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Merde! Les Rebz. Le SAS est hacké.
Ah ouais...?
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Je me connectai rapidement à la structure du Militarium. Les doigts pianotant fiévreusement sur mon silmerion, en quelques secondes je pus me connecter au sas et en vérifié l'état afin de lancer le dehack. Ce que je vis m'arracha à nouveau quelques jurons secs alors que je fronçais les sourcils.
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Putain de merde! Le SAS est ouvert.
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Je lance le dehack dans l'espoir de le refermer aussi sec. Mais je ne suis pas idiote. Ils ont eu largement le temps de passer. Une fois le SAS rétabli, je signale à Syllanh que je vais vite fait à l'armurerie. Sans perdre une seconde je file par les escaliers dévalant ceux-ci deux à deux pour déboucher dans une petite ruelle, je bifurque vers l'Est pianotant rapidement mon code pour faire céder la lourde porte blindée. Une fois à l'intérieur de cette aile, je file tout au fond afin d'ouvrir la seconde porte blindée. Devant moi, une dizaine de centrale longeant les murs Certaines contiennent des armes, d'autres des munitions. Je m'empresse de rafler les munitions, prête à me défendre en cas de besoin. Je viens pour prendre une seconde arme et je vois la centrale brusquement en panne alors que toutes les lumières s'éteignent. Cette fois c'est clair... ce n'est pas une simple attaque fait par quelques paumés. C'est une attaque coordonnée et pour la première fois en 36 ans, je découvrais ce qu'était le Black Out de mes yeux.
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Dans un grognement je fis marche arrière. Je nous savais maintenant exposés et avec deux endormis dans la baraque. Je remontai rapidement l'escalier pour retrouver la vieille elfe que j'avais laissé dans mon salon. Mon ton se fit sérieux alors que je sortais de ma poche mon vieux communicateur, prévenant plusieurs canaux de la présence Rebelle et du Black Out en cours. Manque de bol, les cuves avaient déjà commencé. Sans organisation, il allait être difficile d'offrir une résistance. Mais l'heure n'était sans doute pas aux divagations et aux hypothèses. Il fallait agir.
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Attends moi ici. Nous n'allons pas rester. J'vais nous chercher une planque.
Ils doivent faire partout. Je t'attends.
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Je hoche un peu avant d'activer mon camouflage. Sans perdre de temps, les sens aux aguets, je descends les escaliers afin de rejoindre la rue cette fois. Une fois sous le smog, je marche rapidement de rues en rues. Mon conex clignotant furieusement alors que les messages affluent en grand nombre. Certains prodiguant des conseils, d'autres s'interrogeant, tout comme plusieurs s'impatientant à l'idée de voir les Rebelles faire un tel massacre alors qu'aucune opposition ne se présentait. Malheureusement, lorsque tu es un vautour orienté vers la science, la recherche, tu apprends très vite dans cette vie que le combat physique ne sera jamais une réelle option pour toi. Privés de mes outils, je devais donc songer à la survie, avant l'affrontement.
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Instincts de survie, mes pas s'arrêtèrent devant un taudis. Vérifiant que j'étais bien seule, j'entrai, camouflée. Je fis rapidement le tour de cet endroit jonché de déchets, une odeur humide et crade me monta rapidement au nez. Ça n'avait rien de réjouissant. Un vieux frigo trônait dans un renforcement du mur. Je l'ouvris. Vide, évidemment, mais c'était parfait en soi. Évitant de faire le plus de bruit possible, je pianotai un message à l'intention de ma mère. Je lui filai l'adresse de cette cachette de fortune. Cette fois, comme aucun digicode, aucune protection technologique ou même matricielle ne pouvaient nous protéger, il nous faudrait rusé contre l'ennemi. Le matin s'annonçait comme une interminable jeu de chasse. Je restai vigilante au bruit ambiant longtemps, guettant l'arrivée de ma mère que je savais serait sous camouflage furtif. Je lui avais donnée ma position précise. Quelques bruits de pas étouffés se firent entendre s'avançant jusqu'à moi. Je restai parfaitement silencieuse.
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Puce? Tu es là?
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Un simple murmure soufflé. Voilà tout ce que c'était, et reconnaissant sa voix, je lui répondis de la même manière. Nous sommes restées un moment là, ensemble, camouflées. Échangeant quelques mots comme de simple murmures. Mais le soucis lui ne changeait absolument pas. Il fallait compliquer la tâche des rebelles. Et ce fut au bout d'une heure que je lui demandai de rester, lui disant que j'allais à mon tour trouver une planque. Entre temps, je savais mon frère, ma sœur, mon père planqués à divers endroits à travers le secteur. J'étais rassurée. Simplement cela n'arrêterait pas les Hostis. Déjà plus d'une centaine de cuves, le nombre ne cessait de croître. Les impériaux tombant comme des drones happés en plein vol. Je filai à nouveau dans la rue, pressant le pas.
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Dans la nuit noire, je vis des Rebelles au loin, se promenant de bâtiments en bâtiments. Je retint mon souffle. On racontait dans ma plus tendre jeunesse, alors que les Black Out menaçaient constamment le Secteur Rebelle, que les warp obtenus pendant ceux-ci étaient de loin les pires. Je n'avais aucunement envie de m'attarder afin de le découvrir, je traversai la rue, trouvant rapidement un second taudis, dans lequel je m'engouffrai. Je parcouru rapidement le couloir, tentant de ne pas trébucher sur les nombreux débris au sol. La luminosité était médiocre, voir quasi nul. Je dus me servir de la faible lueur de mon communicateur afin de me diriger dans ces ténèbres. Le couloir déboucha rapidement sur une vaste salle unique, les murs délabrés, le sol encombré, le tout légèrement industriel. Je longeai le mur sur la droite, essayant de trouver une position afin de guetter les éventuels curieux.
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Mais n'allez pas croire que celui-ci allait admettre la défaite. Qui voudrait vraiment le faire? Qui voudrait avouer humblement qu'il venait d'être humilié par l'ennemi. Non, je n'étais pas dupe. Dès la fin de cette journée d'horreur des dirigeants que nous n'aurions pas vu l'ombre se presseraient de targuer sur les Espaces Matriciels publique que l'Empire est forte et qu'elle est restée debout. Mais sommes-nous vraiment debout, alors que des dizaines des nôtres à peine sorti du long couloir du Centre de Clonage sont gardés captifs entre les murs de cet endroit sordide afin d'être exécutés à nouveau un peu plus tard? Était-ce vraiment cela, la grandeur? Je souffle un peu, ma mâchoire se crispant alors que je reste informée. Malheureusement, certain du petit groupe que nous étions finirent par tomber. Les heures défilaient, lentement. Cette nuit était marquée par le noir et le rouge. Personne ne pouvait le nier.
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Afin d'augmenter mes chances, je me déplaçais au bout d'un certain temps entre quelques taudis méticuleusement choisis. Parfois, je risquais mes pas jusqu'à chez moi afin de m'assurer que Shadows et Nøkk étaient toujours vivants. Une part de moi voulait veiller sur eux, même si je savais que je n'allais être d'aucun secours. Mon manège dura longtemps, mettant à rude épreuve mes nerfs et mon corps. Je n'avais pas dormi depuis presque 24h. Un peu plus tard ce même matin, je découvris que ceux-ci avaient été envoyés en cuve. C'était prévisible, mais cela n'empêchait certainement pas le pincement au coeur que j'éprouvais. Je devais rester solide, je devais me concentrer. Par moment je fouillai les habitations, celles-ci avaient sans doute été pillées déjà. Mais je cherchais quelque chose à mettre en cuve. Malgré tout, je ne parvins jamais à me faufiler jusqu'au STV. L'endroit était régulièrement gardé. Et les deux fois où nous sommes sortis du Black Out nous y sommes retournés aussi sec.
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Je finis par retourner à ma seconde planque de cette longue attaque. Je repris ma position initiale, terrée dans un coin de la pièce. Je prêtais oreille à tous les bruits ambiants. L'après midi était maintenant entamée et les Rebelles ne semblaient pas prêts à repartir en Orion. Les com's s'enchaînaient de plus en plus rapidement, de plus en plus nombreux. La fatigue me prenait. Je me souviens encore des lignes d'Azra qui me demandait de tenir, quoi qu'il advienne. J'étais près de mon point de rupture, et pendant une folle minute j'ai songé à tenter une opération suicide, en espérant presque finir en cuve. Juste pour ne plus ressentir cette fatigue qui se faisait de plus en plus oppressante. Je m'ébrouai, le frisson parcouru mes plumes qui s'hérissèrent, chassant la moiteur et l'humidité du taudis. Puis soudain.
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Le craquement attire mon attention, me rappelant à l'ordre. J'éteins mon communicateur que je glisse dans la poche de mon trench. Lentement, je tends la main vers mon V42j4. Je me positionnai, un léger clic se fit entendre alors que je retirais la sécurité de l'arme. je l'épaulai visant la fin du couloir. Des bruits de pas se faisaient entendre, s'approchant de plus en plus. J'inspire, puis expire longuement afin de chasser la tension dans mon corps. Mon camouflage était mort depuis longtemps, j'étais épuisée. Allais-je cuvé à présent? J'entendais mon coeur qui battait dans mes oreilles. Quelques minutes s'écoulèrent avant que je ne puisse la voir. Elle. Une grande Gnoll en armure, des têtes accrochées à celle-ci. Immobile, mon regard suivait la progression de Phylène. Elle tourna alors la truffe vers moi, un sourire mauvais étirant ses babines.
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Alors Naurestel. Qu'est-ce que tu vas faire? Me tirer dessus?
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La voix et le ton était glacial inquiétant. Je savais pertinemment que je n'avais aucune chance au corps à corps face à une Gnoll. Mais ne rien faire revenait également à accepter que trop facilement la mort. D'une main je chargeai l'arme, le bruit mécanique tintant dans mes oreilles, je visais, bien que mon corps tremblait dans ce mélange de stress, d'adrénaline et de fatigue. J'ouvris le feu pour toute réponse. Un tir orienté de sorte à ce que mon ennemi bouge, je cherchais à créer une ouverture, coûte que coûte. Mais ce dernier la rate complètement, explosant dans le mur derrière. Je vois le rictus qui se dessine, les oreilles qui se dresse alors qu'un regard vermeille et or me fixent. Elle a eu largement le temps de l'éviter, ayant bondi pour rompre la distance, un premier coup vint vers moi. C'était mort pour l'ouverture, je me redresse, ouvre le feu encore, campée sur mes jambes. Un tir qui rate à nouveau, amusant follement la Gnoll qui cette fois profite du recule de mon arme pour m'envoyer un poing à la figure. Je titube.
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Le coup porté est suffisant pour me sonner, me faire perdre le contrôle. La bête n'hésite pas une seconde à venir m'empoigner à la gorge, me serrant. Instinctivement je lâche mon arme portant une main à son poignet musclé. Je sens mes poumons en manque du précieux oxygène et quelque part cela me rend furieuse. Furieuse d'être ainsi prise au piège.
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Ça n'a rien de personnel. Tu as fait du mal à deux âmes que j'appréciais.
Q...Qui?
Elles ne te détestent même pas. Elles n'auraient pas été d'accord.
Mais moi, je vais reprendre ce qui me reviens de droit.
T'es qui?!
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Mon regard fixé au sien, j'entendis alors un bruit étouffé, puis je commençai à sentir un fil fin s'enrouler autour d'un de mes poignets. Vivement, je me suis mise à me débattre, je n'allais pas lui faciliter la tâche comme ça. Je fis claquer mes crocs dans le vide. Même si je me doutais que j'étais fichue. Je ne voulais pas céder aussi facilement. Mes mouvements l'irritèrent, elle me plaqua durement au mur. L'arrière de ma tête cogna sur celui-ci me donnant un vertige alors que j'entendis mon communicateur s'écraser au sol. La prise autour de ma gorge se raffermit et le peu d'oxygène qui me restait m'était maintenant entièrement retiré. Dans un couinement, je cessai de bouger, essayant de ne pas provoquer l’asphyxie prématurément.
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Je sentis cette fois la morsure nette du fil dans ma chair. Ma mâchoire se crispe, toujours privée d'air et la grande gnoll se met relâche brusquement pour me tirer vers le centre de l'unique salle. Je tousse, prenant de grande goulée d'air alors que je titube dans son sillage. Elle se retourne alors et d'un mouvement de la patte postérieur elle s'empresse de me faire trébucher, gardant mes poignets bien tendus devant moi.
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Alors tu pr'fère la méthode douce ou la forte?
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Je reste un moment silencieuse, la toisant entre la colère et la crainte. J'inspire un coup, cherchant à gérer la douleur au mieux avant d'articuler sèchement.
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Parce que y'a vraiment une différence?!
Alors ce s'ra la forte.
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Un coup, elle tira sur les liens, m'arrachant une plainte de douleur, elle traficota afin de poser un crochet au plafond y passant rapidement le fil. Puis, lentement, elle se mit à tirer. Le fil se tendit de plus en plus, m'obligeant de me relever pour faire baisser la tension, mais rapidement elle me hissa les poignets au dessus de la tête et bien vite, mes pieds cessèrent de toucher le sol. Seul la pointe frôlait à présent ce dernier et encore. Mon souffle se fit lourd, saccader alors que la douleur vive descendait dans mes bras, je devais à tout prix rester immobile.
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La gnoll sortit alors une lame d'ébène, je refusais encore de céder à la panique. Néanmoins je savais déjà que mon sort serait funeste. Je savais que la suite ne serait pas agréable. Les paroles de la Gnoll me semblaient déjà inintelligible, tant la douleur me vrillait. Ma mémoire n'arriva pas à tous les enregistrer. Lentement, je la sentis cercler autour de moi. Un prédateur qui observe sa proie prise au piège. Et le cauchemar commença réellement pour moi...
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Restructuration du clone... ...
Recontextualisation... ...
Données mémorielles... ...
Tant que vous restez sagement ici, personne ne cuvera. Si vous sortez...
C'est la cuve.
Je reconnus à travers les brumes de mon warp la voix de Flÿnn. Je restai tendue, immobile, cherchant en vain une issue alors que mes nerfs durement éprouvés me refusaient une concentration quelconque. Les minutes s'enchaînèrent jusqu'à ce que la voix de mon tortionnaire retentit, puissante, à travers le Centre.
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M'écoutez. Vous pouvez maintenant sortir. V'z'êtes libre. Rentrez.
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Je ne me fis pas prier. En me glissant dans la masse, je m'assurai alors de ne pas sortir complètement seule. Le vent frais et le smog fouetta rapidement mon visage alors que je sortais enfin dans la rue. Sans perdre une seconde je me dirigeai vers chez moi, aussi vite que mes jambes endolories pouvaient me le permettre. Je ne mis pas de temps à traverser la ruelle sombre et à grimper deux par deux les marches qui menaient à mon salon, je refermai la porte derrière moi vivement. Avant d'aller m'affaisser contre un mur, recroquevillée et tremblante. La fraîcheur de ces souvenirs horribles et le manque de sommeil m'empêchaient à présent de rationaliser.
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Je répondis machinalement à quelques com's. Les minutes passèrent et je retrouvai un calme relatif bien que j'avais la sensation constante que quelqu'un surgirait pour m'arracher à nouveau mon datajack. Lentement, je devins obsédée par une seule chose. Prévenir ma mère. Je devais la mettre en garde contre cette femme. Je prévins quelques personnes sur mes sombres aventures. Fidèle à lui-même mon père vint me voir. Le Grand Hou me souleva, alors que je m'obstinais à cacher mon datajack, m'amenant dans un canapé. Avec patience, il discuta avec moi.
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Parfois, malgré notre entraînement, nos connaissances,
nous ne pouvons rien faire de plus que d'attendre que ça passe.
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À bout de force, me sentant suffisamment en sécurité, je finis par m'endormir. Je ne sus pas combien de temps exactement, sans doute quelques cycles. J'eus quelques périodes d'éveils embrumés. Je gardais pour moi l'objectif de prévenir ma mère. Je savais que la Gnoll à la première occasion lui cacherait le funeste destin qu'elle m'a réservée. Qu'elle lui mentirait sur les sévices qu'elle m'a infligé. Je finis par m'éveiller pour de bon, plus tard. La nuit était à nouveau tombée sur Marran. J'étais toujours sans nouvelle de Syllanh, tout comme de Shadows. Ouvrant les yeux, j’aperçus une gnoll dans un fauteuil en face de moi. L'esprit encore embrumé et bien tourmenté, je me crispai persuadée que le monstre m'avait déjà retrouvée.
Non... non non non...
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Incapable de faire répondre mon corps, je me cache subitement sous un plaid. Réaction plutôt conne, mais purement dictée par l'angoisse et la sourde terreur qui m'envahie comme si mes mauvais rêves se poursuivaient. Je ne vois pas la Gnoll, je l'entends cependant, le bruit de ses pattes sur l'imitation de bois. Un frisson me prends. Je cris alors:
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Fiche moi la paix Phylène!
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Les pas s'arrêtent, sans doute la bête est surprise. Puis la voix de Nøkk perce le brouillard, incertaine.
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M'non... M'suis pas M'phylène...
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Un doute s'installe alors en moi. J'inspire, essayant de me calmer, de reprendre le dessus et lentement je risque un oeil sur la gnoll pour mieux l'observer. Je me détendis un peu en constatant que c'était belle et bien mon ex-fille qui se trouvait à proximité. Honteuse, je bredouillai quelques excuses sincères. Je lui expliquai ce qui m'était arrivé. Celle-ci vint alors me rejoindre, ses bras vinrent me cercler afin de me blottir dans sa fourrure, s'employant à me rassurer. Pendant un bref instant le souvenir de Mamie Tex me revint, mon corps se relâchant. Je restai un moment à discuter à voix basse.
J'eus enfin des nouvelles de ma mère. Je la sus en sécurité. En pianotant une réponse rapide, je lui demandai alors de venir chez moi. De le faire, mais de laisser volontairement ses armes chez elle, ce à quoi elle consentit sans toutefois comprendre je faisais une telle demande. Je restai immobile, jusqu'à ce qu'elle arrive à mon salon. Lentement elle s'installa dans un canapé tout près. Il me fallu un temps avant de pouvoir prendre la parole. Les mots se bloquaient dans ma gorge alors que je revivais les événements encore. La voix tremblante, je commençai mon récit. Les mots coulèrent, je fournissais les détails de cet sordide après midi alors que le Black out était sur le point de prendre fin. Syllanh m'écouta attentivement, un tremblement incontrôlé dans sa jambe cybernétique, trahissant une colère qui enflait comme un orage. Pourtant elle ne m'interrompit pas une seule fois.
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Lorsque j'eus terminée. Je la vis se lever furieuse, se rasseoir, se lever à nouveau. Sa colère était telle que je ne l'avais jamais vu. Et soudain, un rire franchit ses lèvres. Un rire inquiétant, sadique. Dans le même instant je vis Shadows qui s'approchait, sans doute prêt à filer vers notre chambre alors qu'il s'arrêta net. Cette nuit là le désir de vengeance réussit alors à réconcilier mon homme et ma mère. Ce dernier s'installa à mes côtés. Je me glissai dans les bras. La conversation se poursuivit encore un peu, jusqu'à ce qu'une fois encore je cède au repos, pour un bon moment...
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📖Vita Vulturis
19 Octobre 2020
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